Après le diesel, quels carburants possibles ?

Le diesel n’est plus en odeur de sainteté dans notre pays. Alors que plus de six véhicules sur dix en circulation en France utilisent aujourd’hui ce type de moteur, ses ventes en neuf ne cessent de baisser, au profit quasi-exclusif des modèles essence. Pourtant, de nombreuses alternatives existent.

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Des alternatives déjà adoptées par nos voisins

Cédric Morançais le 02/11/2015

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D.R.

Le GPL : très présent en Italie, en Pologne et en Corée du sud, il a tenté par deux fois de faire son trou en France, sans succès. La première dans les années 1980, lors de son introduction dans sur notre marché. La seconde fois, pendant les années 2000 : les ventes progressaient alors d’année en année, jusqu’à dépasser 3% du marché en 2010, bien aidées, il est vrai, par le bonus écologique de 2 000 € qui était alors accordé. D’ailleurs, dès 2011 et ce bonus stoppé, les ventes ont été divisées par six. Le GPL (Gaz de pétrole Liquéfié) possède pourtant de nombreux atouts. Par rapport au diesel, il émet moins de CO2, ne rejette quasiment pas de NOx et aucune particule. Même en France, il est d’ailleurs reconnu comme carburant « propre » puisque les véhicules l’utilisant ne sont pas concernés par les mesures de restriction de circulation. D’un point de vue financier, c’est du bain béni… pour les utilisateurs. Grâce à un niveau très faible de taxes, il vaut, en moyenne, moins de 0,75 €/l. De là à imaginer que ce carburant n’est pas promu dans notre pays parce qu’il ne rapporte pas assez d’argent à l’Etat… on trouve encore plus « propre » en Corée du sud, où Hyundai et Kia proposent des modèles hybrides s’abreuvant uniquement de GPL. Mais pour que ces autos puissent arriver en Europe, il faudrait que la législation évolue. Celle-ci impose en effet la bi-carburation (sans-plomb + GPL) et donc deux réservoirs, ce qui ne laisse plus de place pour l’installation des batteries.

Les biocarburants : issus de deux filières distinctes (huile et alcool), ils sont élaborés à partir de matières premières renouvelables. La filière huile utilise, entre autres, le tournesol, le colza et le palmier à huile. Elle produit ainsi des carburants pouvant être utilisés dans les moteurs diesel. Mais si les moteurs de série acceptent sans broncher une petite part de ce carburant mélangé au gasoil (la législation française autorise un maximum de 7%), rouler uniquement à l’huile impose des modifications assez conséquentes. Une étude allemande menée il y a une dizaine d’années présente toutefois un bilan mitigé en matière de fiabilité, le taux de casses moteur sur les véhicules modifiées pour fonctionner à 100% à l’huile végétale ayant dépassé le taux de 10% (110 tracteurs pour cette étude). Le biocarburant issu de la filière alcool fait, lui, déjà partie de notre quotidien sous le nom d’éthanol. Présent dans tous les supers sans-plomb (jusqu’à 5% dans les SP95 et SP98, de 5% à 10% dans le SP95-E10 et de 65% à 85% dans le E85), il est notamment produit à partir de la canne à sucre et de la betterave sucrière. L’utilisation de ces matières première alimentaires est toutefois largement controversée. C’est pourquoi l’on voit émerger des bio-carburants dit de deuxième génération, obtenus à partir d’éléments non comestibles, la plupart du temps des déchets non-alimentaires de plantes. En matière de bio-carburant, l’exemple à suivre est le Brésil où plus d’un cinquième des besoins en carburant est couvert par l’E100, c’est-à-dire de l’éthanol pur. Mais pour pouvoir utiliser ce carburant, il faut des moteurs adaptés.

Le GNV : celui-ci est déjà largement utilisé en France… pour cuisiner ou se chauffer. Le GNV (Gaz Naturel pour Véhicules) est simplement du gaz naturel et, à l’instar du GPL, il a aussi tenté de s’implanter en France. Mais son développement requiert la mise en place de stations-services le délivrant ou l’installation de compresseur chez les particuliers. Deux types de matériel aujourd’hui inexistant en France. Dans certains pays, en Allemagne notamment, certains constructeurs proposent des véhicules fonctionnant en bi-carburation essence/CNG (Compressed Natural Gas, gaz naturel comprimé identique au GNV).

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