Saga Aston Martin

Mouvementée, l'histoire d'Aston Martin révèle un destin hors-norme. Celui d'une marque de prestige et de performances, mais à la santé fragile. En cent ans d'aventure, Aston Martin a souvent changé de mains et a connu des périodes plus ou moins fastes. Reste que son image inoxydable la rend virtuellement immortelle ! Rendez-vous dans cent ans ?

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Histoire : Historique Aston Martin avant-guerre

Gilles Bonnafous le 14/11/2006

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Avant le déclenchement de la première Guerre mondiale, deux passionnés, Robert Bamford et Lionel Martin, participent avec succès à des courses de côte dans une Singer préparée. Si dans leur atelier de Kensington, à Londres, ils modifient et vendent des Singer, ils souhaitent construire leur propre voiture.

A cette fin, ils créent la société Bamford and Martin Ltd et baptisent leur marque Aston Martin — Aston Clinton est une course de côte dans le Hertfordshire, où Bamford s’est illustré. La première Aston Martin, ultérieurement nommée « Coal Scuttle », est réalisée en 1915, motorisée par un Coventry Simplex à soupapes latérales.

Aston Martin Le Mans
Aston Martin Le Mans Aston Martin

Après la guerre, l’entreprise, qui connaît d’importantes difficultés financières, est sauvée par un riche mécène polonais, le comte Zborowski. Elle construit des machines de course motorisées par des quatre cylindres double arbre à 16 soupapes. Ces dernières sont alignées au Grand Prix de France en 1922. La même année, une Aston Martin surnommée « Bunny » établit une série de records du monde à Brooklands.

La firme rencontre à nouveau des déboires financiers et une nouvelle société Aston Martin Motors est formée en 1926 par l’association de la famille Charnwood et de Renwick & Bertelli Ltd, propriété de William Renwick et Augustus Cesare Bertelli. Les deux hommes ont construit un moteur quatre cylindres de 1,5 litre à arbre à cames en tête et carter sec, qui fera les beaux jours de la marque et sera produit jusqu’en 1936.

Après s’être installé à Feltham, dans le Middlesex, Aston Martin présente en 1927 une nouvelle gamme de voitures : la type T en berline et tourer et la type S, un modèle sportif capable de 130 km/h avec le 1,5 litre de 56 ch. Les ventes s’avèrent faibles et l’avenir de la firme est encore menacé. Lancée en 1929, l’International apportera le réconfort grâce aux succès sportifs qu’elle remportera.

Il en est de même du modèle Le Mans, qui se situe au cœur du vigoureux programme de compétition mis en place par Bertelli. Les premières Le Mans (LM1 et LM2) sont engagées en 1928 aux 24 Heures. En 1931, pilotée par Bertelli et Harvey, la LM 6 prend la cinquième place au scratch et remporte sa classe. L’année suivante, Bertelli et Driscoll gagnent la coupe biennale. Martin et Brackenbury récidivent en 1935, avec à la clé une troisième place au classement général et la victoire à l’indice de performance.

Aston Martin International
Aston Martin International Aston Martin
Aston Martin Le Mans
Aston Martin Le Mans Aston Martin

Suite au succès remporté en 1934 en Ulster dans le Tourist Trophy par la nouvelle Mark II, évolution de la Le Mans, Aston Martin réalise des répliques de la voiture pour ses clients sportifs. Avec le 1,5 litre de 85 ch et son poids plume, l’Ulster atteint les 160 km/h. Elle sera célèbre et 21 exemplaires en seront fabriqués.

Mais en 1932, la marque se trouve à nouveau en proie à des problèmes financiers. Cette fois, c’est Lance Prideaux-Brune, concessionnaire londonien d’Aston Martin, qui vient à la rescousse, avant de passer la main à Gordon Sutherland. La firme décide en 1936 de se recentrer sur des modèles moins sportifs et plus destinés à la route qu’aux circuits. Apparaît la 2 litres, dont le quatre cylindres dérive du 1,5 litre Renwick et Bertelli porté à 1949 cm3. Elle connaîtra le succès. Peu après son lancement, Bertelli quitte l’entreprise.

Aston Martin Ulster
Aston Martin Ulster Gilles Bonnafous
Aston Martin 2 Litres
Aston Martin 2 Litres Aston Martin

Essentiellement vouée à la compétition, la période de l’entre-deux-guerres est marquée par les succès sportifs, mais aussi par les nombreuses vicissitudes financières qui affectent la vie de la marque — cette faiblesse récurrente sera le lot d’Aston Martin tout au long de son histoire mouvementée.

Au total, moins de 700 voitures ont été construites en vingt ans.

Aston Martin Atom
Aston Martin Atom Gilles Bonnafous
Aston Martin Atom
Aston Martin Atom Gilles Bonnafous

Juste avant le déclenchement du second conflit mondial, une étrange voiture laboratoire voit le jour chez Aston Martin : l’Atom. Pas moins de 27 brevets ont été déposés pour ce prototype unique, qui, à bien des égards, possède une longueur d’avance sur l’automobile de son temps. Loin des machines de course genre Le Mans ou Ulster, elle apparaît sous les traits d’une berline quatre places. Car Gordon Sutherland s’intéresse, en vue de l’après-guerre, au marché des berlines en ce qu’il peut représenter un complément aux voitures de sport.

La première originalité de l’Atom tient à son châssis, dont le responsable du développement est l’ingénieur Claude Hill. En fait de châssis, il s’agit d’une structure constituée d’un treillis tubulaire recouvert de panneaux d’aluminium, qui correspond à la technique Superleggera de la carrosserie Touring. Autre innovation, l’Atom est équipée à l’avant d’une suspension indépendante à bras oscillants. Motorisée par le deux litres accouplé à une boîte électromagnétique Cotal, elle roule à 158 km/h. En 1944, Gordon Sutherland et Claude Hill installeront dans la voiture le nouveau quatre cylindres de deux litres à soupapes en tête qu’ils ont développé, et qui deviendra le moteur de la DB1.

Aston Martin Atom
Aston Martin Atom Gilles Bonnafous
Aston Martin Atom
Aston Martin Atom Gilles Bonnafous
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