Essai VOLVO S60 D4 Drive-E 181ch

Nicolas Valeano le 03/11/2014

Volvo greffe sa toute nouvelle génération de moteurs dans sa gamme, s'assurant des prestations en nette hausse sur le papier. Son nouveau 4 cylindres diesel est-il capable d'offrir un agrément de conduite digne d'une berline premium ? Réponse avec la S60 D4.

Partagez

réagir
Voir la vidéo en HD

La S60, un choix à part

Avec ses allures sportives, ses épaulements marqués et sa ligne de toit très arrondie, la Volvo S60 se situe entre les berlines traditionnelles et les coupés 4 portes, très en vogue en ce moment. Un choix inspiré qui date de 2011 déjà, alors qu'en ce début d'année un léger restyling est venu rafraîchir le look et la dotation de la Suédoise. Mais aussi un choix qui impose des sacrifices, notamment au niveau du volume de coffre qui, avec 380 litres seulement, rend une centaine de litres à ses concurrents ! Heureusement, la banquette arrière rabattable permet d'agrandir un peu sa capacité de chargement.

Dans l'habitacle, l'ambiance est typique de la marque suédoise, avec une planche de bord qui ne passe pas encore à la mode de l'écran géant (ce sera pour la prochaine génération, qui débute avec la XC90) mais plutôt du genre fournie en boutons et commandes en tout genre. L'ergonomie reste acceptable, une fois l'ensemble appréhendé et la position de conduite idéale est facile à trouver. L'écran central accueille le tout récent système télématique Sensus Connect Touch avec navigateur Internet, hotspot WiFi, streaming musical et une nouvelle commande vocale. Les matériaux de qualité, les assemblages soignés et le dessin emprunt de personnalité participent à une impression de haut de gamme qui est bienvenue, surtout sur notre version haute d'essai nommée Xénium.

Voir plus de photos

Un ensemble propulseur raffiné

Mais la grande nouveauté se situe sous le capot. Le tout nouveau bloc maison (il est conçu et fabriqué en Suède) aligne des caractéristiques au goût du jour. Il s'agit d'un quatre cylindres de la série Drive-E, développée pour équiper l'ensemble des modèles de la marque, en essence comme en diesel, avec des puissances s'étalant de 120 à plus de 300 chevaux. Voilà qui signe l'arrêt progressif des blocs 5 et 6 cylindres sous le capot des Volvo. Attention, les noms de ces nouveaux moteurs continueront de se décliner avec les chiffres 5 ou 6, au risque d'entretenir la confusion.

Notre version diesel nommée sobrement D4 bénéficie d'un double turbo, de frictions réduites et d'une injection à rampe commune à 2 500 bar adoptant de nouveaux injecteurs exclusifs nommés i-Art, chacun équipé d'une puce capable de surveiller la pression d'injection et d'ajuster au plus près la quantité de carburant. Volvo présente cela comme une évolution majeure et, quoi qu'il en soit, son niveau de consommation situe ce moteur parmi les meilleurs du genre, de quoi donner à la S60 des arguments pour lutter à armes égales avec ses concurrentes premium allemandes, du moins sur le terrain des chiffres. Avec 4,2 litres en cycle mixte (109 grammes de CO2), la voici au niveau d'une BMW 320d ou d'une Mercedes Classe C 220 BlueTECH. Le généreux couple de 400 Nm est disponible entre 1 750 et 2 500 tours/minutes, de quoi assurer de bonnes relances sur un filet de gaz. Et à l'usage, en effet, ce moteur fort de 181 chevaux fait preuve d'une très grande souplesse, il est capable de vives montées dans les tours et sait rester discret dans tous les cas, sauf à basse vitesse où un ronronnement de diesel vient à se faire entendre. Côté performances, avec 7,4 s de 0 à 100 en boîte mécanique comme automatique, et 230 km/h en pointe, il est bien dans le coup également.

Il est surtout remarquablement secondé dans le cas de notre voiture d'essai d'une boîte automatique signée Aisin Warner, forte de 8 rapports et offrant un remarquable confort de fonctionnement. Rapide, douce, réactive, elle peut être couplée avec des palettes au volant pour un contrôle manuel plus direct. Elle propose même une fonction launch control, pas forcément en rapport avec le caractère du véhicule, dynamique certes, mais pas vraiment porté sur la performance pure.

Comportement sans histoires

Question confort, notre modèle d'essai, pourtant équipé de jantes 18'', n'a pas montré de grosses faiblesses sur petites routes de montagne comme sur les grandes courbes d'autoroutes. Le comportement de la Volvo S60 peut être qualifié d'efficace, précis, mais sans pour autant rivaliser avec certaines concurrentes plus sportives. Un compromis qui sied bien à ce moteur raffiné, efficace et qui remplit parfaitement son rôle, à défaut d'offrir du caractère comme c'était le cas du 5 cylindres D5, plus rugueux et plus chantant. Autres temps, autres mœurs. En tous les cas, la conduite sur autoroute est particulièrement plaisante grâce à la discrétion du moteur, à l'efficacité du régulateur de vitesse adaptatif, qui agit en douceur et avec d'excellentes capacités d'anticipation du trafic, tandis que l'alerte au franchissement de ligne active aide à débuter une correction au niveau de la direction, en cas de dérive en dehors de sa voie de circulation, avant de lancer un signal discret sous forme de vibration dans le volant. Notons que le régulateur permet aussi une conduite automatisée dans les bouchons.

Sécurité en tête

Volvo oblige, la S60 comprend la panoplie des équipements de sécurité active et passive typiques de la marque. Rappelons que le constructeur annonce vouloir éviter toute victime grave à bord de ses véhicules d'ici 2020. Un exemple, la détection des piétons et cyclistes est proposée en série sur notre version Xénium. Un haut de gamme qui se paye au prix fort, à plus de 45 000 €, avec il est vrai un équipement complet et de qualité, comme le système audio de 180 watts ou le cuir flatteur. Un tarif relativement proche des références du segment.

À retenir

quoteGreffe réussie : plus de performances, moins de consommation et de CO2, une transmission automatique ultra efficace et un fonctionnement raffiné… Autant de qualités réunies pour faire de la Volvo S60 une alternative pouvant affronter les BMW Série 3 et autres Mercedes Classe C. Un bon choix pour se démarquer, même si l'on peut regretter la disparition de la personnalité du 5 cylindres, plus rugueux mais plus attachant.
points fortsMoteur raffiné, performances, consommation, finition et présentation.
points faiblesTarifs élevés, caractère moteur en retrait face au D5, sonorité diesel à basse vitesse, volume de coffre.
15

20
Les chiffres
Prix 2014 : 46 125 €
Puissance : 181 ch
0 à 100km/h : 7.4s
Conso mixte : 4.2 l/100 km
Emission de CO2 : 109 g/km
Notre avis
Note de coeur : 15/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
15/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
16/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
12/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
15/20

Partagez

réagir

Derniers essais VOLVO

VOLVO S60 T8 Polestar Engineered
VOLVO S60 T8 Polestar Engineered
VOLVO S60 T6 AWD
VOLVO S60 T6 AWD
VOLVO C40 Recharge
VOLVO C40 Recharge
Tous les essais VOLVO

Avis des propriétaires

Commentaires

avatar de Nicolavale
Nicolavale a dit le 03-11-2014 à 22:34
Pourquoi montrer un intérieur de S80 dans un essai de S60 ?