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BMW M3

Acheter une BMW M3 E36 (1992 - 1999)

Stéphane Schlesinger le 05/10/2022

Combinant un formidable moteur, un châssis réussi et un prix attractif, cette BMW M3 a remporté un grand succès, qui la rend aujourd'hui abordable. Mais plus pour longtemps.

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La sportive du XXe siècle

BMW M3 E36 (1992 - 1999)

Contrairement à toutes les BMW M, la M3 E30 se contentait d'un 4-cylindres. Elle était aussi paradoxalement la plus radicale. Elle a ainsi séduit les puristes plus que le grand public, ce que la direction bavaroise a voulu corriger avec sa descendante. Codée E36, celle-ci apparaît fin 1992 et se dote d'un fabuleux 6-en-ligne. Ce fameux 3,0 l atmosphérique à 24 soupapes est en effet équipé d'une toute nouvelle distribution variable Vanos et d'un papillon d'admission par cylindre. Codé S54B30, ce bloc développe quelque 286 ch et catapulte la nouvelle M3 sur 1 000 m en 25,4 s, soit un chrono de Porsche 964 ! Pour bien tenir au sol, l'auto dispose d'une assiette abaissée de 31 mm, de voies élargies (+ 55 mm à l'avant et + 90 mm à l'arrière) et de ressorts et amortisseurs affermis. Pour compléter le tout, elle adopte un différentiel à glissement limité et des jantes forgées de 17 pouces.

Tout ceci semble très sportif, mais la M3 change quelque peu de définition. En effet, elle joue désormais davantage la carte de la polyvalence que de la sportivité pure et dure. De fait, elle soigne confort et équipement : clim auto, baquets en cuir et ordinateur de bord sont de série. Ainsi armée, la bavaroise fait l'effet d'une bombe à son lancement, d'autant qu'elle contient relativement son tarif : 320 000 F en 1993 (71 500 € actuels selon l'Insee). En comparaison, une 911 Carrera 2 coûte 494 000 F (108 500 € de 2022)... Dès lors, la bête de Munich remporte un grand succès commercial. À tel point que BMW ne changera plus la formule, l'E36 devenant l'ancêtre des M3 actuelles. Signe qu'elle s'adresse à un public plus large, elle est déclinée en cabriolet dès mars 1994, puis en berline en septembre de la même année. Un break Touring était même envisagé !

En 1995, elle subit une évolution importante : son moteur passe à 3,2 l et 321 ch, alors que la boîte gagne un 6e rapport. Résultat : des performances en hausse et une consommation en baisse. D'aucuns journalistes baptisent alors cette M3 de “sportive du XXe siècle” tant elle constitue une synthèse incroyable entre vélocité, efficacité, sensations, agrément, praticité et prix de revient ! À son volant, on peut défier des supercars tout en transportant sa famille. La M3 termine sa carrière en 1999 après avoir été déclinée en une myriade de séries limitées (GT, Cecotto, Imola…). Elle a également reçu en toute fin de carrière la transmission robotisée SMG. Produite à près de 72 000 unités, elle a remporté un succès inédit !

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Au volant

À bord, on n'est pas emballé par la qualité de fabrication. Mais l'ergonomie est claire et on se trouve parfaitement installé. Au démarrage, la symphonie débute. Musical dès le ralenti, le 3,2 l regorge de couple à bas régime, puis accélère rageusement et s'envole dans un chant magnifique jusqu'à 7 000 tr/mn. On n'est pas à la zone rouge, mais la poussée se tarissant, on passe le rapport supérieur à l'aide de la remarquable commande de boîte et la cavalcade reprend. Le châssis fait preuve d'un bel équilibre, le grip abonde, l'amortissement excelle, et le tout engendre une belle efficacité, magnifiée par un autobloquant très utile en sortie de virage. Mais la direction, qui manque par ailleurs de feed-back, n'a rien d'un scalpel. C'est que la M3 doit se montrer rassurante et confortable en usage quotidien. Elle n'en délivre pas moins un agrément de conduite intense.

Fiabilité

La M3 E36 est sensible à la qualité de la maintenance : réglages réguliers des poussoirs et vidanges rapprochées obligatoires. De plus, les coussinets de bielles sont souvent à changer vers 100 000 km. Le Vanos pour sa part dysfonctionne tôt ou tard, et la boîte SMG plutôt tôt que tard ! Enfin, outre une finition vieillissante moyennement, la corrosion peut faire des dégâts. Néanmoins, bien menée, cette auto passe aisément les 250 000 km.

La cote

Abondante et souvent tombée dans des mains peu soigneuses, la M3 E36 a écopé d'une image de voiture de frimeur. Mais cela change. Voici 5 ans, il fallait compter 15 000 € pour un exemplaire sain et d'origine en 3,0 l mais à plus de 200 000 km. Il faut désormais tabler sur 20 000 €. Une auto irréprochable avoisine les 25 000 €, et les 28 000 € pour un exemplaire aux environs de 100 000 km. Les 3,2 l réclament 3 000 € supplémentaires, de même que les berlines. Cela est nouveau, tout comme le fait que les cabriolets soient au prix des coupés. En revanche, la boîte SMG fait tomber la valeur de près de 3 000 €. Quant aux rares GT, comptez plutôt 55 000 € minimum. Globalement, la cote de la M3 E36 est en hausse.

Trois points clés

Moteur fabuleux

Ambiance youngtimer

Cote en hausse

Chronologie

1992 : Lancement de la M3 E36 3,0 l 286 ch.

1994 : Présentation du cabriolet en mars et de la berline en septembre.

1995 : En février, série limitée GT, 295 ch, couleur British Racing Green exclusive (356 unités).

1995 : La M3 passe à 3,2 l et 321 ch à l'été. Boîte à 6 rapports désormais, châssis revu.

1998 : La boîte robotisée SMG est disponible en supplément.

1999 : Fin de production.

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