Essai ASTON MARTIN DBS Superleggera

Julien Marcos le 17/09/2019

Pour répliquer à la Ferrari 812 Superfast, voici qu'Aston Martin dégaine sa DBS en version Superlerggera. Une appelation mythique chez le constructeur britannique qui s'accompagne d'une masse inférieure et davantage de puissance. 725 ch aujourd'hui à l'essai !

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725 ch à l'essai !

Si elle ne parle pas aux plus jeunes d'entre-nous, la Carrozzeria Touring fut une société de carrosserie milanaise fondée en 1926 et dont la renommée s'est faite à la conception de châssis « Superleggera » en 1937 permettant aux modèles de l'époque d'offrir une meilleure aérodynamique et une masse inférieure. Le célèbre carrossier italien signera deux chefs-d'oeuvres avec Aston Martin : les célèbres DB4 et DB5. La Carrozzeria Touring diaparaîtra fin 1966, pour renaître de ses cendre en 2006 sous l'appellation Carrozzeria Touring Superleggera.

La nouvelle Aston Martin DBS Superleggera n'a plus grand chose à voir avec ses glorieuses ancêtres, et l'appellation Superleggera est aujourd'hui davantage considérée comme un hommage plutôt qu'une véritable source d'inspiration.

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Une ennemie nommée 812 Superfast

Néanmoins, cette DBS Superleggera est un vrai coup de foudre. Et pas seulement parce qu'elle est la réponse de la firme de Gaydon à la turbulente Ferrari 812 Superfast.

Car oui, Aston Martin n'entend pas laisser Ferrari faire la course en tête dans la catégorie de GT endiablées. Mûe par un diabolique V12 6,5 litres atmosphérique, la 812 Superfast affole les amateurs de belles automobiles : 800 ch, 340 km/h et un 0 à 100 km/h en 2,9 s.

Il fallait qu'Aston Martin réagisse. Et vite. La DBS Superleggera est en quelque sorte une DB11 gavée aux anabolisants, mais toujours avec la classe propre à la marque britannique.

Esthétiquement, la Superleggera n'a plus grand chose à voir avec la DB11, même si elle en reprend la silhouette générale. Plus courte, mais aussi plus large que sa soeur, la DBS Superleggera se distingue par sa proue inédite. Son capot est plus nerveux, ses optiques plus agressives et sa calandre notamment est hypertrophiée. Le bouclier intègre aussi d'immenses prises d'air pour refroidir abondamment la mécanique.

Plus légère et plus rigide !

La poupe évolue nettement, avec des feux plus fins qui ceinturent toute la partie arrière, de même qu'un diffuseur plus généreux et désormais 4 sorties d'échappement. Le recours au carbone sur le toit et dans les portières, les freins en carbone-céramique (410 mm de diamètre à l'avant et 360 m à l'arrière), la batterie spécifique... ont également permis de réduire la masse (72 kg de gagnés), mais aussi d'améliorer la rigidité.

Aston Martin a enfin élargi les voies pour accueillir des pneumatiques XXL et des jantes de 21 pouces, et a travaillé l'aérodynamique avec le recours à la technique de l'Aeroblade. Le constructeur annonce d'ailleurs un appui maximal de 180 kg en vitesse maxi ! Par contre, Superleggera ne rime pas encore tout à fait avec super léger, puisque la masse est fixée à 1 693 kg...

En revanche, les gens de chez Aston sont restés plus timides dans le traitement de l'habitacle. Toujours par rapport à une DB11, les évolutions sont rares. La principale pièce maîtresse de cet intérieur provient de sa sellerie, avec des sièges baquets aux renforts matelassés et un cuir de qualité optimales. Des logos DBS et des passepoils de couleur rouge identifient la version.

