Saga Audi

Il y a 40 ans, la marque renaissait avec le lancement de la première Audi de l’ère moderne, tandis que la Quattro représentait en 1980 une étape décisive dans l’histoire de la firme.

sommaire :

Histoire : L'AUDI Quattro en compétition

Gilles Bonnafous le 19/05/2005

Partagez

réagir

Impressionnante, puissante et très efficace grâce à sa transmission intégrale, l’Audi Quattro a profondément marqué la compétition automobile. S’illustrant dans le championnat du monde des rallyes et dans la course de Pike’s Peak aux Etats-Unis, elle a trouvé sur les routes et les pistes du monde entier un terrain à sa mesure. Des pilotes aussi célèbres que Röhrl, Mikkola, Blomqvist et Michèle Mouton se sont couverts de gloire à son volant. Et partout où elle est passée, elle a fait énorme impression, laissant derrière elle nuages de poussière, jaillissement de terre et bandes noires sur l’asphalte…

Audi Quattro, 1981
Audi Quattro, 1981 Audi
Audi Quattro, 1982
Audi Quattro, 1982 Audi

Pour sa première saison en 1981, la Quattro démarre fort avec les victoires de l’équipage finlandais Hannu Mikkola-Arne Hertz au rallye de Suède et au RAC. Surtout, serait-on tenté de dire, avec le triomphe de Michèle Mouton, associée à Fabrizia Pons, au rallye de San Remo. La première victoire d’une femme dans un rallye de championnat du monde ! Et ce ne sera pas la dernière. Michèle Mouton reste aujourd’hui la seule femme à avoir battu les hommes dans des épreuves de championnat du monde.

L’année suivante, quatre victoires reviennent à Hannu Mikkola et trois à Michèle Mouton (Suède, Grèce et Brésil), tandis qu’Audi devient la première marque allemande championne du monde des marques. En 1983, Hannu Mikkola enlève le titre mondial des rallyes avec quatre victoires (Suède, Portugal, Argentine et Finlande). Audi est vice-champion du monde.

Audi Quattro, 1982
Audi Quattro, 1982 Audi
Audi Quattro
Audi Quattro Audi

En 1984, la Quattro s’enrichit d’une version survitaminée, la Sport Quattro. Son moteur turbo délivre 306 ch et lui permet d’abattre le 0 à 100 km/h en 4,9 secondes. L’utilisation de kevlar et autres matériaux légers fait d’elle une vraie voiture de rallye descendue sur la route. Baptisée Quattro courte en raison de son empattement raccourci de 32 centimètres, elle a été construite à 224 unités pour être homologuée en groupe B, dont 171 versions routières. Les 203 850 DM qu’elle coûte à l’amateur averti en disent long sur son exclusivité. Les autres exemplaires, dotés d’un moteur dont la puissance pourra atteindre jusqu’à 600 ch, seront utilisés en championnat du monde des rallyes, ainsi que pour la course de Pike’s Peak.

Audi Quattro, 1984
Audi Quattro, 1984 Audi
Audi Quattro S1, 1985
Audi Quattro S1, 1985 Audi

La saison 1984 offre à Ingolstadt les deux titres mondiaux, marques et pilotes avec l’équipage suédois Stig Blomqvist-Björn Cederberg, devant Hannu Mikkola et Arne Hertz. La Sport Quattro glane également de nombreux championnats nationaux en Allemagne, Suède, Etats-Unis, Autriche, etc.

La Sport Quattro connaît une évolution en 1985, baptisée S1. Avec près de 500 ch, il ne faut que 3,1 secondes à la machine pour faire passer ses 1090 kilos à 100 km/h. La structure de la caisse est constituée d’un cadre-treillis habillé de tôles d’acier et de matériaux composites. Les radiateurs, le ventilateur et l’alternateur sont disposés à l’arrière pour équilibrer les masses et augmenter la motricité. Bardée de monstrueux ailerons et spoilers aérodynamiques, qui améliorent la déportance sur les parcours rapides, la S1 est encore équipée de freins refroidis par projection d’eau.


Audi
Audi Quattro Pike's Peak pilotée par Walter Röhrl et Blomqvist
Audi Quattro Pike's Peak pilotée par Walter Röhrl et Blomqvist Audi

L’équipage Walter Röhrl-Christian Geistdörfer gagne à San Remo, alors qu’Hannu Mikkola et Arne Hertz s’adjugent le premier rallye Hong-Kong-Pékin. Mais au fil des ans, la Quattro a affaire à forte partie. Elle va se trouver dépassée par la concurrence, en particulier celle de la Peugeot 205 T16 équipée d’un moteur central.

Audi Sport Quattro S1, 1987
Audi Sport Quattro S1, 1987 Audi
Audi Sport Quattro S1, 1987
Audi Sport Quattro S1, 1987 Audi

Les tragiques accidents survenus l’année suivante au rallye du Portugal, au Safari Rally et au Tour de Corse vont signer le glas des surpuissantes Groupe B. Audi retire alors sa Quattro. Pour ses exploits, la voiture va voguer vers d’autres cieux. Et prendre le chemin des Etats-Unis, où elle remportera trois victoires d’affilée dans une course de légende.

Dans le Colorado, la montagne de Pike’s Peak culmine à 4301 mètres. Depuis 1916, les vingt kilomètres de piste qui relient la vallée au sommet donnent lieu à une course de folie (156 virages dans les nuages), que les pilotes américains se disputent avec acharnement. En 1985, Michèle Mouton l’emporte, suivie en 1986 par l’Américain Bobby Unser sur une S1. Mais personne n’a encore réussi à tomber sous la barre des onze minutes pour effectuer l’ascension. Au volant d’une S1 de 600 ch spécialement préparée, Walter Röhrl s’attribuera le record en 1987 avec 10 minutes 47 secondes !


Audi
article précédent  Historique de la renaissance Audi

Page précédente
Historique de la renaissance Audi

article suivant  La première génération Audi

Page suivante
La première génération Audi

Partagez

réagir

Commentaires

avatar de Yassouah
Yassouah a dit le 18-05-2012 à 11:34
Je n'ai jamais été impressionné par un véhicule comme la Quattro. J'ai rencontré la première fois ce véhicule en 1987 dans un garage et l'appelation QUATTRO a attiré mon attention. Depuis lors j'ai décidé de chercher toutes les informations le concernant. J'ai fouillé les archives des rallyes de 1980 à 1987. J'ai decouvert les performance de la AUDI Quattro, surtout la Quattro S1. Ce qui m'a le plus impressionné c'est que, que ce soit avec Hannu Mikola ou Michele Mouton ou Walter Rohrl les Quattro ont une tenue de route impécable, une stabilité sans faille, une puissance de tonnaire. Le bruit du moteur au lancement est comme une musique. Dans les virages, sur le butune ou la neige ou la terre les mouvements sont indescriptibles. Les derapages et autres trajectoires sont spectaculaires. J'ai entendu parler de Michele Mouton en 1981 au cours 9e rallye du Bandama. Quattro doit son succès son palmarès à ses pilotes...