Essai TOYOTA Land Cruiser 2025

Walid Bouarab le 26/05/2025

Il a le regard carré, la stature droite et les épaules larges : le Toyota Land Cruiser 2025 ne cherche pas à séduire avec des artifices. Il n'est ni SUV de salon ni baroudeur reconverti. Un vrai 4x4 à l'ancienne, avec tout ce que cela implique de qualités brutes et de défauts assumés.

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Tradition presque préservée

Sous sa robe modernisée, il cache un cœur diesel de 2.8 litres qui ne cherche pas à faire dans la dentelle. On parle ici d'un bloc quatre-cylindres de 204 chevaux, épaulé par une boîte automatique à 8 rapports et une transmission intégrale permanente avec gamme courte et blocage des différentiels. Bref, de la vraie mécanique d'homme des bois, celle qu'on attend d'un Land Cruiser. Et ce n'est pas une micro-hybridation marketing qui vient ici adoucir la facture CO2. Non, c'est du franc, du massif, du vrai. Résultat : un malus écologique qui tutoie les 60 000 € en France. De quoi faire grincer les dents des comptables avant même de tourner la clé de contact.

Mais à bord, on oublie vite les factures. Le nouveau Land Cruiser réussit une étonnante synthèse entre rusticité et raffinement. Le mobilier a beau rester fonctionnel, l'ambiance respire le sérieux et le confort. Les écrans ont fait leur apparition, bien sûr, mais sans venir noyer l'ergonomie dans une mer de menus sans fin. On trouve encore des vraies molettes, des boutons physiques, et cette sensation que tout est fait pour durer. Sur la route, le Land Cruiser se conduit à la manière d'un pachyderme bien dressé. Il ne brusque pas, mais avance avec constance et autorité. Le châssis séparé fait remonter les aspérités, certes, mais il filtre suffisamment pour ne pas transformer chaque dos d'âne en épreuve. Le confort est même étonnamment bon sur long trajet, avec une direction douce, une insonorisation sérieuse et un moteur discret une fois lancé. Il ne faut pas attendre de lui la nervosité d'un SUV allemand ni le dynamisme d'un crossover sportif. Le Land Cruiser prend son temps, déroule sa puissance avec calme et vous emmène là où d'autres n'osent même pas s'aventurer.

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Le défaut de ses qualités

En dehors de l'asphalte, il retrouve ses lettres de noblesse. Les angles d'attaque et de fuite redessinés, la garde au sol généreuse, les protections de soubassement et les aides électroniques de franchissement font de lui un véritable escaladeur de sentiers. Ici, le système Multi-Terrain Select, les caméras à 360° et le Crawl Control transforment une manœuvre délicate en simple formalité. Le Land Cruiser grimpe, rampe, se faufile là où la plupart des véhicules modernes s'arrêtent net. Il ne se contente pas d'avoir une gueule de baroudeur : il en a les tripes. Et c'est peut-être ce qui le rend si attachant. Un charme anachronique, une honnêteté mécanique qui tranche dans un marché où tout devient lisse, calibré, fade.

Mais ce retour aux sources a un coût. Outre le malus astronomique, ce Land Cruiser 2025 affiche une consommation à deux chiffres, une agilité en ville plutôt pataude et un encombrement qui exige anticipation et patience au quotidien. Il faut aussi accepter un comportement routier un peu flottant, surtout en virage serré, et une boîte parfois hésitante à basse vitesse. Alors oui, c'est un véhicule à contre-courant. Un 4x4 de tradition dans un monde de transition. Mais il y a quelque chose de réconfortant dans cette proposition. Comme un vieux cuir qui a pris la forme du dos, un feu de bois dans une maison de campagne ou une montre mécanique dans un univers numérique.

Le Land Cruiser ne promet pas de révolution, il offre de la continuité. Il rassure les amateurs de tout-terrain pur et dur, ceux qui parlent différentiel avant le dimanche et se fichent du 0 à 100 km/h. Toyota n'a pas tenté de travestir son mythe, mais plutôt de le prolonger. Et pour ceux qui accepteront le sacrifice financier, fiscal et écologique, ce mastodonte propose une expérience de conduite unique. Pas rapide, pas sportive, mais pleine de caractère. Un goût de liberté, avec un soupçon d'inconfort et une large dose d'authenticité.

À retenir

quoteToyota a su jouer les équilibristes, et trouver un juste milieu pour moderniser un modèle dont la philosophie est solidement ancrée dans les traditions. Nettement plus fréquentable et rassurant, le nouveau Land Cruiser n'en n'oublie pas pour autant ses racines. Mais c'est précisément ce qui en fait un modèle beaucoup trop niche, surtout sur un marché français sévère.
points fortsPhilosophie préservée, capacité hors route, modernité bienvenue, aspects pratiques.
points faiblesGabarit, malus
13.7

20
Les chiffres
Prix 2025 : 87 000 €
Puissance : 204 ch
0 à 100km/h : 12s
Conso mixte : 10.5 l/100 km
Notre avis
Note de coeur : 15/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
10/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
13/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
16/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
15/20

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