Essai NISSAN Murano dCi

Loïc Bailliard le 05/10/2010

Après avoir effectué une carrière discrète durant 5 ans, le Nissan Murano s'offre enfin le moyen de séduire la clientèle française en adoptant le Diesel.

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Présentation

Revendiquant la paternité du concept de crossover, le Nissan Murano mène depuis 2005 une carrière discrète en France, avec quelques centaines de modèles vendus par ans tout au plus (92 en 2009 !).

Un manque de réussite qui s'expliquait par une finition très américaine (comprenez approximative) et l'absence d'offre Diesel sur un marché carburant à 90% au gazole. Alors après avoir corrigé le premier point lors du facelift de 2009, Nissan s'occupe enfin du second en proposant un 4 cylindres de 2,5 litres en lieu et place du V6 essence.

Déjà présent dans la gamme Nissan (notamment sur le Pathfinder), ce bloc fait appel à une rampe commune d'injection et un turbo à géométrie variable pour délivrer 190 chevaux et 450 Nm. Transmise aux 4 roues motrices via une véritable boite automatique à 6 rapports (et non un CVT comme sur le modèle essence), cette écurie permet un 0 à 100 km/h en 10,5 secondes et une vitesse maximale de 196 km/h.

Si l'habitacle n'a pas évolué depuis la mise à jour de 2009, l'extérieur s'est tout de même vu offrir quelques retouches pour l'occasion. On remarque ainsi la calandre légèrement épurée, le changement au niveau de la disposition des antibrouillards ainsi que des jantes de 20 pouces asseyant encore un peu plus la stature de l'engin.

Ces dernières font partie de l'équipement de série pléthorique offert par Nissan sur le Murano. Avec pour seule option la peinture métallisée, le SUV est en effet livré avec un GPS tactile, un toit ouvrant, une caméra de rétroviseur ou encore des banquettes manœuvrables électriquement... De quoi rendre le voyage plaisant et faire oublier un coffre un peu trop juste et des sièges trop larges pour assurer un maintien correct.

Nissan commercialise le Murano Diesel au même tarif que l'essence, 49.300 euros.

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Design extérieur et intérieur

Depuis 2002 qu'il a commencé sa carrière aux Etats-Unis, le Nissan Murano n'a pas vraiment changé la formule dont il est le précurseur. Croisement entre un 4x4 et une berline, ce crossover ayant délaissé le tout-terrain pour privilégier style et confort affiche toujours un look trapu, agressif et décalé.

Moins conventionnel qu'un BMW X5 de par sa rareté, le Japonais s'est bonifié avec sa mise à jour de 2009. Calandre légèrement épurée et bouclier encore abaissé, le Murano continue à jouer la carte d'une personnalité forte pour séduire la clientèle.

Sa musculature est encore plus mise en valeur sur cette version Diesel qui profite d'immenses jantes 20 pouces remplissant bien les passages de roues. Si même les trottoirs commencent donc à ressembler à du franchissement, l'allure générale y gagne.

L'habitacle du Nissan Murano DCi reste le même que dans la version V6 essence. On y apprécie donc une finition enfin à la hauteur de ses ambitions premium : les assemblages sont de qualité, la présentation est sobre mais plaisante et les nombreuses touches de technologie sont autant de détails flatteurs.

A ce chapitre, le GPS tactile incluant caméras de recul et latérale fait mouche. Cette dernière s'avère particulièrement rassurante lorsque l'on doit manœuvrer dans la capitale, un SUV affichant 1,89 m de large pour 4,86 m de long.

On regrette cependant que certains matériaux ne soient toujours pas à la hauteur de la concurrence allemande ou même des cousines de chez Infiniti.

Les plastiques durs sont encore un peu trop visibles sur la console centrale et certains choix semblent hors de propos sur le marché européen. Car le Murano a été avant tout conçu pour le marché américain, moins exigeant à ce niveau que le notre. C'est également cet héritage qui est responsable des sièges confortables mais trop larges et plats pour maintenir en courbe. Dommage.

