Saga Buick

Marque huppée, Buick a toujours proposé pour l’essentiel des voitures opulentes destinées à une clientèle bourgeoise. Elle ne s’en est pas moins placée, avec Cadillac, à la pointe du design de Detroit.

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BUICK Riviera

Gilles Bonnafous le 21/11/2003

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Coupé sportif haut de gamme à la ligne spécifique, la Riviera est entièrement nouvelle dans son concept et son design. En cela, elle se singularise par rapport aux précédentes gammes Buick comme à l'ensemble des modèles de la General Motors. Son objectif est de concurrencer la Thunderbird sur le créneau spécifique des «personal luxury cars», un genre où la Ford règne en maître.

Buick Riviera 1963
Buick Riviera 1963 D.R

Conçue par Bill Mitchell, la Riviera a été imaginée à l’origine pour ressusciter la marque La Salle — à ce titre, elle devait être construite par Cadillac. Finalement tombée dans l’escarcelle de Buick, elle s’installe au sommet de la gamme de la marque, dont elle sera le modèle le plus cher jusqu'en 1973. La voiture connaîtra un grand succès et dépassera la T-Bird, avant d’être imitée par la Pontiac Grand Prix au sein même de la General Motors.

Trois générations de Riviera vont se succéder sur une période de onze ans. D’abord construite sur une plate-forme spécifique de 117 pouces d'empattement, soit 2,97 mètres, la voiture n'est disponible qu'en une seule version de coupé. Superbe dans sa sobriété et son agressivité retenue, la ligne apparaît comme un des plus beaux designs réalisés sous l'autorité de Bill Mitchell. Il sera légèrement retouché en 1965, la face avant recevant notamment des phares rétractables dans les ailes. Le luxueux intérieur hyper chromé apparaît caractéristique du style américain, où la planche de bord brille de mille éclats. La sellerie en cuir, la radio et les vitres électriques font partie de l'équipement de série.

Buick Riviera 1963
Buick Riviera 1963 Buick

BUICK
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Sous son capot, la Riviera accueille le V8 Buick de 401 c.i. (6,5 litres) dans sa version poussée à 325 ch, celle qui équipe les Invicta, Wildcat et Electra. En option et en exclusivité sur la Riviera, ce moteur, réalésé à 425 c.i. (7 litres), développe 340 ch. Cette mécanique devient la monte standard en 1964, alors qu'une version GS Gran Sport de 360 ch est lancée l’année suivante. Côté transmission, la boîte automatique à deux vitesses des débuts est remplacée par une Turbo-Hydramatic à trois rapports. Plus proches d'une Corvette que d'une Thunderbird, les performances sont remarquables, la voiture atteignant les 200 km/h. Digne des performances, la tenue de route de la Riviera souligne l’authentique vocation sportive de la voiture — des qualités routières à souligner pour une Américaine.

La Riviera subit une profonde métamorphose esthétique en 1966, qui s'accompagne d'un remaniement du châssis allongé de cinq centimètres. La ligne perd un peu de son caractère, tandis que l’arrière de la voiture évolue vers un profil fastback. Hélas, cette Riviera va mal évoluer et le nouveau lifting, qui interviendra en 1968, banalisera encore la face avant.

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Coup de théâtre en 1971. La Riviera rebondit en se parant de lignes hors du commun, qui dessinent une sculpture comme peu de voitures nous ont donné à voir. Et que seul le design américain pouvait enfanter ! Articulé autour d'un losange, composé des deux capots symétriquement pointus, le dessin exprime une force inouïe. Particulièrement l’arrière fastback, un chef d'œuvre, qui s'achève en poupe de bateau (boattail). Très controversé, ce trait original, auquel tenait Bill Mitchell, rappelle clairement le coupé Corvette Sting Ray de 1963. Campée sur ses larges voies, avec son allure trapue et ses arêtes vives, la voiture exprime la puissance et l'agressivité d'une bête féroce. Une impression que ne dément pas la face avant au profil de requin, dominée par un impressionnant capot. Quant à la face arrière, au profil concave en forme de V planté en son milieu, elle apparaît comme une provocation à celui qui vient d'être dépassé ! Par contre, l'intérieur a perdu le charme des premières Riviera et la planche de bord a été banalisée.

Produite pendant trois ans, la Riviera 1971 subira ensuite un remaniement regrettable, qui aura raison du "boattail". L'altération du design touchera également la proue. Les millésimes suivants ne feront pas mieux. Abandonnant la spécificité de sa ligne partir de 1974, la Riviera sera dotée d'une carrosserie ordinaire et commune aux autres modèles Buick. De plus, le moteur devra sacrifier une partie de sa puissance, normes antipollution obligent. C’est ainsi que prendra fin l’aventure de cette voiture à la forte personnalité, dont le style, les performances et le comportement routier ont fait l'un des grands classiques américains de l'après-guerre.

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Commentaires

avatar de MotorMax
MotorMax a dit le 25-04-2009 à 11:52
Quelle ligne, cette Riviera '63...! Dommage que la dreamcar soit si lourde et que les boîtes auto ne disposent que de 2 ou 3 rapports... Le meilleur compromis serait une boîte manuelle donc!