24 Heures du Mans 2012

Audi R18 e-Tron Quattro et R18 Ultra

Loïc Bailliard le 14/06/2012

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Dr. Wolfgang Ullrich
Dr. Wolfgang Ullrich Audi
Audi R18 e-tron quattro #1 (Audi Sport Team Joest), Marcel Fässler (CH), André Lotterer (D), Benoît Tréluyer (F)
Audi R18 e-tron quattro #1 (Audi Sport Team Joest), Marcel Fässler (CH), André Lotterer (D), Benoît Tréluyer (F) Audi

Pour la 80ème édition des 24h du Mans, Audi revient avec une position de force incontestable. Mais l'expérience de 2011, avec une victoire à l'arraché après les terribles sorties de piste d'Allan McNish et Mike Rockenfeller, démontre que le Mans reste une épreuve incertaine où toutes les surprises sont possibles. D'autant qu'Audi arrive une nouvelle fois cette année avec une voiture jeune. Car sous leurs carrosseries de navettes spatiales désormais bien connues, deux des R18 engagées par la marque embarquent des technologies modernes qui changent totalement la façon dont les pilotes devront mener la voiture sur la piste mancelle.

Car Audi a décidé d'utiliser à nouveau le circuit de la Sarthe pour démontrer la supériorité d'une nouvelle technologie. Après le TFSI et le premier Diesel victorieux au Mans, le constructeur entend bien faire d'une pierre trois coups grâce à la R18 e-Tron Quattro : remporter les 24h avec une voiture combinant hybride, diesel et transmission intégrale. En appui, Audi engage également deux versions « classiques » de la R18, baptisées « Ultra » afin de mettre en avant la nouvelle philosophie de la marque.

Audi R18 e-tron quattro #2 (Audi Sport Team Joest), Dindo Capello (I), Tom Kristensen (DK), Allan McNish (GB)
Audi R18 e-tron quattro #2 (Audi Sport Team Joest), Dindo Capello (I), Tom Kristensen (DK), Allan McNish (GB) Audi
Dindo Capello (I), Audi R18 e-tron quattro #2
Dindo Capello (I), Audi R18 e-tron quattro #2 Audi

Sous la coque en carbone mise à jour pour cette édition 2012, les quatre R18 partagent tout de même nombre de composants. A commencer par le V6 TDI de 3,7 litres développant environ 510 ch associé à une boîte de vitesse à carter en plastique renforcé de fibre de carbone. Mais l'e-Tron Quattro y ajoute évidemment un petit « plus » : l'énergie récupérée au freinage est emmagasinée dans un volant d'inertie qui peut ensuite offrir un surplus de puissance aux roues avant, faisant bel et bien de la R18 l'unique prototype 4 roues motrices du plateau.

Mais le règlement interdisant les transmissions intégrales, le système ne délivrera pas un kW en dessous de 120 km/h. Et, contrairement à la Porsche 911 GT3 R Hybrid dont elle reprend le système, la transmission de l'électricité est asservie à la pédale d'accélérateur et non commandée par un bouton « push to pass ».

Audi R18 ultra #4 (Audi Sport Team Joest), Marco Bonanomi (I), Oliver Jarvis (GB), Mike Rockenfeller (D)noît Tréluyer (F)
Audi R18 ultra #4 (Audi Sport Team Joest), Marco Bonanomi (I), Oliver Jarvis (GB), Mike Rockenfeller (D)noît Tréluyer (F) Audi
Audi R18 e-tron quattro #2 (Audi Sport Team Joest), Dindo Capello (I), Tom Kristensen (DK), Allan McNish (GB)
Audi R18 e-tron quattro #2 (Audi Sport Team Joest), Dindo Capello (I), Tom Kristensen (DK), Allan McNish (GB) Audi

Dans les faits, l'hybridation s'est montrée efficace sous la pluie lors de la première sortie en course des R18 e-Tron aux 6h de Spa. Mais elle transforme également le comportement de la voiture qui a troqué une part de sa neutralité contre une tendance sous-vireuse. Gageons toutefois qu'Audi a su corriger ce défaut. La journée test a permis de prouver la vélocité des R18 hybrides mais on ne sera clairement pas fixés avant la fin de la dernière séance de qualification, ce jeudi soir.

