24 Heures du Mans 2015

24 Heures du Mans : Audi et Porsche semblent imbattables par Toyota pourtant champion du monde sortant du WEC.

sommaire :

Les enjeux

Jean-François Destin le 11/06/2015

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24 Heures du Mans : Audi et Porsche semblent imbattables par Toyota pourtant champion du monde sortant du WEC.

Malgré ses 5 victoires sur 8 épreuves et ses deux titres mondiaux constructeur et pilotes en 2014, l’équipe japonaise toujours meurtrie d’avoir raté de très peu la victoire l’an dernier partira en outsider. Même si les deux TS040 Hybrid arborent les N°1 et 2 sur le capot et les portières, elles auront beaucoup de difficultés à se hisser au niveau des trois Audi R18 e-tron et des Trois Porsche 919 Hybrid. A Silverstone comme à Spa ou se déroulaient les deux premières manches du WEC 2015, Audi a dominé les débats en imposant la N°7 de Fässler-Loterrer-Tréluyer devant la Porsche 919 Hybrid N° 18 de Dumas-Jani-Lieb. Nettement surclassées en performances, les deux Toyota ont fini 3ème et 4ème en Angleterre mais seulement 5ème et 8ème en Belgique à respectivement 3 et 14 tours. Et Toyota Racing ne pourra pas compter sur une troisième voiture au Mans. Une économie de bout de chandelle incompréhensible de la part du premier constructeur mondial avec 10,23 millions de véhicules produits en 2014.

Le Japon sera aussi représenté par Nissan qui ambitionne de jouer les trublions avec trois GT-R LM Nismo totalement atypiques à traction avant. Le LMP1 intègre aussi des protos classiques sans hybridation, les deux Rebellion R-One et la CLM P1 du team autrichien Kolles.

Voici dans chaque camp les forces et faiblesses à retenir.


Audi

Porsche

Audi Sport Team Joest

Très chahuté l’an dernier par Toyota, Audi a su réagir cet hiver en faisant profondément évoluer la R18 e-tron quattro. L’hybridation via un volant à inertie a été augmentée pour entrer dans la classe ERS (récupération d’énergie électrique) de 4 MJ (mégajoules) et gagner à temps partiel environ 275 chevaux. Du coup, la quantité de carburant allouée a diminué et les ingénieurs ont fait des miracles pour optimiser le V6 TDI diesel de 4 litres et tirer 558 chevaux. La R18 TDI devrait être la plus sobre du plateau en ne réclamant que 3,8 litres de gazole au tour soit 27,8 litres aux cent. Pas mal du tout quand on roule à une moyenne dépassant les 240 km/h ! L’aérodynamique a fait l’objet de longues études en soufflerie et sur ordinateur. Le capot avant, les passages de roues et l’aileron ont été redessinés. Les flux d’air s’engouffrent différemment autour des pontons et la nouvelle implantation des radiateurs devrait accroître le refroidissement. Enfin le kit aéro, spécifique au Mans, s’est montré très efficace lors de la journée test le 31 mai dernier, les R18 tournant comme des horloges en émettant un léger bruit feutré.

Audi qui vise une 14 ème victoire dans la Sarthe (et la 6ème d’affilée) dispose des meilleurs équipages en particulier la triplette Fässler-Loterrer-Tréluyer sur la N°7 déjà couronnée trois fois au Mans et victorieuse à Silverstone et Spa. La N°8 sera pilotée par Di-Grassi-Duval-Jarvis et la N°9 par Albuquerque-Bonanomi-Rast.

Enfin s’ajoutent au crédit d’Audi une organisation hors pair du team Joest, la vista et le charisme du Dr Wolgang Ullrich et une formidable expérience acquise au fil des 13 années de présence dans la Sarthe.

Quant à un éventuel point faible, tout juste peut-on évoquer un système hybride un peu vieillissant.

Porsche Team

Impressionnante depuis son retour au Mans l’an dernier, la firme de Stuttgart a brûlé les étapes et réussi à mettre au point sa 919 Hybrid en un temps record. En tête l’an dernier en fin de matinée, Porsche a frôlé l’exploit avant d’être retardée, une des deux 919 étant même contrainte à abandonner. La saison 2015 a plutôt bien commencé avec une deuxième place à Silverstone et un doublé 2 et 3 à Spa. Comme Audi, Porsche engage trois voitures. La N°17 à dominante rouge est confiée à l’équipage Bernhard-Hartley-Weber, la N°18 noire à Dumas-Jani-Lieb et la N°19 blanche à Hulkenberg (pilote F1 en exercice chez Force India (Bamber-Tandy). Durant l’inter saison, le staff technique, sous la direction d’Alex Hitzinger, a essayé d’anticiper pour supprimer tous les petites défaillances survenues en course en 2014. Notamment au niveau des circuits électriques et de l’usure prématurée des pneus avant. Même si visuellement, cela ne saute pas aux yeux, 90% des pièces sont nouvelles. Une cure d’amaigrissement a permis de gagner une trentaine de kilos et l’aérodynamique comme chez Audi a été l’une des priorités durant l’hiver. Côté technique, on a poursuivi le développement du fabuleux moteur 4 cylindres en V turbo de 2 litres capable de fournir plus de 500 chevaux ! Parallèlement l’hybridation a été optimisée pour intégrer la classe ERS de 8 MJ la plus élevée. Porsche sera la seule marque à restituer le maximum d’énergie électrique autorisé durant ces 24 Heures. Pour l’anecdote, la Porsche 919 consommera autour de 4,7l d’essence au tour soit 34,3 l aux cent. A coup sur, Porsche sera le principal rival d’Audi.

