Le point sur la situation des constructeurs français

Comme la plupart des industriels de la planète, PSA et Renault ne traversent pas sans dommages la période actuelle. Et les incertitudes sur le futur sont, plus que jamais, nombreuses. Faut-il craindre pour l’avenir de l’automobile tricolore ?

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PSA : un mariage pour grossir

Cédric Morançais le 15/09/2020

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Peugeot e-208
Peugeot e-208 Peugeot
DS 3 Crossback e-Tense
DS 3 Crossback e-Tense DS

Contrairement à son rival au Losange, PSA a pris tardivement le train de l’électrification. Si l’on excepte les antiques Citroën Saxo/Peugeot 106 Electric et les dépassées Citroën C-Zero/Peugeot iOn, la première du genre pour le n°1 français a été la Peugeot e-208, commercialisée il y a moins d’un an. Depuis, la e-2008, la DS 3 Crossback e-Tense, et les Opel Corsa-e et Mokka-e l’ont rejoint, ainsi que l’iconoclaste Citroën Ami. En matière d’hybride rechargeable, le développement est à peine plus avancé avec seulement deux motorisations de 225 et 300 ch que l’on trouve sur les Citroën C5 Aircross, DS 7 Crossback, Opel Grandland X et Peugeot 3008 et 508. Le renoncement à la technologie Hybrid Air se traduit aujourd’hui par un retard en matière de petites hybrides, très prisées. En revanche, la réorganisation des marques au sein du groupe, initiée par l’actuel PDG, Carlos Tavares, semble porter ses fruits même si DS Automobiles a encore un très long chemin avant de pouvoir se prétendre l’égal d’Audi, BMW et Mercedes, et qu’Opel se relève lentement. Surtout, PSA souffre de la contraction de ses principaux marchés, l’Europe et l’Amérique latine même si ses parts de marché progressent pour la majorité des marques de l’entité dans de nombreux pays.

En parallèle, la crise du Coronavirus n’a pas affecté les préparatifs de la fusion avec FCA (Fiat Chrysler Automobiles). Les deux futurs partenaires ont même déjà annoncé le nom que portera le nouveau groupe : Stellantis. Même si, aujourd’hui, le groupe italo-américain parait très en retard dans le développement de voitures plus propres, cette association a du sens car elle permettra de partager les investissements sur un plus grand nombre de véhicules. On imagine ainsi sans peine qu’une future Fiat Punto sur base de Peugeot 208 devrait rapidement être annoncée après l’officialisation de cette fusion. Celle-ci permettra également à Carlos Tavares de réaliser l’un de ses rêves : réimplanter Peugeot sur le marché nord-américain. Ce come-back est prévu pour 2023 avec 3 modèles de types SUV et crossover. La principale difficulté de ce retour, l’implantation d’un réseau, pourrait simplement être levée en faisant appel à tout ou partie du réseau Chrysler/Dodge/Ram. Une fois opérationnel, Stellantis sera un acteur majeur en Europe, en Amérique du sud et dans certains pays en voie de développement, tels que la Turquie. Mais il ne faut pas pour autant brûler les étapes, la situation financière de PSA restant potentiellement précaire, d’autant que 2020 devrait se terminer avec une chute des ventes mondiales de l’ordre de 20 à 25%.

Citroën Ami
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