La collection Rolf Meyer

Organisée par Artcurial, la vente de la succession Rolf Meyer s'est annoncée comme l'une des plus importantes vacations de la saison 2003.

sommaire :

MERCEDES 500 K

Gilles Bonnafous le 10/02/2003

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La genèse de la 500 K remonte à 1932, quand Mercedes extrapole la Mannheim 380 S de la 370 S. Si la voiture est développée à partir du même châssis, elle reçoit un nouveau moteur à huit cylindres en ligne à soupapes latérales. Pour succéder à la prestigieuse génération des S, SS et SSK, Mercedes souhaite créer une nouvelle gamme de voitures de sport, qui allierait les performances de la SS (très coûteuse) à l'économie (relative !) de la Mannheim. Ainsi naît la 380, motorisée par un huit cylindres en ligne à soupapes en tête de 3,8 litres, disponible avec ou sans compresseur. D'abord présentée en février 1933 au salon de Berlin, la 380 est le clou du salon de Paris. Elle reçoit pour la première fois en série sur une voiture de cette envergure une suspension à quatre roues indépendantes.

Mercedes 380 1933
Mercedes 380 1933 D.R
Mercedes 500 K
Mercedes 500 K D.R

Mais la voiture est lourde et ne peut prétendre à sa vocation sportive qu'avec l'emploi du compresseur (120 ch). Or celui-ci entraîne une consommation excessive et son utilisation prolongée n'apparaît pas sans danger pour les bielles… La 380 est donc remplacée dès le printemps 1934 par la 500 K.

Avec la cylindrée portée à cinq litres, le nouveau huit cylindres en ligne, équipé d'office d'un compresseur de type Roots, développe 160 ch à 3400 tr/mn (100 ch en mode atmosphérique, compresseur non enclenché). La 500 K offre ainsi de remarquables performances, aussi bien en accélérations qu'en vitesse de pointe (160 km/h). La boîte de vitesses reçoit quatre rapports, la quatrième étant surmultipliée.

Mercedes 500 K cabriolet B
Mercedes 500 K cabriolet B D.R
MERCEDES
D.R

Voiture moderne, la 500 K bénéficie d'une suspension à quatre roues indépendantes avec ressorts hélicoïdaux, qui dispense un confort pratiquement inconnu à l'époque. Le freinage est confié à quatre tambours à commande hydraulique, avec assistance Bosch-Dewandre.

Mercedes 500 K 1936
Mercedes 500 K 1936 D.R
Mercedes 500 K Mulliner
Mercedes 500 K Mulliner D.R

Différents types de carrosseries sont montées sur la 500 K, toutes somptueuses, richement finies et fréquemment adaptées aux goûts de ses riches clients : berline quatre portes, coupé, roadster, cabriolets A (deux places), B et C (quatre places avec ou sans vitres à l'arrière), Tourenwagen (un genre de tourer) et " Autobahn-Kurier ", un magnifique coupé aérodynamique à la poupe profilée. Mention particulière pour le roadster spécial, qui ne sera fabriqué qu'à 25 exemplaires. Ce véritable joyau restera l'une des plus belles voitures nées sous le signe de l'Etoile. Son prix ? 28 000 Reichsmark en 1936. Une fortune ! La 500 K est également disponible en châssis court à l'empattement de 2,98 mètres (contre 3,29 mètres), une version réservée aux coupé et roadster.

Mercedes 500 K Roadster Spécial 1936
Mercedes 500 K Roadster Spécial 1936 D.R
Mercedes 500 K Roadster Spécial 1936
Mercedes 500 K Roadster Spécial 1936 D.R

En 1934, avec une 500 K aérodynamique construite à un seul exemplaire, Mercedes prend part à la course des 200 kilomètres à travers l'Allemagne. La voiture se révélera sans véritable rivale tout au long de l'épreuve.

Mercedes 500 K cabriolet A 1936
Mercedes 500 K cabriolet A 1936 D.R
Mercedes 500 K cabriolet A 1936
Mercedes 500 K cabriolet A 1936 D.R

A la 500 K, construite de 1934 à 1936 à environ 350 unités, succèdera la 540 K présentée au salon de Paris de 1936. Encore plus puissante avec son moteur de 5,4 litres développant 180 ch, elle recevra même une boîte de vitesses à cinq rapports en 1939…

Comptant au nombre des joyaux de la Collection Rolf Meyer, les deux 500 K présentées à la vente du Palais des Congrès ont fait l'objet d'une restauration totale à partir du châssis. Il s'agit de deux cabriolets, mais de styles sensiblement différents. Le premier, un classique cabriolet A de 1936 a été retrouvé dans son jus. Avec son lustre d'antan, la restauration qu'il a subie lui a redonné son aspect originel. La carrosserie est en acier à l'exception du capot en aluminium. Les boiseries du tableau de bord sont en ronce de noyer. La seconde 500 K est due à la carrosserie H-J Mulliner et sa caisse a été réalisée en 1935 en aluminium - sauf les ailes en acier. La voiture a été primée au concours d'élégance de Monte-Carlo en 1996.

Mercedes 500 K carrosserie H-J Mulliner 1935
Mercedes 500 K carrosserie H-J Mulliner 1935 D.R
Mercedes 500 K carrosserie H-J Mulliner 1935
Mercedes 500 K carrosserie H-J Mulliner 1935 D.R
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