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BMW Z1

Acheter une BMW Z1

Thomas Riaud le 27/01/2018

A l'époque, le singulier BMW Z1 semblait être un prototype échappé d'un salon avec ses portes rétractables. Un concept demeuré à ce jour unique, qui donne toujours à l'exclusif roadster Z1 des airs de "dream-car"... et une entrée libre au Panthéon de la voiture de collection !

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Esprit d'ouverture

BMW Z1

Généalogie

Bien avant de lancer son Z3, BMW s'est essayé au roadster avec l'atypique Z1 (le « Z » signifiant « Zukunft », soit « futur » en allemand). Sa carrière fut brève, sa diffusion limitée (8000 exemplaires), mais il a marqué les esprits. Car à son lancement (juillet 1988), il était le seul roadster doté de portes électriques coulissantes ! Un concept unique à la fin de sa carrière (juin 1991)... et qui le demeure encore aujourd'hui ! Pour concevoir l'ambitieux Z1, très éloigné du cahier des charges d'une auto de série classique, BMW s'est entouré de nombreux partenaires, tous spécialisés dans leur domaine. Si le châssis en acier galvanisé provient, en partie, de la 325i de l'époque (E30), il a été sérieusement revu et corrigé par Baur (qui assemblait les cabriolets sur base 2002 dans les années 70), en bénéficiant notamment d'un fond plat pour optimiser l'aérodynamisme. Les panneaux de la carrosserie, en fibre de verre, sont l'œuvre d'une grande société américaine, la « General Electric Plastics ». Le plastique, c'est fantastique, si bien que BMW prévoyait initialement (comme Smart 10 ans plus tard avec sa ForTwo), de pouvoir les changer facilement, en quelques heures, pour disposer d'un autre coloris. Un vœu qui restera pieu face à la complexité de l'opération, mais ce matériau à l'avantage de ne pas rouiller, et d'être indéformable jusqu'à 8 km/h... Bien sûr, la plus grande originalité de cette carrosserie sont ses portes amovibles coulissantes imaginées par Matra, qui peuvent restées ouvertes en... roulant. Un certain esprit d'ouverture qui provoque toujours un « effet waouh ».

Identification

La fameuse « plaque constructeur » est rivetée dans le compartiment moteur, sur le côté avant droit (en étant dans la voiture). Ce même numéro de série est également gravé au milieu du tablier ; Assurez-vous que le numéro indiqué sur la plaque constructeur soit bien identique à celui présent sur la carte grise.

Intérieur et équipement

L'intérieur du Z1 est plus conventionnel que l'extérieur, exception faite de son accès à bord, problématique lorsque la capote est en place, et de ses sièges à coques, habillés d'une sellerie « camouflage » en cuir et nubuck. C'est joli, mais celle-ci est très fragile, y compris au niveau des coutures. Il en va de même du cuir qui recouvre les panneaux de porte, qui peut se décoller. La capote manuelle, légère et aisée à manipuler, est dotée d'une lunette en mica qui peut jaunir et se déchirer avec le temps. Seule solution : éviter de stationner l'auto au soleil, et replier la capote avec soin, en mettant une serviette entre les plis de la lunette. Dernier point : afin d'équilibrer les masses, la batterie est logée derrière le siège passager. Lorsqu'il faut la remplacer, la retirer de son compartiment sans rayer la coque des sièges est difficile. Bref, vous l'aurez compris : le Z1 est une auto fragile et « précieuse », réservée aux personnes soigneuses.

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La technique

Châssis et carrosserie

La carrosserie, faite de panneaux amovibles en plastique, repose sur un châssis acier galvanisé (à fond plat). Chaque élément est spécifique à ce modèle, donc cher à remplacer. Un bouclier est facturé 982 € (avant ou arrière), ou un phare 522 €. Les panneaux, fixés au moyen de pattes, peuvent se fissurer avec le temps (notamment les ailes). Le talon d'Achille reste le système d'ouverture des portes, assuré par des courroies. Il faut changer celles-ci tous les 9 ans maximum, ce qui peut revenir cher. Si un bon spécialiste peut faire cela pour 450 € minimum, un néophyte facturera plus de 11 heures de main d'œuvre ! Il est recommandé de ne pas actionner ces portes en roulant, sous peine de les bloquer et/ou abîmer. Le seuil de porte étant situé très haut, il n'est pas rare de voir des exemplaires rayés sur cette partie. Autre faiblesse chronique : la trappe à essence en plastique se dessèche avec le temps et casse. Enfin, le silencieux arrière, qui fait partie intégrante de la structure avec sa forme en aile d'avion (pour donner un effet de sol), rouille facilement sur les exemplaires roulant peu. Une pièce spécifique coûtant... 993 € !

Motorisation et transmission

Pour la partie mécanique, BMW n'a pas eu à chercher bien loin, le moteur et la boîte de vitesses manuelle provenant tous deux de la 325i de l'époque (E30). Ce « 6 en ligne » 2.5 litres catalysé développe seulement 170 ch, et il est hélas équipé d'une courroie de distribution, à remplacer tous les 60 000 km ou 4 ans. Le Z1 se contente d'une simple révision annuelle, à faire de préférence dans le réseau ou chez un spécialiste (comptez 500 € environ dans ce dernier cas). Tous les 5/6 ans, une grosse révision est à prévoir, avec le remplacement du liquide de refroidissement (comptez 600 € environ). Cette petite propulsion, bien que relativement légère (1250 kg), ne brille pas par ses performances, décevantes. La faute surtout à l'étagement beaucoup trop long des trois derniers rapports de la boîte manuelle (à 5 vitesses), seule transmission disponible. La boîte en elle-même est réputée fiable, mais il est conseillé de la vidanger tous les 10 ans, avec le pont (dispositif transaxe). Une opération simple et peu coûteuse (prévoyez 100 € environ). La seule faiblesse connue concerne l'émetteur-récepteur de l'embrayage, réputé fragile (600 € pièces et main d'œuvre).

Suspensions et trains roulants

Un Z1 en bon état donne pleinement satisfaction en matière de comportement. Ce roadster bénéficie d'un train avant de 325i un peu plus large, et d'un train arrière vraiment spécifique « z-axle ». L'auto étant assez légère (et rarement cravachée !), elle préserve ses trains roulants, dont les composants sont assez bon marché. Cela concerne les pneus, de tailles raisonnables (225/45 R 16, comptez 162 € pièce pour un Dunlop SP Sport), mais aussi les freins (disques avant et arrière à 170 € la paire, jeu de plaquettes à 65 €) et même les amortisseurs (500 € pour le train avant, 350 € pour l'arrière). Bref, ce n'est pas ce poste qui vous ruinera !

Direction, freinage et tenue de route

Avec 170 ch, les performances du 6 cylindres 2.5 restent modestes, et ce d'autant plus que l'auto souffre de rapports beaucoup trop longs (3e, 4e et 5e), pénalisant fortement les reprises. Bref, c'est d'abord en « mode cruising » que s'apprécie le Z1, un domaine où il excelle. La direction assistée apparaît comme précise et le freinage assuré par 4 disques (ventilés à l'avant) reste toujours à la hauteur. Quant à la tenue de route, cette propulsion assez légère (1180 kg) et bien équilibrée ne souffre d'aucune critique. Il conviendra seulement de rester vigilant sur sol mouillé pour ne pas se faire surprendre, à la sortie d'un rond point par exemple, l'auto ayant une tendance naturelle au survirage.

Tout savoir avant d'acheter

Fiabilité et coûts d'entretien

L'essentiel du budget « entretien » est dédié à de gros postes, comme le remplacement des courroies des portes, ou le changement de la courroie de distribution. Profitez de cette dernière opération pour remplacer la pompe à eau (750 € environ pièces et main d'œuvre). Bien que réputé fiable, le moteur a néanmoins connu de sérieux soucis de jeunesse, avec des cas de culasses fendues (celles-ci étant poreuses et, parfois, renfermant des microfissures). Le temps ayant fait son œuvre, on peut considérer que ce problème est résolu… exception faite des Z1 qui affichent un faible kilométrage (chose courante, dans la mesure où c'est une « auto plaisir » réservée à la balade). Enfin, comme évoqué plus haut, les pièces de carrosserie sont exclusives et chères, et l'intérieur est vulnérable. Autant de point à vérifier avant d'acheter...

Maintenance classique : coûts des interventions (main d'œuvre comprise)

InterventionPrix TTC en €Fréquence
Distribution750 € (avec pompe à eau)60 000 km/4 ans
Pneus AV/AR200 € par train (16 pouces)vers 50 000 km
Amortisseurs AV/AR700 € /480 € par trainvers 110 000 km
Disques AV + plaquettes AV240 € / 90 € vers 70 000 km
Echappement (silencieux)1200 € vers 80 000 km
Révision petit service500 €  environtous les 10 000 km
Révision grand service800 € environ tous les 30 000 km

Les points essentiels

  • Bloc moteur fragile, avec cas de culasses fendues (problème de porosité et de microfissures)
  • Emetteur-récepteur de l'embrayage fragile
  • - Cuir des panneaux de porte pouvant se décoller
  • Lunette de la capote en mica qui peut jaunir et se déchirer avec le temps
  • Coque des sièges très sensibles aux rayures
  • Silencieux arrière spécifique très sensible à la corrosion sur exemplaire roulant peu

Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 27/01/2018, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.

À retenir

Présenté au Salon de Francfort 1987, le Z1 est l'œuvre de « BMW Technik GmbH», une filiale très créative indépendante de l'usine. Du coup, on peut considérer le Z1 comme un concept-car roulant ! Il demeure une belle auto, au dessin un peu intemporel, avec un concept toujours unique. Engin d'esthète, l'exclusif Z1 offre un comportement enjoué et un intérieur ergonomique, mais il n'a rien de sportif, l'étagement de la boîte étant vraiment raté. Il faudra donc envisager cette BMW pour ce qu'elle est : un bel objet, rare et attachant, parfait pour le cruising. Si le Z1 est resté longtemps à stagner à 25 000 €, ce temps pas si lointain semble révolu. Promis à un bel avenir en collection, les plus exemplaires s'affichant désormais au-delà des 60 000 € !
points fortsLigne sublime, concept toujours unique, exclusivité, entretien raisonnable, déjà collector !
points faiblesPerformances un peu justes, étagement de la boîte trop long, nombreuses pièces spécifiques et chères, intérieur vulnérable et fragile, cote qui flambe !

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