30 ans de Renault F1

Trente ans se sont écoulés depuis la présentation de la première F1 de l’histoire Renault. Depuis, la marque au losange a accumulé huit titres de champion du monde des constructeurs et sept titres de champion du monde des pilotes.

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Histoire : La descente aux enfers

Gilles Bonnafous le 18/04/2007

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Patrick Tambay, GP de St Marin, Imola en 1985
Patrick Tambay, GP de St Marin, Imola en 1985 Renault Communication/ DR
Derek Warwick, GP d'Europe 1985, Brands Hatch
Derek Warwick, GP d'Europe 1985, Brands Hatch Renault Communication/ DR

L'écurie Renault entame la saison 1984 avec deux nouveaux pilotes. Patrick Tambay, qui s’est fait remarquer chez Ferrari l’année précédente, et Derek Warwick remplacent Alain Prost et Eddie Cheever. Philippe Streiff courra le dernier Grand Prix.

La saison s’avère très décevante. Même s’il s’approche de la victoire à deux reprises, Derek Warwick se montre impuissant à hisser la RE 50 au niveau des meilleurs (il termine septième du classement pilotes). Quant à Patrick Tambay, il disparaît dans les profondeurs du classement (onzième place). L’année 1984 est écrasée par la supériorité de McLaren et de ses deux pilotes Lauda et Prost, qui totalisent douze victoires sur seize Grands Prix. Derrière ce duo infernal, le troisième au championnat n’est autre qu’Elio De Angelis sur Lotus-Renault…

Tambay à Estoril, GP du Portugal 1985
Tambay à Estoril, GP du Portugal 1985 Renault Communication/ DR

Pénalisé par son mode de fonctionnement, Renault perd pied et entame une véritable descente aux enfers. En fin de saison, après que le transfert du nouveau champion du monde Niki Lauda a échoué, Gérard Larousse s’en va pour rejoindre l'écurie Ligier. De plus, il part avec le directeur technique Michel Tétu, qui sera remplacé par Gérard Toth.

Pour l'année 1985, l’écurie garde les mêmes pilotes. Le moteur EF 15, qui allie performances et maîtrise de la consommation, offre 800 ch en course et 1200 ch (et même plus) en qualification. La boîte de vitesses possède six rapports. Mais la belle RE 60 (et RE 60 B), qui bénéficie de quatre disques en carbone, accuse sur la balance un surpoids qui la pénalise.

L'habitacle de la RE 60
L'habitacle de la RE 60 Gilles Bonnafous
Le moteur de la RE 60
Le moteur de la RE 60 Gilles Bonnafous

La saison est un fiasco. Patrick Tambay ne parvient qu’à décrocher deux podiums. Un maigre butin, surtout comparé à celui des Lotus-Renault victorieuses à trois reprises avec le même moteur. Les circuits vibrent aux exploits du jeune prodige Ayrton Senna : sept pole positions et deux victoires au Portugal (la première de sa carrière) et en Belgique, qui lui valent une quatrième place au championnat du monde des pilotes. Il est suivi d’Elio De Angelis, victorieux à Saint-Marin. Quant à Prost, il a réalisé son rêve chez McLaren. Il est sacré champion du monde. Renault est relégué à la septième place du championnat, alors que Lotus se classe troisième ex-aequo avec Williams.

GP du Brésil, Tambay en 1985
GP du Brésil, Tambay en 1985 Renault Communication / D.R.
Egalement au Brésil en 1985
Egalement au Brésil en 1985 Renault Communication / DPPI-D.R.

Au mois d’août, le nouveau PDG de la Régie, Georges Besse, annonce le retrait de l'écurie de la Formule 1 en fin de saison. Renault poursuivra son activité de motoriste pour ses trois écuries clientes jusqu’à la fin 1986. Car, outre Lotus, le V6 Renault équipe également l'écurie Ligier à partir de la saison 1984. Une coopération qui ne surprend guère entre la Régie, entreprise nationale, et Guy Ligier, ami de François Mitterrand. Au volant, sont associés l’impétueux et téméraire Andrea de Cesaris et le jeune espoir français François Hesnault. Mais les Bleus ne feront guère honneur au V6 français. Il faudra attendre 1986 pour voir les Ligier-Renault s’illustrer. Jacques Laffite décrochera deux podiums au Brésil et à Detroit.

En milieu de saison 1985, Renault fournit encore le V6 turbo à une quatrième équipe, Tyrrell. Ironie de l’histoire, Ken Tyrrell s'était montré un farouche adversaire des moteurs turbo au début des années 80. Les Tyrrell-Renault n’obtiendront aucun résultat.

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