De l'aveu même des ingénieurs Audi, l'hybridation n'est de toute façon pas là pour assurer les chronos. L'objectif est avant tout d'obtenir une voiture plus stable à la réaccélération, capable de signer les mêmes temps que les R18 Ultra tout en offrant une autonomie supplémentaire. Il faudra donc surveiller le nombre de tours entre chaque ravitaillement ce week-end, la stratégie ayant joué un rôle crucial en 2011.

Tradition oblige, l’Audi R18 e-Tron Quattro #1 est confiée au trio gagnant de l'année dernière, Marcel Fässler / André Lotterer / Benoît Tréluyer. L'hybride #2 revient aux « anciens » de la famille Audi, Dindo Capello / Tom Kristensen / Allan McNish. Du côté des Diesel « purs », on retrouvera Romain Dumas / Loïc Duval / Marc Gené dans l'Audi Ultra #3 et Marco Bonanomi / Oliver Jarvis / Mike Rockenfeller se partageront le volant de la #4.

Audi R18 ultra (2012)
Audi R18 ultra (2012) Audi
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Commentaires

avatar de Sebi
Sebi a dit le 23-06-2012 à 10:04
Le règlement n'avantage pas les diesels , et tout le monde le pense à cause de la domination Audi/Peugeot ces dernières années . Mais c'est juste qu'il n'y avait pas d'usine prête à dépenser des sommes folles pour le développement d'un moteur essence aussi efficace . Toyota en est la preuve , ils étaient au rythme des Audi et le moteur n'est pas la cause de leurs abandons , et c'est un essence . Il faut arrêter de blâmer la réglementation et regarder les moyens déployés par les différents Teams .
avatar de Zzino
Zzino a dit le 17-06-2012 à 10:45
Audi c'est juste n'importe quoi , elles n'ont rien à faire dans la catégorie LMP1 !!! Elles auraient eu leurs places en catégorie "Nouvelle Technologie" avec la Nissan Deltawing et nulle part ailleurs !!!
avatar de chevy56
chevy56 a dit le 15-06-2012 à 13:04
En tout état de cause, la motorisation principale consomme du mazout dont on sait, depuis une douzaine d'années, qu'il s'agit de la substance la plus cancérigène qui soit lorsqu'elle est utilisée comme carburant. Il est scandaleux, et pour tout dire CRIMINEL que la règlementation du Mans privilégie ce carburant, comme il est scandaleux que des constructeurs comme Audi et PSA en profitent cyniquement.
avatar de LoïCat
LoïCat a dit le 15-06-2012 à 11:01
En clair, la R18 n'est pas une transmission intégrale permanente. Les roues avant ne sont actionnées que par les moteurs électriques et l'ACO a décidé que ceux-ci ne devaient pas être actifs en dessous de 120 km/h. A Mulsanne, par exemple, les voitures freinent fort, donc emmagasinent de l'énergie dans le volant d'inertie. Mais le virage se négocie à environ 60 km/h. Au début de la réaccélération (entre 60 et 120 km/h), les Audi sont donc des propulsions classiques, 100% Diesel. Une fois les 120 km/h dépassés, les moteurs électriques se mettent en marche, fournissant un supplément de puissance et transformant temporairement la voiture en 4 roues motrices. Est ce plus clair ainsi ?
avatar de pygmalyon
pygmalyon a dit le 15-06-2012 à 10:45
Bonjour, " l'énergie récupérée au freinage est emmagasinée dans un volant d'inertie qui peut ensuite offrir un surplus de puissance aux roues avant, faisant bel et bien de la R18 l'unique prototype 4 roues motrices du plateau. Mais le règlement interdisant les transmissions intégrales, le système ne délivrera pas un kW en dessous de 120 km/h. " Difficile d'être moins clair !