Essai BYD Sealion 7
Walid Bouarab le 10/09/2025
L'offensive chinoise sur le marché automobile européen ne fait plus sourire personne. Avec BYD en tête de file, les constructeurs de l'Empire du Milieu débarquent avec des modèles de plus en plus aboutis, et le Sealion en est une parfaite illustration.
Dans la cour des grands
Le Sealion, long de 4,77 m pour 1,91 m de large et 1,62 m de haut, adopte un style consensuel mais soigné. Lignes tendues, calandre fermée, feux effilés, proportions équilibrées : difficile de le taxer de copie maladroite. Il ne révolutionne rien sur le plan esthétique, mais il ne choque pas non plus. À l'intérieur, l'effort est visible. La planche de bord mélange matériaux moussés, inserts façon aluminium et surtout un immense écran central rotatif de 15,6 pouces, véritable signature BYD, capable de passer du mode horizontal au mode vertical en un clic. L'instrumentation numérique est claire, l'espace est généreux, notamment à l'arrière grâce à un empattement de 2,91 m. La finition progresse nettement par rapport aux premiers modèles chinois : ajustements précis, assemblages sérieux, plastiques durs relégués en bas de console. Avec un niveau de qualité de finition en baisse sur les classiques européens, il y a désormais match.
Sous la carrosserie, BYD met en avant son savoir-faire maison. Le Sealion 7 repose sur la plateforme e-Platform 3.0 et utilise la fameuse batterie Blade au lithium-fer-phosphate (LFP), réputée plus sûre et plus durable. Plusieurs versions existent, mais la plus intéressante pour l'Europe est la 82,5 kWh, qui revendique jusqu'à 520 km d'autonomie WLTP en propulsion (313 ch) et 460 km en transmission intégrale (530 ch). La recharge atteint 150 kW en courant continu : correct, mais en retard face à Tesla ou Hyundai capables de dépasser 230 kW. Sur borne rapide, il faut compter une bonne demi-heure pour regagner 10 à 80 %. En courant alternatif, le Sealion 7 accepte jusqu'à 11 kW.
Homogénéité sur la route
Sur route, le BYD Sealion 7 surprend agréablement. La version 4x4 de 530 ch expédie le 0 à 100 km/h en 4,5 s, ce qui le place au niveau des meilleurs du segment. La poussée est franche, immédiate, et les reprises sont sans effort. Mais l'agrément n'est pas exempt de défauts. La suspension, plutôt ferme, filtre mal les irrégularités sur revêtements dégradés : les secousses remontent un peu trop dans l'habitacle. En virage, le Sealion 7 montre une tenue de route saine et rassurante, mais sans la rigueur d'un BMW iX3 ou d'un Audi Q4 e-tron. La direction manque de consistance et d'information, ce qui enlève de la précision à haute vitesse. En revanche, l'insonorisation est excellente : peu de bruits de roulement, quasiment pas de sifflement aérodynamique. On voyage dans un cocon, et c'est sans doute l'un des points forts de ce modèle. La consommation réelle, autour de 19 à 21 kWh/100 km, reste honnête pour un SUV de ce gabarit. Sur autoroute, l'autonomie chute autour de 330 km, ce qui reste en deçà d'un Tesla Model Y Long Range. Le freinage régénératif propose plusieurs niveaux, mais le mode « one pedal » n'est pas aussi abouti que chez les Coréens. De même, la gestion électronique des aides à la conduite se révèle parfois intrusive, avec des alertes trop fréquentes et des corrections de trajectoire un peu brutales.
Reste la grande question : est-il pertinent de rouler en BYD Sealion 7 en Europe ? À certains égards, oui. Son rapport équipement/prestations/prix est redoutable. Proposé autour de 47 000 € en propulsion et 55 000 € en version intégrale, il offre puissance, autonomie et confort pour un tarif inférieur aux équivalents allemands ou américains. L'équipement est ultra complet de série : toit panoramique, sellerie cuir, chauffage et ventilation des sièges, aides à la conduite avancées. Mais l'acheteur devra accepter quelques concessions : un réseau après-vente encore limité en Europe, une image de marque qui n'a rien de valorisant face aux logos premium, et une cote de revente encore incertaine.
Reste la grande question : est-il pertinent de rouler en BYD Sealion 7 en Europe ? À certains égards, oui. Son rapport équipement/prestations/prix est redoutable. Proposé autour de 47 000 € en propulsion et 55 000 € en version intégrale, il offre puissance, autonomie et confort pour un tarif inférieur aux équivalents allemands ou américains. L'équipement est ultra complet de série : toit panoramique, sellerie cuir, chauffage et ventilation des sièges, aides à la conduite avancées. Mais l'acheteur devra accepter quelques concessions : un réseau après-vente encore limité en Europe, une image de marque qui n'a rien de valorisant face aux logos premium, et une cote de revente encore incertaine.
Mon avis, après plusieurs centaines de kilomètres au volant, reste nuancé. Oui, le Sealion impressionne par son confort global, ses performances et son équipement. Oui, il prouve que BYD n'est plus un simple suiveur mais un acteur sérieux capable de rivaliser avec les standards occidentaux. Mais non, il n'est pas encore parfait : châssis perfectible, direction floue, recharge pas au meilleur niveau, ergonomie parfois déroutante avec l'écran central rotatif qui distrait plus qu'il n'apporte un réel avantage. Et puis, il reste la question de l'image : rouler en BYD, aujourd'hui, n'apporte pas le même prestige qu'un logo allemand ou même coréen.
En définitive, le BYD Sealion 7 ne signe pas encore la fin de la suprématie européenne, mais il en constitue un sérieux avertissement. Pour la première fois, un SUV électrique chinois parvient à se hisser au niveau attendu en Europe et à proposer une alternative crédible. Les standards établis doivent désormais composer avec une nouvelle donne : les Chinois ne sont plus des élèves, ils jouent à armes (presque) égales. Et ça, pour l'industrie automobile européenne, c'est peut-être la plus grande inquiétude.
À retenir



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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation