Les muscle cars américains

Si les premières américaines à grande puissance sont nées dans les années 50, l'histoire officielle désigne généralement sous l'appellation de "muscle car" des modèles datant pour la plupart de la décennie suivante...

sommaire :

Les autres muscle cars GM

Didier Lainé le 17/12/2002

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Sur les traces de la GTO

Le succès de la Pontiac GTO ne tardera pas à faire jurisprudence. Dès 1965, Chevrolet se lance dans la course en montant un gros V8 de 396 ci (6,5 l environ) et 375 chevaux dans la caisse légère de sa Chevelle Malibu "SS" (pour Super Sport). Ce n'est qu'un début. Au fil des ans, la série Chevelle, née comme une modeste série intermédiaire, va elle aussi attirer les jeunes amateurs de sensations fortes en recevant des V8 de plus en plus gros, partagés le plus souvent avec la très sportive Corvette et la Camaro. Jusqu'au monstrueux 454 ci proposé en option à partir de 1970 et développant jusqu'à 450 chevaux... Un sommet qui ne sera plus jamais dépassé par la suite.

Traités dans le même esprit que la Pontiac GTO, une kyrielle de muscles cars
Traités dans le même esprit que la Pontiac GTO, une kyrielle de muscles cars "intermédiaires" vont voir le jour dans toutes les gammes GM en 1964 et 1965. La série Chevelle SS est du nombre. Ce coupé SS 396 de 1969 n'a ainsi rien à envier à la GTO la plus puissante du même millésime avec ses 375 chevaux optionnels... D.R
Le très élégant coupé Buick Riviera lancé en 1963 relève davantage de la famille des
Le très élégant coupé Buick Riviera lancé en 1963 relève davantage de la famille des "personal luxury cars". Il sera néanmoins proposé dans une variante GS plus sportive à partir de 1965. D.R

Même enjeu, même résultat chez Buick dont la gamme s'enrichit de quelques variantes sportives à partir de 1965 : modèle d'accès de classe intermédiaire, la Skylark se voit proposée dans une variante "Gran Sport" (GS) qui reçoit le V8 401 ci (6,5 l environ) des séries supérieures et dont la puissance atteint 325 chevaux. Au sommet de la gamme, le prestigieux coupé Riviera, de la classe des "personal luxury cars", suit lui aussi le mouvement en s'offrant un package "GS" incluant des jantes sport en alliage, un pont autobloquant et un V8 de 425 ci gavé par 2 carburateurs quadruple corps et alignant 360 chevaux. Son prix élevé et son gabarit important n'en font cependant pas un muscle car représentatif de l'espèce. Il s'agit davantage d'un coupé raffiné (dans l'esprit de la Chrysler 300) offrant des performances élevées et destiné à une clientèle plus mûre.

Chevy Chevelle SS 396 Sport Coupé 1969
Chevy Chevelle SS 396 Sport Coupé 1969 D.R
Chevy Chevelle SS 454 Sport Coupé 1971
Chevy Chevelle SS 454 Sport Coupé 1971 D.R

Le label
Le label "GS" (pour "Gran Sport") servira également à désigner une série à hautes performances dérivé de la Skylark de classe intermédiaire. Dès le début (en 1965), cette Buick à tendance sportive profite ( comme la Pontiac GTO), d'un gros V8, en l'occurrence un 401 ci (6, 5 litres environ) de 325 chevaux. D.R

"Votre père ne vous a jamais dit qu'il y aurait des Buick comme celle-là un jour..." : cette publicité de 1966 a pour mission de changer l'image un peu conservatrice de Buick en mettant en avant le tempérament sportif de cette Skylark GS, ouvertement destinée à une clientèle jeune. Mission accomplie... D.R

Pour sa part, la Skylark GS connaîtra de multiples évolutions en accueillant (comme la Chevelle SS et la Pontiac GTO) des V8 de plus en plus puissant, un 455 ci (7, 4 l environ) étant même offert dans cette gamme à partir de 1970.

Oldsmobile, autre marque de classe moyenne du groupe GM, saura elle aussi profiter de "l'effet GTO". Son package optionnel "4-4-2" (cette désignation signifiant 4 vitesses au plancher, carburateurs à 4 corps et 2 sorties d'échappement) réservé à la série intermédiaire F85 Cutlass est d'ailleurs introduit au catalogue la même année. Il deviendra presqu'aussi emblématique que le label "GTO". Proposée au départ avec un V8 330 ci de 310 chevaux, l' Oldsmobile 4-4-2 deviendra l'un des plus puissants muscle cars du marché en se dotant du V8 de 455 ci de la Buick GS dans une exécution donnée pour 375 chevaux.

