Le Mans Classic 2006

Le Mans Classic 2006 suivra, du 7 au 9 juillet, les traces de ses aînés et rassemblera à nouveau tous ceux désormais attachés à cet événement qui décline la voiture ancienne autour de ce nom magique, le Mans.

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FERRARI 750 Monza

Gilles Bonnafous le 13/07/2006

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Née en 1955, la Ferrari 750 Monza, châssis 0486, du Britannique Craig A. Davis est l’une des voitures d’usine alignées par Maranello aux Mille Milles 1955. Elle terminera à la sixième place — l’un des meilleurs résultats de son palmarès. La voiture prend ensuite la direction de la Suisse, acquise par Peter Monteverdi, le futur constructeur, qui courra plusieurs années à son volant. Ce dernier enlèvera la carrosserie, qu’il remplacera par une de sa confection, dotée de portes papillon.

La Ferrari 750 Monza se retrouve plus tard en Angleterre, où son nouveau propriétaire réussit à acquérir une carrosserie Monza d’origine (pas une réplique), qu’il monte sur la voiture en remplacement de celle de Monteverdi — c’est cette carrosserie en aluminium que la Ferrari porte aujourd’hui. La voiture sera entièrement restaurée. Le chantier durera de nombreuses années, il ne sera terminé qu’en 2000.

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Craig A. Davis a acheté la Monza en 2004, année où il avait prévu de prendre part au Mans Classic à son volant. Avant que la boîte de vitesses ne rende l’âme… Il s’est notamment rattrapé cette année en la pilotant aux Mille Milles.

Le précédent propriétaire de la voiture, un Allemand, qui avait engagé la réfection du moteur, a aidé Craig Davis à terminer le travail. Il était du reste présent dans le paddock du Mans Classic pour les dernières mises au point avant la course. Il a même partagé le volant avec Craig Davis, comme il l’a fait aux Mille Milles.

Construite en 1954 et 1955, la Ferrari 750 Monza est réalisée sur le même châssis tubulaire que sa cousine la 500 Mondial, dont elle partage l’empattement de 2,25 mètres. Sa mécanique constitue un autre point commun, un quatre cylindres dû à Aurelio Lampredi.

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Retour sur une page d’histoire. Au début des années cinquante, Enzo Ferrari, bien que dominant la Formule 2 avec son V12 de deux litres, est vivement impressionné par les performances de l’HWM de Stirling Moss à moteur quatre cylindres Alta. Nouvel ingénieur en chef de Maranello, Aurelio Lampredi est sensible aux avantages d’une telle mécanique : poids réduit, fort couple à bas régime, diminution considérable du nombre de pièces en mouvement et économie de carburant.

Lampredi se voit confier par le Commendatore la tâche de dessiner un quatre cylindres en remplacement du V12 de Colombo. Un travail qui se trouvera accéléré par l’annonce du changement de règlement du championnat du monde — il sera disputé en Formule 2. En 1952 et 1953, Alberto Ascari enlèvera le titre mondial sur la 500 F2 motorisée par le deux litres Lampredi.

Conformément à la tradition Ferrari, les moteurs de Grand Prix sont vite montés sur les voitures de sport, dont une version de trois litres (750 cm3 de cylindrée unitaire) fait ses débuts au « Gran Premio Supercortemaggiore » à Monza. Elle sera baptisée Ferrari 750 Monza.

La transmission consiste en une boîte-pont à cinq vitesses et la suspension arrière De Dion reçoit un ressort à lames semi-elliptique transversal.
La transmission consiste en une boîte-pont à cinq vitesses et la suspension arrière De Dion reçoit un ressort à lames semi-elliptique transversal. G.Bonnafous
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La principale originalité du quatre cylindres Lampredi par rapport au V12 Colombo tient à sa distribution : les deux arbres à cames en tête ne sont pas entraînés par chaîne, mais par une cascade de pignons. Equipée d’un carter sec et d’un double allumage, cette mécanique développe 250 ch à 6000 tr/mn. Quant à l’alimentation, elle est confiée à deux carburateurs Weber double corps de 58 millimètres (58 DCOA/3) ! La transmission consiste en une boîte-pont à cinq vitesses et la suspension arrière De Dion reçoit un ressort à lames semi-elliptique transversal. Les freins à tambour en aluminium comportent deux cylindres.

Craig Davis adore sa Ferrari 750 Monza. Il faut dire que c’est un homme de goût, qui aime les voitures rares et exceptionnelles. Sa collection compte, entre autres, la Talbot de Rosier victorieuse des 24 Heures du Mans en 1950 ! Rien que ça !

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