Essai AUDI A6 Avant (C9)
Walid Bouarab le 07/11/2025
A défaut de révolutionner le genre, l'Audi A6 Avant C9 conserve tout ce qui nous plaît tant sur les breaks : élégance, agrément et praticité. Les ingrédients sont bons et bien assemblés, dans cette 6ème génération qui n'a pas vraiment de défaut. Dommage que le marché soit si cruel.
Recette inchangée
La nouvelle Audi A6 Avant s'inscrit dans la continuité d'un modèle emblématique. Le break d'Ingolstadt reste fidèle à une formule que la marque maîtrise mieux que personne : un design sobre, tendu, sans effet de mode, mais d'une élégance devenue rare dans un marché saturé de modèles surdessinés. Cette silhouette allongée et épurée a quelque chose de rassurant. Les proportions sont séduisantes, le regard acéré, la calandre redessinée plus fine, les surfaces lisses et les galbes précis. C'est une ligne intemporelle, de celles qui vieillissent bien, et qu'on devine encore actuelle dans dix ans.
L'A6 Avant ne cherche pas à briller par des artifices, mais par son équilibre. À l'arrière, le hayon très incliné et les feux horizontaux prolongent l'impression de force tranquille. Sur la route ou garée sur un trottoir, elle attire plus le respect que l'attention, ce qui résume assez bien son caractère.
À l'intérieur, le ton change un peu. L'habitacle reste d'une bonne rigueur, même si Audi nous avait habitué à mieux. Surtout, l'ambiance manque de chaleur. Les assemblages sont bons, mais les matériaux ne respirent pas tous le premium. Et surtout cela demeure un peu clinique. On retrouve l'impression d'un poste de travail plus que d'un salon roulant. Les grands écrans, intégrés dans une planche de bord très horizontale, sont d'excellente facture, mais ne suscitent pas l'émotion. L'ergonomie elle aussi est perfectible. De quoi regretter l'ancien mais au combien pratique système MMI. Ici, les commandes sont dispersées et parfois peu facile d'accès sans quitter la route des yeux. L'espace à bord, lui, ne prête à aucune critique : les passagers arrière profitent d'une belle garde au toit, et le coffre de 466 litres (près de 1 500 litres une fois les sièges rabattus) en fait une vraie familiale. Ce n'est pas un cocon, mais un outil précis, conçu pour rouler loin et longtemps.
Belle maitrise sur la route
Sur le plan technique, cette A6 Avant 2.0 TDI 204 ch quattro illustre parfaitement l'évolution du diesel moderne. Le quatre cylindres 2.0 TDI est épaulé par une hybridation légère 48 volts, capable d'assister le moteur thermique lors des redémarrages et de récupérer l'énergie au lever de pied. Résultat : les transitions stop/start sont presque imperceptibles, et le moteur se montre d'une grande discrétion, du moins lorsqu'il est en température. Lors des roulages à froid, les claquements du diesel remontent dans l'habitacle. Bien plus qu'à bord d'une BMW 520d Touring par exemple.
Avec ses 204 ch et 400 Nm de couple, il ne cherche pas la performance brute mais plutôt l'efficacité. La boîte S tronic à double embrayage gère tout en douceur, même si les amateurs de sensations mécaniques resteront un peu sur leur faim. Mais est-ce vraiment ce qu'on attend d'un break diesel ? Le système quattro, désormais piloté électroniquement, répartit intelligemment le couple pour préserver la motricité sans alourdir le ressenti. Le châssis, quant à lui, démontre tout le savoir-faire d'Audi : direction précise, équilibre remarquable, et si l'on opte pour la suspension pneumatique et les roues arrière directrices comme ici, l'ensemble devient d'une aisance étonnante. Le break se conduit alors comme une voiture plus compacte, plus légère qu'elle ne l'est réellement.
Sur la route, cette A6 Avant est un régal pour les gros rouleurs. Sur autoroute, elle glisse, imperturbable, stable comme une rame de TGV. L'insonorisation est bluffante : le diesel se fait oublier à vitesse stabilisée, et le confort de suspension frôle celui d'une limousine. Le mode « confort » absorbe tout sans mollesse excessive, tandis que le mode « dynamic » raffermit juste ce qu'il faut pour maintenir un bon contrôle de caisse. Les longues distances deviennent un terrain de jeu naturel, où la voiture semble s'étirer avec la route. Sur les petites départementales, le comportement reste précis et rassurant ; on n'a jamais l'impression de forcer. En revanche, la direction, bien que rigoureuse, manque encore un peu de ressenti. Elle travaille, mais sans véritable émotion. En ville, malgré son gabarit imposant, l'A6 Avant étonne par sa maniabilité : les roues arrière directrices réduisent le rayon de braquage d'environ un mètre, ce qui simplifie grandement les manœuvres. Les phases d'arrêt et de redémarrage sont fluides, presque soyeuses, et la micro-hybridation apporte une vraie plus-value au quotidien.
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Proche du sans faute ?
Au fil des jours, c'est dans l'usage courant que l'A6 Avant révèle son ADN. Elle n'impressionne pas, elle rassure. Elle ne cherche pas à séduire par des effets, mais à convaincre par sa cohérence. Le moteur est sobre : on tourne aisément autour de 5,5 à 6 litres aux cent, une valeur très convenable compte tenu du poids et des performances. L'isolation phonique, le confort des sièges et la stabilité à haute vitesse font de chaque trajet un moment de détente, presque méditatif. Ce n'est pas une voiture qui vous donne envie de partir faire un détour pour le plaisir de conduire, mais une compagne qui rend les longues heures de route plus simples, plus sereines.
Le seul vrai bémol, au quotidien, vient de cette ambiance intérieure un peu trop sérieuse. On aimerait un peu plus de chaleur, de personnalité, peut-être un matériau ou une texture qui vienne casser cette impression de perfection clinique. Audi semble s'adresser à ceux qui aiment les choses bien faites, mais pas forcément ceux qui cherchent un supplément d'âme.
Face à la concurrence, cette A6 Avant n'a pas vraiment de singularité. Probablement parce qu'elle évolue dans un segment hautement conservateur. Les grands breaks diesel sont devenus rares, presque une espèce en voie de disparition. Dans un marché dominé par les SUV hybrides rechargeables, elle rappelle qu'il existe encore une alternative rationnelle, élégante et durable. Sa ligne intemporelle, sa sobriété de fonctionnement, sa technologie aboutie et son confort de voyage en font une proposition solide pour qui cherche une voiture de grande route, sans céder à la mode. Certes, elle n'a plus la flamboyance d'autrefois, et son tarif élevé la réserve à un public averti, mais elle demeure une référence de sérieux et d'efficacité.
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation
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