Voitures électriques : enfin utilisables pour tous les trajets ?

Après de longues années à ne séduire que quelques écolos convaincus, la voiture électrique commence, enfin, à voir ses ventes décoller. C’est le fruit d’une évolution constante et d’une plus grande adaptation aux besoins des automobilistes.

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Un chantier encore vaste

Cédric Morançais le 03/04/2017

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Ride and Drive / Mariordo

Avant que les voitures électriques n’envahissent massivement nos routes, il reste tout de même quelques obstacles de taille à lever. Notamment, le prix de vente de ses autos. Aujourd’hui largement subventionnées (l’Etat français accord un bonus écologique de 6 000 € à l’achat qui peut passer à 10 000 € en cas de mise au rebut simultanée d’une voiture diesel mise en circulation avant le 1er janvier 2007), elles restent toutefois plus couteuses que leurs équivalents thermiques, mais des proportions qui restent acceptables par certains automobilistes. Mais lorsque ce marché prendra de l’ampleur, nul doute que ces aides seront sérieusement revues à la baisse, voire totalement supprimées, les finances publiques ne pouvant pas supporter un tel coup de pouce appliqué à plusieurs dizaines de milliers d’autos chaque année. Sans craindre que le marché de la voiture électrique ne subisse alors le même sort que celui des modèles GPL, qui a quasiment disparu du jour au lendemain suite à la suppression de son bonus écologique, on peut toutefois appréhender un certain tassement.

Si, jusqu’à maintenant, les ruraux achètent plus d’autos électriques que prévu alors que c’est le phénomène inverse qui a lieu pour les urbains, c’est que les premiers ont plus facilement accès à un dispositif indispensable au fonctionnement d’une voiture électrique : une prise pour pouvoir la recharger. Le déploiement des réseaux de bornes mises à la disposition du public a, en effet, largement pris du retard en France. Aujourd’hui, ce sont tout juste 15 000 bornes qui sont réparties sur 4 500 stations. L’objectif, à fin 2020, est d’atteindre les 100 000 points de recharge. Le chantier est donc vaste et sera forcément couteux. Mais tant que le maillage ne permettra pas de recharger où l’on veut sa voiture, et de préférence sur des bornes à charge rapide pour que les longs trajets ne durent pas une éternité, l’électrique restera cantonné, dans la majeure partie des cas, au rôle de seconde voiture.

Le dernier point ne dépend malheureusement pas des constructeurs ou des pouvoirs publics : il s’agit des prix actuels des carburants pétroliers, plutôt bas. Un phénomène qui complique sérieusement les possibilités de rentabiliser le surcoût à l’achat d’une voiture électrique et/ou le montant des locations de leur batterie. Dans le cas de la gamme Renault, la location de la batterie en kilométrage illimité d’une Zoé coute 119 € chaque mois, ce qui correspond, avec un sans-plomb 95 à 1.35 € le litre, à environ 1 450 km parcourus avec une Clio essence sur la base d’une consommation moyenne de 6 l/100 km. Une distance que la grande majorité des automobilistes français ne parcourt pas. Il faut alors être un écologiste convaincu pour préférer rouler électrique plutôt que de rester fidèle à une bonne vieille citadine essence.

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