Quelle place pour la voiture dans les villes ?

Moyen de transport indispensable au quotidien de millions de Français, l’auto est pourtant dans le collimateur de nombre de municipalités. Après plusieurs décennies de « tout-bagnole », celles-ci se posent la question de la place à réserver à la voiture dans leurs murs.

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Un mariage contre-nature

Cédric Morançais le 10/10/2016

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Remi Jouan

C’est difficile à imaginer aujourd’hui, mais l’arrivée de l’automobile dans les villes a été, au début du XXème siècle, considéré comme un grand progrès par rapport à la locomotion animale qui représentait alors le moyen de transport dominant mais dont les déjections polluaient les rues. Depuis quarante ans, toutefois, la tendance s’est largement inversée et la problématique automobile est prise très au sérieux par l’ensemble des villes des pays développés. Quatre griefs lui sont principalement reprochés. Tout d’abord, l’occupation massive qu’elle fait de l’espace. Nos autos ont, effectivement, besoin de rues pour se mouvoir, mais aussi de places de stationnement, de garages pour l’entretien, de station-services pour se ravitailler… elles sont également largement critiquées pour le bruit qu’elles génèrent. Dans les pays, comme le nôtres, où le diesel se taille la part du lion, le problème est encore plus conséquent. La voiture a également un impact négatif sur la sécurité. L’année dernière, dans l’Hexagone, 499 piétons ont perdu la vie, ce qui représente 15 % des personnes mortes sur les routes. Deux tiers d’entre-eux circulaient en milieu urbain. Enfin, l’automobile est considérée comme une source majeure de pollution urbaine. Un quart des émissions polluantes émises en France sont le fait du transport routier, ce qui n’est pas sans conséquence sur la santé des plus fragiles. S’il est difficile de chiffrer précisément cet impact, de nombreux chercheurs considèrent toutefois que les véhicules motorisés entrainent plusieurs dizaines de milliers de décès anticipés chaque année.

L’une des premières solutions mises en place pour réduire les désagréments dus à l’automobile en ville, c’est l’apparition massive de rocades. On pense, bien sûr, au périphérique parisien, débuté en 1956 et achevé en 1973, ou à celui de Lyon, dont les premiers tronçons ont été ouverts dès 1958. Mais cette solution sera également rapidement adoptée par des villes plus modestes, comme Rennes ou Le Mans, dès la fin des années 1960. Aujourd’hui, rares sont les villes de notre pays à ne pas posséder ce type d’axe qui permet d’éviter de traverser les villes. Au milieu de cette quasi-unanimité, Marseille fait toutefois figure d’exception, la cite phocéenne butant sur ce type de projet depuis plusieurs décennies.

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