Artillerie lourde

Il est temps de passer aux choses sérieuses et de réveiller le voisinage. En soulevant le capot, on découvre ou re-découvre le V12 5.2 litres à double turbo installé en position centrale-avant. Contrairement au V8 d'origine Mercedes-AMG, le douze cylindres est bien une production Aston Martin, et c'est tant mieux. Comparé à celui de la DB11, il s'en distingue notamment par sa pression de suralimentation. Sur l'Aston Martin DBS Superleggera, la puissance maximale est fixée à 725 ch ! C'est effectivement moins que la Ferrari 812 Superfast, mais la valeur de couple est ici délirante avec 900 Nm dès 1800 tr/min... La boîte automatique ZF à 8 rapports a donc du pain sur la planche, d'autant que la cavalerie transite au sol par les seules roues arrière. Les amateurs de Muscle Cars américaines devraient apprécier !

Mais ils ne sont pas les seuls, car au démarrage, tout le village de Dampierre et son magnifique Château ont pu apprécier le râle rauque et puissant de l'engin. Une fois le moteur à température et le régime abaissé, il est temps de partir pour un long galop d'essai.

Quelle sonorité !

Souple et docile en agglomération, la DBS Superleggera n'attend qu'une injonction de votre pied droit pour révéler son véritable visage. Et il est terrifiant ! Sur route fermée et en l'absence de trafic, il est temps de lâcher la cavalerie. A peine effleurée, la pédale de droite libère la cavalerie. C'est brutal, jouissif et sonore. En effet, la Superleggera dispose d'un échappement en titane (en option) qui hurle jusqu'à plus soif. Le timbre est violent et les accélérations hallucinantes, avec un 0 à 100 km/h réalisé en 3,4 s. On est encore loin d'une Ferrari sur cet exercice, mais les reprises sont meilleures.

Bien plein à tous les régimes, le V12 est un vrai bonheur, mais il aurait pu profiter d'une boîte mieux adaptée à sa fougue. L'arrivée du couple est en effet sous contrôle sur les deux premiers rapports et les performances auraient encore pu être meilleures.

Pour optimiser le comportement routier, Aston a revu le carrossage de sa bête, mais également modifié le tarage des amortisseurs et celui des barres anti-roulis, alors que la caisse a été rabaissée de 5 mm et les réglages de la suspension pilotée revus et corrigés.

La tenue de route est transfigurée, et l'Aston Martin DBS Superleggera impressionne par sa précision de conduite et par ses aptitudes à rouler vite et longtemps. Le freinage mérite notamment une mention spéciale pour son endurance. Bien évidemment, avec une masse relativement importante et un gabarit de GT, elle sera plus à l'aise sur le Circuit de SPA, que lors d'une spéciale du Tour de Course, mais quand même, quel plaisir !

Merci au Domaine de Dampierre-en-Yvelines pour son accueil.

2 Grande Rue, 78720 Dampierre-en-Yvelines. Tel : 01 30 52 52 83

À retenir

quotePuisqu'il faut toujours parler des choses qui fâchent, abordons le tarif. La belle ou plutôt la bête Aston Martin DBS Superleggera est vendue 277 306 €, une somme pour le moins coquette qui la rend toutefois moins chère qu'une Ferrari 812 Superfast affichée à 295 948 €. On se consolera - un peu - à la lecture de la fiche d'équipements, plutôt complète : système audio premium, caméra à 360°, système de navigation, alarme et intérieur cuir sont heureusement fournis de série, mais il faudra sortir à nouveau le chéquier pour s'offrir l'échappement en titane, ou la sono Bang & Olufsen.
points fortsPerformances hallucinantes, sonorité diabolique, style réussi
points faiblesMasse importante, tarif de Ferrari, boîte dépassée
15

20
Les chiffres
Prix 2019 : 277306 €
Puissance : 725 ch
0 à 100km/h : 3.4s
Conso mixte : 12.4 l/100 km
Emission de CO2 : 285 g/km
Notre avis
Note de coeur : 15/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
15/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
16/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
14/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
13/20

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