Mariages et rachats entre constructeurs : ça bouge à nouveau

Après quelques années d’accalmie, les grandes manœuvres entre groupes automobiles ont repris il y a quelques mois. Au-delà de l’aspect « image », ces rapprochements, parfois enfantés dans la douleur, ont-ils des conséquences pour les automobilistes ?

sommaire :

Des Européens qui font mieux que résister

Cédric Morançais le 08/06/2017

Partagez

réagir


Rochard Bartz

Il y a trente ans, les groupes automobiles européens ne cessaient de proclamer que leurs rivaux japonais allaient ne faire qu’une bouchée d’eux. La situation actuelle est très loin de confirmer ces inquiétudes puisque le numéro un mondial est désormais allemand (Volkswagen Group), que les marques premium allemandes règnent presque sans partage sur le marché de la voiture huppée et que même les deux Français, PSA Groupe et Renault sont toujours là. Ces deux derniers affichent même une forme éblouissante. Il y a quelques mois, le premier annonçait le rachat de la filiale européenne de General Motors (Opel/Vauxhall) tandis que le second a successivement racheté Dacia, Samsung Motors et Avtovaz (le constructeur de Lada), et vient de relancer Alpine. Il profite également des juteux dividendes que lui rapportent les 43 % de Nissan et de ses filiales (Datsun, Infiniti, Venucia et désormais Mitsubishi) qu’il possède.

Outre-Rhin, c’est le groupe Volkswagen qui n’a cessé de grossir. En vingt ans, le géant allemand a mis la main sur Bentley (1998), Bugatti (1998), Lamborghini (1998, via Audi), les camions Scania (2008), Porsche (2009), les utilitaires et poids-lourds MAN (2011) et les motos Ducati (2012, également via Audi). Au bord de la faillite à l’orée des années 1990, Volkswagen est désormais le numéro un mondial devant Toyota.

Nos voisins italiens ne sont pas en reste puisque, profitant de la crise financière et de la mise en liquidation de Chrysler qui en a découlé, le groupe Fiat a mis la main sur le numéro 3 américain en 2009. Auparavant, Chrysler et ses marques satellites avaient déjà fait partie du groupe Daimler-Benz, constructeur des Mercedes, entre 1998 et 2007. La situation est toutefois difficile pour le groupe italo-américain et certaines rumeurs prétendent que les activités automobiles seraient à vendre.

En parallèle à ces consolidations, quelques marques européennes ont, elles, été rachetées par des rivaux venus de très loin. Ainsi, le Chinois Geely a acquis, en 2010, la filiale automobile de Volvo, tandis que Jaguar et Land Rover passaient, crime de lèse-majesté, sous le pavillon de Tata, groupe industriel majeur de l’ancienne colonie indienne. Deux transactions qui ont été validées en 2008.

article suivant  La clé du développement des gammes

Page suivante
La clé du développement des gammes

Partagez

réagir

Commentaires