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BMW SERIE 8

Acheter une BMW Série 8 (1989 - 1999)

Stéphane Schlesinger le 31/01/2023

Poussant la technologie et le luxe à un paroxysme, ce grand coupé se targue aussi d'une ligne incroyable. Le summum des années 1990 en somme, mais à acheter avec soin…

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La soucoupe de Munich

BMW Série 8 (1989 - 1999)

Au début des années 1980, on a la folie des grandeurs chez BMW. Pour remplacer le coupé Série 6, décision est prise de concevoir un vaisseau amiral ultratechnologique plus haut de gamme, afin d'assommer le rival Mercedes. Cela se traduit par la stupéfiante 850i, lancée au salon de Francfort 1989. Sa ligne aérodynamique (Cx de 0,29) évoquant un vaisseau spatial surprend, mais moins que… tout le reste de la voiture, inédit, à l'exception du moteur (le magnifique V12 5,0 l de 300 ch équipant la 750i). La plateforme, la suspension (essieu multibras à l'arrière) et tout l'attirail électronique (amortissement piloté, antipatinage) sont à la pointe du progrès. De plus, l'équipement se révèle particulièrement raffiné : clim auto bizone, sièges cuir électriques intégrant la ceinture de sécurité, et ce bras qui apporte cette dernière au conducteur lorsqu'il s'installe au volant, lequel s'est préalablement relevé pour faciliter la manœuvre. La 850i est même l'une des premières autos au monde à recourir au multiplexage !

Ce festival se paie par un poids élevé (1 800 kg) et un prix astronomique : 605 000 F, soit 146 000 € actuels selon l'Insee. Mais les performances sont là : vitesse maxi bridée à 250 km/h et 0 à 100 km/h en 6,9 s. En 1990, la boîte auto à 4 rapports biprogramme se complète d'une manuelle à 6 rapports : une rareté à l'époque, et une première avec un V12 ! Si les ventes partent fort, la crise économique engendrée par la guerre du Golfe les plombe rapidement. Mais BMW ne renonce pas aux développements prévus, hormis le plus intéressant : la M8 est annulée. À l'été 1992, apparaît à sa place la 850 CSi, dotée d'un V12 5,6 l de 380 ch, d'une suspension et d'une direction affûtées et surtout de l'AHK. Il s'agit d'un dispositif de contrôle directionnel actif des roues arrière agissant à partir de 40 km/h, pour réduire les risques de survirage. Simultanément, la 850i devient 850 Ci (et bénéficie d'améliorations techniques), puis, mi-1993, une 840 Ci arrive en entrée de gamme (4,0 l de 286 ch), bien moins chère et pas tellement moins rapide que la 850 Ci. Celle-ci adopte un V12 5,4 l de 326 ch attelé exclusivement à une boîte 5 automatique en 1994, alors qu'en 1995, l'ESP (ou DSC) est introduit dans la Série 8, ce qui supprime l'option AHK. En 1996, la 840 Ci passe à 4,4 l (286 ch toujours) et gagne une boîte auto à commande séquentielle, la CSi étant alors supprimée. La Série 8 E31 disparaît en 1999, sans être remplacée, produite à 30 621 unités. Un semi-échec qui ne manque pas de panache !

À surveiller

Bien fabriquée, la BMW Série 8 est fiable à condition d'être soigneusement entretenue, ce qui coûte très cher. La V12 300 ch est sensible au niveau du circuit de refroidissement, alors que l'électronique pose souvent problème jusqu'en 1992, millésime à partir duquel les ennuis se raréfient. Le V8 est le plus solide de tous les blocs, le V12 5,0 l arrivant en dernier, mais les éléments ancillaires peuvent défaillir (alternateur, démarreur, batterie – doublée –), et là, bonjour la facture ! La corrosion commence à se manifester. En somme, n'optez que pour des autos dûment suivies et parfaitement fonctionnelles, quitte à payer plus cher. Vous ferez des économies ensuite !

La cote

Terminée l'époque où l'on trouvait de belles Série 8 à 10 000 €. Désormais, il faut compter un minimum de 22 000 € pour une 840 Ci/850i-Ci dépassant les 200 000 km. Ajoutez 6 000 € pour une auto de 150 000 km, voire 10 000 € pour rester vers les 100 000 km. Les versions manuelles réclament environ 2 000 € de plus. La CSi (1 510 unités) est à 60 000 € au bas mot. Les valeurs sont en hausse pour les très beaux exemplaires.

Note

Les cotes indiquées valent pour un très bel exemplaire. Elles sont toutefois susceptibles de varier en fonction de l'état et de l'historique de l'auto. Une remise à neuf totale et dans les règles de l'art peut ainsi justifier un doublement des valeurs données. Un kilométrage exceptionnellement faible et/ou une belle provenance entraîneront également une hausse des montants demandés.

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