Vente Bonhams à Rétromobile

Bugatti Type 30 : Concorde

Serge Bellu le 17/03/2008

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L’une des pièces les plus intéressantes de la vente Bonhams était une Bugatti Type 30 habillée en torpédo par le carrossier britannique Jarvis & Sons Ltd, une maison qui était surtout connue pour quelques élégantes torpédos sport réalisées sur le châssis Rolls-Royce New Phantom. Les ateliers de Jarvis & Sons étaient installés dans les environs de Londres, à Wimbledon.

La Bugatti Type 30 de tourisme est apparue au Salon de l’Automobile. Elle est présente sur le stand sous deux formes : un modèle de compétition, en l’occurrence la voiture qui participa brillamment au Grand Prix d’Italie et la première version « tourisme ».

Cette variante du Type 30 fait sa première apparition sous la verrière du Grand Palais sous la forme d’un coupé de ville. Toutefois, cette carrosserie très guindée paraît bien incongrue sur le châssis de notoriété sportive ! Déjà gratifié d’un beau palmarès en compétition, le Type 30 se présente moins comme une voiture de maître que comme une grande routière sportive.


Simon Clay / Bonhams

Simon Clay / Bonhams

Le Type 30 était né pour faire de la course ; il s’agit même de la première Bugatti de Grand Prix et elle fut créée pour la saison 1922. Le Grand Prix de l’Automobile Club de France était organisé cette année-là à Strasbourg. Bugatti y participa avec quatre voitures du Type 30. La première Bugatti de Grand Prix portait déjà quelques touches qui allaient se perpétuer au travers des futures générations de la Marque.

La suspension arrière par ressorts quart elliptiques ou le moteur à simple arbre à cames en tête et trois soupapes par cylindre constituent autant de marques de fabrique des pur-sang de Molsheim. Ce huit cylindres était inédit avec ses deux blocs de quatre cylindres montés sur un carter commun en aluminium, coulé d’une pièce, surmonté d’une culasse intégrée comportant deux soupapes d’admission et une d’échappement. L’arbre à cames tourne dans un carter en aluminium placé sur le bloc-cylindres.

Le Type 30 s’est donc vu très vite attribuée des carrosseries sportives, à la mesure de son ascendance, essentiellement des torpédos sport que lui concoctait souvent le carrossier Lavocat & Marsaud. Le châssis, renforcé et allongé par rapport aux modèles de compétition, a été fixé à 2,85 mètres d’empattement. La puissance du moteur huit cylindres a été tempérée à 75 chevaux, soit une dizaine de moins que sur les voitures de course, mais il conserve sa cylindrée de deux litres.


D.R. / Bonhams

D.R. / Bonhams

Les premières livraisons du Type 30 commencent en novembre 1922 pour se terminer en 1926. La voiture de la vente, qui porte le numéro de châssis « 4637 », est sortie d’usine en septembre 1925. Elle fut aussitôt envoyée en Grande Bretagne pour y recevoir sa carrosserie. La Bugatti passa l’essentiel de sa carrière de l’autre côté de la Manche. Pendant la Seconde Guerre mondiale, on la retrouve entre les mains d’un officier de la Royal Air Force.

Dans les années 1960, la voiture émigre aux Etats-Unis. En 1985, elle entre même dans l’une des plus belles collections américaines, celle d’Arturo Keller, éminent collectionneur de grandes classiques françaises.

Deux ans plus tard, la torpédo traversa à nouveau l’Atlantique où elle échut entre les mains de Charles Howard, un marchand respecté de Londres. Il l’a céda peu après au propriétaire qui s’en est dessaisi à Rétromobile.

Sur les 585 exemplaires produits du Type 30, il n’en subsisterait qu’une cinquantaine d’exemplaires.


The Bugatti Trust / Bonhams
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