Essai AUDI A4

Vincent Desmonts le 23/11/2015

Plus légère, plus technologique et plus confortable, la nouvelle Audi A4 progresse dans tous les domaines. Mais elle manque encore de caractère.

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Élève appliquée

L'arrivée d'une nouvelle génération d'A4 est loin d'être anecdotique : au niveau mondial, c'est en effet le best-seller d'Audi, avec pas moins de 330 000 unités vendues l'an dernier. Un segment de marché stratégique, où les grandes rivales que sont la Mercedes Classe C et la BMW Série 3 ont récemment bénéficié de liftings plus ou moins complets. Du coup, Audi a largement revu sa copie, avec une plate-forme retravaillée, désormais baptisée MLB Evo. En augmentant l'usage d'aluminium (trains roulants, freins, tablier avant), en introduisant du magnésium (carter de boîte, dossier de banquette arrière) et en revoyant la conception de certaines pièces, Audi a réussi à gagner jusqu'à 90 kg, et même 120 kg sur les versions 1.4 TFSI. Mais la nouvelle A4 n'a pas fait que surveiller son poids : elle a aussi soigné ses lignes. Grâce à des soubassements presque intégralement carénés, des rétroviseurs très travaillés et même une calandre pouvant être automatiquement obturée sur certaines versions, la berline Audi affiche un Cx de seulement 0,23 !

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Tout changer pour ne rien changer

Des changements importants, donc. Mais visuellement… rien ne bouge ! La nouvelle Audi A4 ressemble à s'y méprendre à l'ancienne Audi A4, et seuls les experts de la marque la distingueront à sa calandre à double trapèze, ses optiques en L (phares au xénon en série, à LED en option) ou encore ses feux arrière redessinés. Dans l'habitacle, on retrouve quelques éléments issus des modèles les plus récents, comme le « virtual cockpit » des TT et R8 (l'instrumentation sur écran LCD, de série sur les finitions S Line et Design Luxe) ou la molette MMI avec pavé tactile pour faciliter la saisie d'adresses. Mais l'écran central n'est ni rétractable (contrairement aux A3, A6 et A7), ni tactile, alors même qu'il est à portée de doigts. On se consolera avec une qualité de finition toujours au meilleur niveau de la catégorie. Quant au contenu technologique, il est plus riche que jamais. On y trouve par exemple un « assistant de conduite prédictive » qui utilise les informations du GPS pour vous inciter à lever le pied à l'approche d'une intersection, ou qui adapte automatiquement la vitesse du régulateur adaptatif dans les virages ou les rond-points. L'Audi A4 peut aussi recevoir un système de conduite semi-autonome dans les embouteillages, un dispositif anticollision sophistiqué, des feux de route « full LED » se désactivant partiellement lorsqu'un autre véhicule entre dans le champ de vision, un affichage tête haute ou encore une « phone box » permettant de recharger par induction son téléphone mobile. L'A4 est en outre compatible Apple CarPlay et Android Auto.

Efficace, mais réservée

Sous le capot, un choix de quatre moteurs diesel (150, 190, 218 et 272 ch) et trois essence de 150, 190 et 252 ch. C'est sur ce dernier que nous avons jeté notre dévolu. Malgré sa puissance élevée, ce n'est pas un bloc multicylindres, mais un simple « 4 pattes », proche de celui installé dans une Audi S3. Ce 2 litres associe injection directe et indirecte pour une efficience optimale et des rejets (particulaires notamment) minimaux. Couplé, comme sur notre modèle d'essai, à la boîte S Tronic à double embrayage et à la transmission intégrale Quattro, il autorise des performances élevées, avec 250 km/h en pointe et un 0 à 100 km/h expédié en 5,8 s. Mais ce 2.0 TFSI ne se départit jamais de son flegme : il conserve une sonorité discrète et fait preuve d'une grande linéarité dans ses accélérations. Efficace, mais réservé. Le châssis est à son image, avec un comportement parfaitement prévisible, plutôt précis (malgré une direction manquant de feeling), mais résolument sous-vireur à la limite. Les amateurs de conduite trouveront une BMW Série 3 plus intéressante, avec son caractère de propulsion, car la nouvelle A4 brille par son austérité en la matière. Heureusement, le confort est en net progrès, l'insonorisation très soignée et les suspensions plus tolérantes que jamais. Même avec le châssis sport et des roues de 19 pouces, l'Audi évite de jouer aux osselets avec vos vertèbres. Et comme l'habitabilité arrière a (un peu) progressé, la nouvelle A4 mérite enfin son appellation de familiale.

À retenir

quoteBien pensée, bourrée de technologie et désormais parmi les plus confortables de sa catégorie, l'Audi A4 a accompli des progrès conséquents. Quant à la plus puissante de ses motorisations essence, elle offre des performances dignes d'une vraie sportive. Mais, au-delà des chiffres, la nouvelle A4 manque de tempérament. Trop sage en moteur et en châssis, elle peinera à émouvoir les amateurs de conduite. Ces derniers devront donc patienter jusqu'à l'arrivée de la S4 (mi-2016) et de la RS4 (pas avant 2017).
points fortsPerformances, confort et insonorisation, équipements technologiques, finition, habitabilité en progrès.
points faiblesOptions nombreuses et chères, comportement peu dynamique, sensations émoussées.
14.9

20
Les chiffres
Prix 2015 : 50 200 €
Puissance : 252 ch
0 à 100km/h : 5.8s
Conso mixte : 6.2 l/100 km
Emission de CO2 : 141 g/km
Notre avis
Note de coeur : 14/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
16/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
19/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
17/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
12/20

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