Louis Vuitton Classic 2001

Louis Vuitton Classic 2001 Traditionnel rendez-vous de la rentrée dédié à l'automobile d'exception, le Louis Vuitton Classic 2001, quatorzième du nom, s'est tenu les 8 et 9 septembre derniers dans le parc de Bagatelle à Paris. Après la femme et l'automobile en 2000, Louis Vuitton avait retenu cette année, pour thème de la cour d'honneur, la peinture contemporaine à travers les voitures d'artistes. Les BMW, Venturi, Mac Laren F1 et autre Matra 530 revisitées par Roy Liechtenstein, Arman, César ou Sonia Delaunay célébraient le mariage de l'art et de l'automobile. Nous y reviendrons, avec notamment un gros plan sur la magnifique Porsche 917 LH psychédélique du Martini Racing. Appartenant à un collectionneur américain, elle était venue spécialement de Pennsylvanie pour la circonstance. Le parc de Bagatelle servait d'écrin à la dernière des nombreuses festivités organisées tout au long de l'année 2001 par DaimlerChrysler France pour commémorer le centième anniversaire de Mercedes. De concert, la marque à l'étoile remplaçait Chrysler comme sponsor du Louis Vuitton Classic. La firme de Stuttgart avait rassemblé un exceptionnel ensemble de véhicules. Outre la monoplace de Formule 1 W 196, venue du musée d'Untertürkheim, et plusieurs 300 SL (clin d'œil oblige au lancement de la nouvelle SL), deux voitures appartenant à des particuliers constituaient des exemplaires uniques. Un extraordinaire ancêtre de 1912, monstre de 9,5 litres et 90 ch (une puissance considérable pour l'époque) conçu par Paul Daimler, est le seul rescapé d'une petite production. Présenté par un collectionneur suisse, ce type 37/90 marche comme un avion. Quant à la 300 SC Pinin Farina, elle fut réalisée sur commande spéciale pour une personnalité transalpine. Ajoutons à ce brillant aréopage une somptueuse 540 K en carrosserie cabriolet A (à deux places), la plus élégante et la plus racée des versions de ce modèle de très haut de gamme (douze exemplaires seulement en sont aujourd'hui répertoriés). Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir une Chrysler coupé Ghia de 1952, un modèle rare (à fortiori en France) et doté d'une histoire extraordinaire : retrouvée dans un coin de Bretagne il y a quelques années et sauvée in extremis de la destruction, elle sortait de restauration. Belle et originale, cette voiture de carrossier méritait largement un prix… qu'elle n'a pas eu. A cet égard, il est dommage que le concours ait accouché d'un palmarès fort conventionnel, même si le " Best of show " est revenu à l'Alfa Romeo 1900 Bat 7, la deuxième (1954) des trois exercices de style réalisés par Bertone sur le châssis Alfa 1900. Une étonnante et très belle voiture de bande dessinée, mais déjà présentée il y a quelques années en compagnie de ses deux sœurs. A l'avenir, le jury gagnerait à faire preuve de moins de frilosité et à manifester plus d'originalité, voire d'audace, dans ses choix afin d'éviter l'impression de déjà vu. Quant au défilé de remise des prix du dimanche après-midi, s'il fût épargné par la pluie, il ne le fut guère par la morosité. Manque de relief dans l'animation et déficit de passion se conjuguaient à des commentaires plats et superficiels. A revoir, et à l'an prochain !