Comme les autres muscle cars, la Buick Skylark GS change de style au fil des ans. Plus volumineuse, plus
Comme les autres muscle cars, la Buick Skylark GS change de style au fil des ans. Plus volumineuse, plus "méchante" en apparence, elle recevra elle aussi des motorisations de plus en plus ambitieuses... D.R
...Jusqu'au 455 ci de 370 chevaux offert en 1970 sur la GS
...Jusqu'au 455 ci de 370 chevaux offert en 1970 sur la GS "Stage 1", sommet de la série Skylark GS. D.R

Clonage à la sauce GM...

Dès le milieu des années 60, General Motors prend ainsi une avance décisive sur le marché naissant des muscle cars avec ces 4 "intermédiaires" vitaminées que sont la Chevrolet Chevelle SS, la Pontiac GTO, l' Oldsmobile 4-4-2 et la Buick Skylark GS. 4 séries apparemment différentes mais qui partagent en fait leur plateforme et nombre de pièces mécaniques sous une apparence distincte. Malgré ces similitudes techniques, la clientèle se laissera toutefois prendre au jeu et, au fil des ans, chacun de ces modèles trouvera sa "niche" de marché et ses amateurs fanatisés. La plus représentative de l'espèce n'en reste pas moins la première du lot, à savoir la Pontiac GTO.

La vogue des muscle cars connaîtra son apogée à la fin des années 60 avant de subir la concurrence indirecte des "pony cars". A partir de 1970, les grands groupes engagés dans cette surenchère permanente vont d'ailleurs privilégier ces derniers après avoir soigneusement analysé les statistiques de ventes. Au point de précipiter le déclin programmé de leurs muscle cars qui n'auront plus guère le loisir de se distinguer, la plupart de leurs options mécaniques étant désormais offertes sur les pony cars vendus dans la même gamme à un tarif plus attractif.

Malgré cette nouvelle concurrence interne, la Pontiac GTO restera longtemps
Malgré cette nouvelle concurrence interne, la Pontiac GTO restera longtemps "la" référence au catalogue de General Motors (modèle 1966). D.R
L' Oldsmobile 4-4-2 emprunte beaucoup à la Buick Skylark GS. Jusqu'à ses motorisations communes aux gammes Oldsmobile et Buick.
L' Oldsmobile 4-4-2 emprunte beaucoup à la Buick Skylark GS. Jusqu'à ses motorisations communes aux gammes Oldsmobile et Buick. D.R

Puissances comparées des muscle cars GM (1966-70)

1966 :

-Chevrolet Chevelle SS 396 ci, 325 à 375 ch.

-Buick Skylark GS, 401 ci, 325 ch.

-Oldsmobile 4-4-2, 400 ci, 350 ch.

-Pontiac GTO, 389 ci, 330 à 360 ch.

1970

-Chevrolet Chevelle SS 402 ci, 375 ch (option maxi).

-Buick GS 455 ci, 360 ch.

-Oldsmobile 4-4-2, 455 ci, 370 ch (option maxi)

-Pontiac GTO, 400 ci, 370 ch (option "The Judge").

Oldsmobile 4-4-2 (ici un cabriolet 1967)
Oldsmobile 4-4-2 (ici un cabriolet 1967) D.R

D.R

Les muscle cars et pony cars sur le marché français (Prix neuf en 1967)

-Ford Mustang coupé GT 390 : 31 800 F

-Chevrolet Camaro RS 5,7 l : 28 880 F

-Pontiac Firebird 400 ci : 36 600 F

-Ford Mustang Shelby GT 350 : 45 500 F

-Plymouth Barracuda fastback 273 ci : 32 900 F

-Buick Skylark GS 6,5 l : 37 500 F

Comparaison :

-Lancia Flaminia coupé 2,8 l : 34 500 F

-Alfa Romeo 2600 Sprint : 32 700 F

-Mercedes 250 SL : 37 000

-Porsche 911 S 2L : 45 500 F

-Jaguar Type E : 44 500 F

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