Essai BMW 520d Touring xDrive

Un grand break au style élégant, porté par une motorisation sobre et une transmission intégrale sécurisante. Rien de bouleversant mais tellement réconfortant. Elle ne fait pas rêver comme une M Touring, mais elle rassure, elle séduit autrement. À l'allemande. Dès le premier regard, cette 520d Touring donne le ton mais évite le piège du bling ostentatoire pour préférer la sophistication discrète. À 5,06 mètres de long, la Série 5 Touring a clairement pris de l'embonpoint, mais elle réussit à le camoufler dans une silhouette fluide et athlétique. L'avant massif, signature du style BMW actuel, est encadré par une calandre large et des optiques effilées qui confèrent un regard perçant. L'arrière, plus consensuel, se distingue par des feux étirés et une poupe posée, presque sportive. Ce break sait se faire remarquer mais sans en faire trop.

À bord, c'est une toute autre dimension. La planche de bord, presque futuriste, en impose avec son vaste écran incurvé BMW Curved Display, regroupant instrumentation numérique et système d'info-divertissement. L'ensemble est réactif, lisible, mais parfois complexe à l'usage, la faute à la disparition progressive des commandes physiques. La qualité de finition est irréprochable, mais l'atmosphère est plus techno que chaleureuse. Cela dit, le confort n'est pas oublié : les sièges sont excellents, le maintien est bon, et l'ergonomie générale reste fidèle à l'esprit maison. À l'arrière, l'espace ne manque pas, même pour les grands gabarits, et le coffre, avec 570 litres de base (jusqu'à 1 700 litres banquette rabattue), confirme les velléités familiales du modèle.

Sous le capot, point de V6, ni d'électrification tapageuse. Cette BMW 520d Touring reste fidèle à un bloc 4 cylindres diesel de 2.0 litres, développant 197 ch et 400 Nm de couple. Couplé à une transmission automatique à 8 rapports et à une transmission intégrale xDrive, l'ensemble forme un attelage d'une grande homogénéité. Les performances sont modestes sur le papier – le 0 à 100 km/h est abattu en 7,6 secondes – mais le moteur se montre suffisamment vaillant dans toutes les situations. Sa vraie force, c'est son efficience : avec une consommation moyenne annoncée autour de 5,5 l/100 km, elle se la joue chameau (en réalité, tablez plutôt sur un déjà excellent 6,8l/100 km).

Sur la route, la 520d fait parler toute son éducation bavaroise. Le châssis, parfaitement calibré, filtre les imperfections sans jamais devenir mollasson. L'amortissement piloté optionnel apporte un surcroît de polyvalence bienvenue, et la direction, bien que peu communicative, reste précise et agréable. Le poids élevé (près de 1 900 kg) est bien contenu grâce à une répartition équilibrée des masses, typique de BMW. En virage, la voiture conserve une belle rigueur, même si le moteur diesel peine à injecter de l'émotion. Ce n'est pas une sportive, et elle ne cherche pas à l'être. Mais elle offre une tenue de route sécurisante, même sous la pluie ou sur revêtement incertain. Merci au xDrive.

La 520d Touring n'est pas dénuée de défauts. Le confort de suspension, très bon sur autoroute, peut se montrer un peu ferme en ville, surtout avec des jantes de grand diamètre. L'insonorisation est bonne, mais le diesel reste audible à froid ou en fortes relances, un rappel que l'on conduit une mécanique d'un autre temps – aussi efficiente soit-elle. Enfin, si la dotation technologique est riche (aides à la conduite, conduite semi-autonome, interface vocale, réalité augmentée), elle impose souvent de passer par les cases options et packs, ce qui fait rapidement grimper la facture.

Et c'est là que le bât blesse un peu : à 63 250 € en prix de base, notre 520d Touring xDrive n'est pas donnée. Surtout quand on commence à cocher les bonnes cases – peinture métallisée, sellerie cuir, suspensions adaptatives, affichage tête haute – qui font passer la note au-delà des 75 000 €. Reste que face à une concurrence souvent plus gourmande en malus ou en carburant, et face à des SUV plus lourds et moins dynamiques, ce break diesel conserve toute sa pertinence. En somme, la BMW 520d Touring xDrive incarne une forme d'automobile presque en voie de disparition : un grand break diesel, élégant, sobre et rassurant. Elle ne fait pas battre le cœur comme les versions sportives, mais elle parle à la raison avec des arguments solides. Pour ceux qui veulent voyager loin, souvent, et avec style, elle demeure un choix d'une logique implacable. Une voiture d'ingénieur, pour les esthètes pragmatiques.