Saga Ferrari

Des modestes débuts de 1947 aux 12 titres de Formule 1 Pilotes remportés à ce jour, le mérite de cet itinéraire d'exception revient à un homme, Enzo Ferrari, créateur de la marque aux 5000 victoires.

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FERRARI 288 GTO

Gilles Bonnafous le 28/11/2002

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Première supercar moderne de Ferrari, la 288 GTO est aussi le premier modèle commercialisé par Maranello à dépasser les 300 km/h. Dotée d'un tempérament exacerbé et de performances époustouflantes, elle se place dans un rôle de précurseur des F 40 et F 50. Si elle emprunte son nom à la 250 GTO, la 288 GTO ne doit rien à la mythique voiture des années soixante. Elle se présente, en réalité, comme une 308 GTB gonflée et conçue pour la compétition. À cette fin, il est prévu de la produire à 200 exemplaires, le nombre nécessaire à l'homologation en groupe B.

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Présentée au salon de Genève de 1984, la 288 GTO n'est disponible qu'en une seule couleur, le rouge. Sa commercialisation suit un canal très confidentiel, le réseau des fidèles clients Ferrari auxquels elle est exclusivement réservée.

Si la 288 GTO est construite sur la base de la 308 GTB, son moteur adopte une disposition différente de cette dernière, imposée par la destination de la voiture. Il prend donc place dans l'axe du châssis et non transversalement. Dans ce but, l'empattement a été allongé de onze centimètres (2,45 mètres), ce qui réduit la longueur du porte-à-faux arrière. D'où un effet esthétique heureux sur la ligne de la voiture, dont est dépourvue la 308.

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Le V8 32 soupapes de trois litres est emprunté à la 308 Quattrovalvole. Toutefois, l'alésage de ce dernier a été ramené à 80 millimètres. Il fallait en effet réduire la cylindrée à 2855 cm3 de manière à ce qu'en appliquant le coefficient réglementaire de 1,4 imputé aux moteurs suralimentés, la cylindrée théorique ne dépasse pas quatre litres. Équipé de l'injection électronique Weber Marelli héritée de la compétition, le V8 est boosté par deux turbos japonais IHI refroidis par des échangeurs d'air de marque Behr. La puissance atteint 400 ch à 7000 tr/mn et la vitesse 305 km/h ! Grâce à la suralimentation, qui dope le couple - dès les bas régimes -, ce dernier atteint la valeur considérable de 50 mkg à 3800 tr/mn seulement. Par ailleurs, la boîte de vitesses à cinq rapports est disposée dans le prolongement du moteur et du différentiel, ce qui permet d'abaisser le centre de gravité du groupe motopropulseur de sept centimètres. Dans l'affaire, le coffre à bagages disparaît…

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Afin d'en améliorer la rigidité et d'en réduire le poids, le châssis de la 308 GTB a été sensiblement modifié pour n'être pratiquement conservé que dans sa cellule centrale. Sa fabrication fait appel aux aciers à haute limite d'élasticité, tandis que la carrosserie recourt à l'aluminium, ainsi qu'aux matériaux synthétiques (fibre de verre et kevlar). Les voies ont été élargies et les suspensions réalisées en tubes d'acier soudé en lieu et place des éléments en acier forgé de la GTB.

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Amendé en fonction des impératifs liés à la compétition, le design de la 288 GTO suggère l'agressivité d'une bête de course. Les ailes gonflées accueillent les grandes roues Speedline de seize pouces à écrou rapide, ainsi que leurs pneumatiques volumineux. De même, de nombreuses prises d'air ont été ajoutées, dont celles disposés sur les ailes arrière qui rappellent la 250 GTO. Les rétroviseurs spectaculaires, le bouclier de la face avant (largement remaniée) et le becquet arrière complètent le portrait d'une voiture destinée à l'asphalte des circuits. Toujours dans le même dessein, le couvercle du capot moteur a été désolidarisé des panneaux de custode.

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Quant à l'habitacle, tout de noir vêtu, il apparaît bien dans le style de Maranello, c'est-à-dire à la finition minimum. Ainsi, malgré le tarif auquel la voiture est proposée, l'air conditionné et les lève-vitres électriques ne sont livrés qu'en option. Le cuir des sièges est tout de même de série… Différente de la 308 GTB, la planche de bord est dotée d'un tableau annexe disposé en son centre et regroupant les thermomètres d'eau et d'huile, ainsi que la jauge d'essence.

Bien que la 288 GTO ne connaîtra jamais la piste pour laquelle elle a été conçue, son succès dépassera les prévisions de Maranello, le volume de sa production allant au-delà du nombre prévu initialement. Diffusées au prorata des ventes Ferrari par pays, les 200 premières voitures prendront surtout le chemin des Etats-Unis (60) et de l'Italie (45) - 15 pour la France. Au total, 271 exemplaires seront vendus, 41 en 1984 et 230 l'année suivante.

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