Moteur et châssis

Alors qu'on espérait l'excellent V6 Diesel utilisé sous le capot des Infiniti EX et FX 30d, Nissan n'a malheureusement pas été au bout de la démarche et a confié à un simple « 4 pattes » la charge de motoriser le Murano DCi. Un choix qui permet de réaliser des économies de développement (il aurait fallu refondre toute la face avant pour greffer le V6) tout en offrant une nouvelle vie à ce 2,5 litres déjà présent sur le Pathfinder.

Si ce manque de noblesse en fera rougir certains lors des diners mondains, ce bloc n'en reste pas moins vaillant et honnête dans sa tache. Avec une puissance de 190 chevaux à 4.000 tr/min et surtout 450 Nm de couple à partir de 2.000 tr/min, il offre des performances raisonnables et une plage d'utilisation correcte.

Afin d'encaisser ce couple supplémentaire, le Nissan Murano a troqué sa transmission CVT contre une véritable automatique à 6 rapports. Souple et douce, elle ne privilégie pas le sport mais a tout de même le mérite de ne pas « manger » trop de couple ni de patiner à outrance. Un très bon point qui participe à l'agrément général du crossover.

Bien que son modèle ne soit clairement plus destiné à quitter les routes, Nissan continue à offrir en série au Murano sa transmission intégrale « All-Mode 4x4-i ». Privilégiant la majeure partie du temps le train avant, elle peut tout de même renvoyer une partie du couple (jusqu'à 43%) vers les roues arrière en cas de patinage. De quoi affronter sereinement des conditions dégradées.

A lire aussi : les concurrentes

Sur la route

En troquant un V6 essence contre un 4 cylindres Diesel, le Nissan Murano perd bien entendu son feulement. Mais ce n'est pas pour autant qu'il agressera les oreilles de ses passagers. S'il se laisse entendre lors d'accélérations appuyées entre deux feux rouges, le bloc sait en effet se faire discret la plupart du temps.

C'est particulièrement vrai sur le terrain de jeu favori du SUV, à savoir les grands parcours de nationales et autoroutes. Dans cette configuration, le Murano engage à aligner les kilomètres afin de profiter de son ambiance « cocooning ». Le système son Bose et le confort de ses suspensions lui conférant alors des allures de salon ambulant.

Car il ne faut pas se laisser tromper par son allure agressive, le Nissan Murano n'a rien d'un grand sportif. Manquant de réactivité lorsqu'elle est sur « Drive », la boite demande à être menée à la baguette si on souhaite enchainer les virages à rythme soutenu.

Le roulis est alors au rendez-vous et le poids de l'engin nous rappelle à l'ordre rapidement.

Cela ne signifie pas que le Murano ne soit pas rassurant à vive allure. Sa direction assez précise lui permet même d'aborder les grandes courbes en confiance. Mais il semble simplement ne prendre aucun plaisir à être malmené de la sorte.

D'autant que dans ces conditions, la consommation annoncée de 8 l/100 km en moyenne mixte paraît illusoire, notre relevé approchant plutôt les 11 litres après un parcours comprenant aussi bien des bouchons que de la départementale.

Dès lors, on range les gants de conduite dans la boite du même nom et on remonte le son. On comprend alors pourquoi le V6 aurait été superflu ici, quant il peut donner sa pleine mesure dans d'autres véhicules. Ce n'est tout simplement pas le crédo du Nissan Murano.

À retenir

quoteCertes, une part de nous même rechignera toujours devant un « 4 pattes » Diesel. Certes, on aimerait un caractère plus trempé, plus en accord avec le style général. Et certes, 49.300 euros est une somme non négligeable par rapport au nombre de compromis que demande le Murano. Mais ce tarif reste très largement en deçà de ce que demandent les concurrents d'Outre Rhin. Et pour ce prix, Nissan offre un comportement honnête, tout en affichant un exotisme et une originalité que n'aura jamais le BMW X5. Des arguments suffisants pour qu'on lui prête attention.
points fortsBoite automatique douce, équipement de série complet, style original, qualité d'assemblage.
points faiblesAgrément en conduite sportive, qualité de certains matériaux toujours en retrait, taille du coffre.
14.8

20
Les chiffres
Prix 2010 : 49 900 €
Puissance : 190 ch
0 à 100km/h : 10.5s
Conso mixte : 8 l/100 km
Emission de CO2 : 196 g/km
Notre avis
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
14/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
16/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
14/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
16/20

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