Quelle place pour la voiture dans les villes ?

Moyen de transport indispensable au quotidien de millions de Français, l’auto est pourtant dans le collimateur de nombre de municipalités. Après plusieurs décennies de « tout-bagnole », celles-ci se posent la question de la place à réserver à la voiture dans leurs murs.

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Premières tentatives de changement

Cédric Morançais le 10/10/2016

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Conscientes que les solutions jusqu’alors mises en place ne suffisaient pas à endiguer massivement le flot de voitures qui circulaient en ville, de nombreuses municipalités proposent d’autres alternatives. Les plus brutales emploient des méthodes punitives comme l’interdiction, pour les véhicules à moteur, de circuler sur certains axes, notamment dans les hyper-centres. Leader en la matière, Paris a ainsi partiellement fermé ses voies express en bordure de Seine, d’abord rive gauche (2013), puis, depuis quelques semaines, rive droite. Ces mesures succèdent à une flopée d’autres, telles que la réduction du nombre de places de stationnement ou l’élargissement de certains trottoirs conduisant à la réduction du nombre de voies de circulation, mises en place depuis le début des années 2000. Selon Airparif, le résultat est probant puisque la pollution automobile dans la capitale aurait baissé significativement. Impossible, toutefois, de déterminer si ces bons résultats sont le fruit de cette politique « anti-voiture » ou le fait du renouvellement du parc, chaque nouvelle génération de véhicule étant moins polluante que la précédente. Les « vieilles » autos sont d’ailleurs au cœur de ce débat. Paris, bientôt suivie par une vingtaine d’autres agglomérations, interdit déjà la circulation intra-muros des voitures antérieures à 1997 du lundi au vendredi et de 8h à 20h. La mise en place de cette ZCR (Zone à Circulation restreinte) depuis le 1er juillet dernier fait suite à des tentatives infructueuses comme la mise en place de la circulation alternée les jours de forte pollution.

Plutôt que le bâton, certaines municipalités ont préféré des méthodes plus douces. La plus développée consiste à proposer, aux abords des villes, des parkings, souvent gratuits et surveillés, desquels partent des véhicules de transport en commun (bus, métro, tramway…). Il s’agit ici de convaincre les automobilistes qu’utiliser ces derniers sera plus économique et représentera un gain de temps. Cette solution n’est toutefois pas celle qui a le moins d’incidence sur les finances publiques, car elle suppose de mettre en place un réseau de transports publics efficace et moderne. C’est pourquoi des villes préfèrent favoriser le co-voiturage. Il s’agit alors de proposer des parkings gratuits à proximité des entrées de la ville concernée sur lesquels se retrouveront les automobilistes pour se regrouper dans un seul véhicule pour terminer leur trajet.

En dehors de nos frontières, des villes emploient un autre moyen pour dissuader les automobilistes : le péage. Londres fut, en 2003, l’une des pionnières de ce système, suivie par Oslo, Milan Dublin… dans l’Hexagone, ce dispositif apparait comme peu démocratique car, en gros, autorisant les « riches » à utiliser leur auto et renvoyant les autres vers les transports en commun. Une critique que certains formulent également à l’encontre du système des ZCR.

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