Le Rallye Monte-Carlo

Epreuve prestigieuse et parmi les plus sélectives au monde, le Rallye Monte-Carlo est riche d’une histoire presque centenaire faite de gloire, mais aussi de vicissitudes où se mêlent triomphes et scandales.

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Histoire : Renault au Monte-Carlo

Gilles Bonnafous le 02/01/2008

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Avec six victoires au palmarès du Rallye Monte-Carlo, Renault, en intégrant les Alpine, apparaît comme l’une des marques les plus titrées en principauté. S’échelonnant sur plus de cinquante ans, ces succès ont été glanés à des époques bien différentes.

La première de ces victoires intervient l’année qui suit la résurrection de l’épreuve après la Première Guerre mondiale. Elle est à mettre au crédit de François Repusseau, qui l’emporte en 1925 sur un type NM. Dix ans plus tard, l’équipage Christian Lahaye et Quatresous gagne sur une Nervasport.

Il faut attendre 1958 pour voir la Régie Renault s’imposer sur le rocher. Guy Monraisse et Jacques Féret font triompher la valeureuse petite Dauphine de 850 cm3 grâce au classement à l’indice. Avec les berlinettes Alpine et la R5 Turbo, la suite des succès Renault concerne de véritables voitures de course.


Renault

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La fin des années soixante voit la bataille que se livrent la berlinette et la Porsche 911. En 1968, Gérard Larousse, sur une A110 1300 cm3, devance Vic Elford jusqu'à ce qu'une plaque de verglas disposée par des spectateurs avides de spectacle mette un terme à l’opposition. Au terme de l’épreuve, Elford offrira à la 911 sa première victoire en principauté. Lors des deux éditions suivantes du Monte-Carlo, la Porsche des Suédois Björn Waldegaard et Lars Helmer devance les Alpine. Gérard Larousse, qui a quitté Dieppe pour Stuttgart, est deuxième à chaque fois. En 1969, la première Alpine A110, celle de Jean Vinatier, se classe troisième. En 1970, trois des quatre berlinettes d’usine seront contraintes à l’abandon, la rescapée prenant la troisième place (Jean-Pierre Nicolas).

Dans un rallye 1971 marqué par des conditions météorologiques particulièrement éprouvantes, les Alpine A110 1600 cm3 vont frapper très fort. Elles prendront les deux premières places avec Ove Andersson/David Stone et Jean-Luc Thérier/Marcel Callewaert. Un succès complété par les quatrième (Andruet), huitième (Darniche) et neuvième (Vinatier) places. Au total, ce ne sont pas moins de cinq berlinettes qui pointeront dans les dix premiers du classement !


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Après ce splendide succès, Alpine espère réussir à nouveau un exploit en 1972. Si Anderson se trouve en tête au terme du parcours commun, la suite va tourner au désastre pour les cinq voitures engagées par l’usine : problèmes de choix de pneus, ennuis mécaniques (de transmission surtout) et sorties de route vont provoquer des abandons en cascade. Aucune berlinette officielle ne terminera l’épreuve.

Le Monte-Carlo 1973 constitue la première épreuve du nouveau championnat du monde des rallyes, qui vient d’être créé. Les ambitions d’Alpine, qui vient de passer sous le contrôle financier de la Régie Renault, sont grandes. La marque engage six machines officielles, des A110 1800 Groupe 4. Elles sont confiées aux pilotes Alpine Jean-Luc Thérier, Bernard Darniche et Jean-Pierre Nicolas, auxquels se joignent pour le Monte-Carlo Ove Andersson, vainqueur en 1971, Jean-François Piot et Jean-Claude Andruet. Il faut encore ajouter à ce bataillon impressionnant les deux voitures semi-officielles de Bob Wolleck et Claude Ballot-Lena.


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Sandro Munari sur Lancia Fulvia HF, Timo Makkinen et Hannu Mikola sur Ford Escort RS et Björn Waldegaard sur Fiat 124 Abarth apparaissent comme les principaux adversaires des voitures de Dieppe. Andruet et Thérier prennent la tête dans la première spéciale de l’épreuve commune. Si les Fiat sont dépassées, la Ford de Mikkola remporte la deuxième spéciale. Et Munari prend la tête après la spéciale de Burzet, qui a été bloquée par les congères et l’accident d’une Capri. Les Alpine vont réussir à imposer leur supériorité bien que l’ES de Saint-Bonnet-le-Froid ait été remportée par Munari. Mais l’Italien va sortir de la route et abandonner dans l’ES de Saint-Barthélemy. Andruet termine l’épreuve commune en tête, mais les écarts s’avèrent faibles.

Dans l’épreuve complémentaire constituée de sept spéciales nocturnes, les Alpine dominent leurs adversaires. Andruet reste en tête jusqu’à ce qu’il crève dans le deuxième passage du Turini. Rétrogradant à la troisième place, il croit avoir perdu le rallye. Mais le pilote se bat et parvient à revenir. Grâce à un final éblouissant dans le col de la Madone, il bat Andersonn et s’adjuge la victoire. Nicolas est troisième et Mikkola quatrième devant deux autres Alpine : cinq berlinettes dans les six premières places. Un triomphe, qui scelle le destin d’une bataille de titans. Et la plus belle victoire d’Andruet. Navigatrice de ce dernier, Michèle Espinosi-Petit, dite « Biche », est la première femme à remporter le rallye Monte-Carlo.


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Présentée au salon de Paris 1978, la R5 Turbo voit son quatrième prototype développé pour le Groupe 4 à partir de mai 1979. Après la déception enregistrée au Tour de Corse 1980, le Monte-Carlo 1981 est le quatrième rallye auquel participe la 5 Turbo. Audi a engagé sa nouvelle Quattro, qui sera redoutable si la neige se trouve au rendez-vous. On attend un grand duel entre les deux équipes. Deux Groupe 4 usine sont confiées à Jean Ragnotti/Jean-Marc Andrié et Bruno Saby/Daniel Le Saux.

L’Audi Quattro d’Hannu Mikkola survole les six spéciales du parcours de classement, à l’issue duquel Ragnotti est troisième à plus de six minutes derrière la 911 3 litres de Thérier. Un gouffre ! Mais dans le parcours commun, la Quattro perd de sa superbe, avant que Mikkola ne l’endommage gravement en percutant un pont. Jean-Luc Thérier prend le commandement, loin devant Ragnotti, dont les chances de gagner, compte tenu de son retard, paraissent faibles. Mais dans la première spéciale du parcours final, Thérier part dans le décor sur une plaque de glace placée par des spectateurs inconscients. Ragnotti n’a plus qu’à assurer pour donner sa première grande victoire à la 5 Turbo.


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