Professionnel ou particulier ? Pas seulement une question d’argent

Contrairement à ce que tout le monde, ou presque, pense, les occasions vendues par un professionnel, que ce soit un grand concessionnaire ou un petit garage de quartier, ne sont plus forcément plus chères que celles vendues directement par leur utilisateur. Les premiers, pour résister à la concurrence des seconds mais aussi à celles des nouveaux canaux de distributions (mandataires…), ont pour la plupart largement revu leurs prétentions à la baisse. C’est flagrant sur les véhicules de moins de quatre ans. De plus, les voitures des professionnels sont révisées et préparées dans les règles de l’art, surtout s’ils représentent un constructeur, les chartes VO (Voitures d’Occasion) de ces derniers étant particulièrement drastiques. Cerise sur le gâteau, ils offrent systématiquement une garantie comme les y oblige la législation. Si le minimum légal est de trois mois, là encore, les réseaux se distinguent en couvrant leurs autos de moins de cinq ans au minimum durant une année. Chez certains, on trouve même deux, voire trois, ans de garantie.

Faut-il pour autant délaisser les particuliers ? Pas forcément. Sur les autos de cinq ans et plus, ceux-ci conservent souvent la main en matière de tarifs car ils n’ont pas à supporter les frais de préparation et le coût d’un contrat de garantie. Parcourir les petites annonces pour découvrir la perle rare n’est toutefois pas un exercice à la portée du parfait néophyte. Il faut avant tout prendre à la lettre l’expression « c’est trop beau pour être vrai ». Kilométrage très en dessous de la moyenne, tarif défiant toute concurrence… doivent vous mettre la puce à l’oreille. L’imagination des arnaqueurs est sans limite et leurs pièges pas toujours faciles à déceler. L’un des moyens les plus faciles de repérer ces « pros » du coup fourré est de passer leur numéro de téléphone ou leur adresse e-mail dans un moteur de recherche. S’ils n’en sont pas à leur coup d’essai, il y a de fortes chances que les forums pullulent de clients abusés ou qui ont bien failli l’être.

Méfiez-vous également des annonces qui en disent trop. Un moteur neuf, surtout à un kilométrage plutôt faible, peut cacher une voiture qui a été maltraitée ou mal entretenue, une peinture neuve est peut-être le signe d’une auto gravement accidentée.

Les professionnels comptent aussi des moutons noirs dans leur rang. Le jeu à la mode de ces derniers est la voiture fantôme et son but est de parvenir à vous faire verser un acompte pour la commande d’une auto qui n’existe pas. La technique est simple. Il suffit « d’emprunter » les photos d’une vraie voiture d’occasion, le plus souvent en vente à l’étranger (guettez les signes tels que les panneaux ou les inscriptions visibles sur les photos), et de composer une annonce qui leur corresponde. Le vendeur trouvera alors un prétexte pour justifier que la voiture ne se trouve pas chez lui et jurera, la main sur le cœur, qu’il vous rendra votre acompte si, au final, celle-ci ne vous convient pas. N’oubliez jamais que l’on ne verse pas le moindre Euro pour réserver une auto que l’on n’a pas pu examiner dans le détail.