Points faible : une fiabilité encore incertaine


Toyota

Nissan

Toyota Racing

Avec son V8 atmosphérique 3.7l de 480 chevaux et son super condensateur de 520 chevaux supplémentaires, le constructeur japonais, pionnier de l’hybridation, a damé le pion d’Audi durant toute la saison 2014. Sauf au Mans où l’une des deux voitures a été retardée suite à un accident et l’autre stoppée par un faisceau électrique en feu vers 4 heures du matin alors qu’elle était solidement installée au commandement. Toyota, qui fête cette année les 30 ans de sa première participation au Mans a-t-elle laissé passer l’an dernier sa plus belle opportunité de s’imposer enfin dans la Sarthe ? On peut le penser car il faudra vaincre encore 3 Audi mais aussi 3 Porsche très affûtées. Presque mission impossible.

Pour Pascal Vasselon, le directeur technique de l’écurie, cette malchance de 2014 ne justifiait pas de remettre tout en cause au plan technique. « Nous avons juste optimisé tous les paramètres, notre système hybride bien sûr, mais aussi l’aérodynamisme, les suspensions et les trains roulants pour canaliser les 1000 chevaux disponibles ». Ajoutons qu’un travail de fond a concerné la gestion des pneumatiques afin de réduire leur usure et d’assurer sur sol sec ou mouillé une bonne motricité et un comportement équilibré.

Cet optimisme affiché ou réel de l’équipe japonaise contraste avec les résultats en demi-teinte des TS040 depuis le début de l’année. Manifestement, les voitures n’ont pas suffisamment évolué pour inquiéter Audi et Porsche. A Silverstone, elles se sont montrées fiables mais de l’aveu de Sebastien Buemi qui partage le volant de la N°1 avec Davidson et Nakajima, « même les double relais ne nous ont pas permis de passer devant ». L’écart s’est encore creusé à Spa notamment à la suite de l’accident de Nakajima aux essais et d’une voiture qu’il a fallu reconstruire presque entièrement. Quant à la N°2 de Conway-Sarrazin-Wurz, elle a fini 5 ème à 3 tours de l’Audi victorieuse !

Relevant de la classe d’ERS 6 MJ, la Toyota TS040 consomme 4,8l par tour soit 35,2l aux cent, un appétit proche de celui de la Porsche.

Points faibles : performances stagnantes par rapport à l’an dernier et deux voitures au départ.

Nissan Motorsport

Par son look atypique, sa conception datée, ses roues motrices à l’avant et ses pneus plus larges à l’avant, la Nissan GT-R Nismo a fait parler d’elle à l’échelon planétaire. On souhaite à Shoichi Miyatani, président de Nismo, Daren Cox, directeur de Nissan Motorsport et Ben Bowlby directeur technique de créer l’événement en restant en piste le plus longtemps possible. Absentes de Silverstone et Spa, les trois autos, brutes de décoffrage, ont participé sans vraiment briller à la journée test le 31 mai dernier. Si elles n’ont pas disparues à la tombée de la nuit, cela constituera une belle performance, si l’une d’entre elles voit poindre l’aube, on parlera d’exploit.

Points faibles : technologie extravagante, manque de préparation et d’organisation.

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Commentaires

avatar de Leqc
Leqc a dit le 12-06-2015 à 13:29
Une nouvelle victoire VAG? Et oui, Audi, Bentley et Porsche font partie du groupe VAG (VW, Bugatti, Ducati, Lamborghini,MAN, Scania, SEAT, Skoda).
avatar de jeanrobe
jeanrobe a dit le 12-06-2015 à 02:12
Je pense que Porsche vu sa grande expérience et sa réussite côté palmares au mans pourrait bien gagner à nouveau la course mais s'il y a de la casse et des surprises côté intempéries Nissan pourrait bien créer la surprise en montant sur le podium vu que Toyota n'a jamais réussi à s'imposer à moins que cette fois le signe indien qui les suit depuis des années ne soit rompu, Mazda s'est bien imposé en 91 avec une voiture moins performante que ses rivaux; alors pourquoi pas un nippon enfin vainqueur vu le ras le bol de voir gagner Audi toutes les séries depuis déjà 15 ans. Je mise sur Toyota finalement.....jean-robert de Aurignac.
avatar de jiembe
jiembe a dit le 11-06-2015 à 23:33
vivement samedi
avatar de Dunpy84
Dunpy84 a dit le 11-06-2015 à 22:05
Et si on parlait un peu d'Alpine...?