Saga Audi

Il y a 40 ans, la marque renaissait avec le lancement de la première Audi de l’ère moderne, tandis que la Quattro représentait en 1980 une étape décisive dans l’histoire de la firme.

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AUDI V8

Gilles Bonnafous le 24/05/2005

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Avec la V8, Audi, pour lequel le groupe VAG nourrit de grandes ambitions, entend franchir une étape décisive dans la réalisation de son objectif : concurrencer les champions des modèles de prestige que sont Mercedes et BMW. En particulier sur le marché américain, qui, outre son caractère lucratif tant par les volumes diffusés que par les marges réalisées, permet de rentabiliser les investissements nécessaires au lancement de berlines équipées de mécaniques puissantes. L’objectif ambitieux du nouveau patron, Ferdinand Piëch, nommé en 1988 président du directoire d’Audi AG, est de vendre annuellement 14 000 exemplaires du fleuron de sa gamme.

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La V8, qui a failli s’appeler Audi 300, est présentée au salon de Paris en 1988. Elle s’analyse comme une Audi 200 dans laquelle on a monté un V8, une mécanique noble qui apparaît tout à la fois digne du rang de la voiture et adaptée au marché d’outre-Atlantique. Totalement nouveau, ce moteur, qui est le premier V8 du groupe VAG, a été réalisé à partir de deux quatre cylindres Volkswagen de 1,8 litre qui ont été réunis. Entièrement en aluminium, il fait appel à une technologie très évoluée. Avec deux arbres à cames en tête, quatre soupapes par cylindre et une injection électronique Bosch Motronic, ce 3,6 litres développe 250 ch à 5800 tr/mn (235 km/h). Assez pointu, il dispense son couple maximum de 34 mkg à 4000 tr/mn. Des données proches de la Mercedes 500 SE, à la cylindrée nettement plus importante, et très supérieures à la BMW 735 i.

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La V8 n’est disponible que dotée d’une transmission automatique, une nouvelle boîte ZF à quatre rapports, qui pénalise quelque peu la tonicité des accélérations. Naturellement, la voiture reçoit la transmission intégrale permanente quattro chère à la marque aux anneaux, qui lui assure une motricité et une adhérence exceptionnelles. La V8 se révèle ainsi bien supérieure à ses concurrentes dès que les conditions de circulation se dégradent.

La transmission Quattro
La transmission Quattro D.R
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Empruntée à l’Audi 200 de seconde génération, à laquelle la V8 est appelée à succéder, la carrosserie ne fait pas dans l’excentricité. C’est peu dire. Toutefois, la face avant a été remodelée au niveau des blocs optiques et du tablier. La poupe est également plus anguleuse et des feux en barrent toute la largeur. A l’intérieur, l'équipement de série et la finition sont exceptionnels : sellerie cuir, ronce de noyer, sièges avant chauffants à réglages électriques avec mémorisation, climatisation électronique, rétroviseurs électriques dégivrants, etc.

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A partir de janvier 1990, le client peut opter pour une boîte manuelle à cinq rapports, qui apporte plus de vigueur aux accélérations et aux reprises. Mais c’est l’année 1991 qui amène maintes nouveautés. D’abord, une version à la finition moins riche est proposée à un tarif inférieur (sans cuir ni climatisation et avec la boîte manuelle. La version luxe devient « Exclusiv ». Surtout, au mois de septembre, l'Audi V8 reçoit un renfort de vitamines grâce au moteur porté à 4,2 litres par réalésage et course allongée. Avec 280 ch et un couple de 40 mkg, la V8 atteint la barre des 250 km/h. Le kilomètre départ arrêté est couru en 28 secondes, une belle performance compte tenu de la masse de la voiture (près de 1800 kilos). Un bonheur n’arrivant jamais seul, la boîte de vitesses manuelle possède maintenant six rapports.

Horch 930 S et Audi V8
Horch 930 S et Audi V8 Audi

A la fin 1991, Audi propose également une V8 à châssis long. Allongée de trente centimètres, cette limousine bénéficie en série d’un équipement d’exception : correcteur d'assiette, sièges arrière séparés et chauffants dotés de réglages électriques, chauffage autonome (indépendant du moteur) se déclenchant à horaire programmé, etc. Le tarif est à la hauteur, et en 1992, lorsque la version standard est affichée à 523 250 francs, la limousine est vendue 817 700 francs… La voiture est assemblée chez Puch, à Graz en Autriche.

Très chère, encore dépourvue d’une image suffisamment forte et habillée d’une carrosserie trop proche des Audi 100 et 200, la V8 n'a pas rencontré le succès escompté. Avec un peu plus de 16 000 exemplaires diffusés, elle n'a pas réussi à s’imposer dans son segment, où règnent la Mercedes Classe S et la BMW Série 7. Elle servira cependant de tremplin à l’A8 lancée en 1994.

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Commentaires

avatar de Deniso73
Deniso73 a dit le 21-02-2014 à 13:56
Quelqu'un pourrai me dire si existe un club Audi v8
avatar de Deniso73
Deniso73 a dit le 20-02-2014 à 17:48
Je suis propriétaire d une Audi v8 3.6 de 1990 en super etat c est que du bonheur