Faut-il revendre son diesel ?

Adulé il y a encore peu, le diesel est désormais devenu le cauchemar de bon nombre d’automobilistes français. Pointés du doigt par les politiques et certains de leurs compatriotes, ils n’ont plus qu’une interrogation en tête : doivent-ils se défaire de leur buveuse de gasoil ?

sommaire :

Une rentabilité plus incertaine... mais pas impossible

Cédric Morançais le 11/06/2018

Partagez

réagir


DR

Si l’interdiction du diesel, partielle ou totale, n’est pas pour demain, les propriétaires de ce type de véhicules ne sont toutefois pas à l’abri des coups durs. Et le premier d’entre eux frappe là où cela fait le plus mal : le portefeuille. Hormis l’augmentation actuelle des cours du brut, qui impacte de façon égale le prix hors-taxe de tous les carburants pétrolifères (il a plus que doublé depuis début 2016), le Gouvernement a lancé une politique d’augmentation des taxes destinées à aligner le niveau de celles touchant le gasoil sur leurs homologues qui concernent le sans-plomb. Dans cette optique, les taxes ont augmenté de 7,6 centimes pour le premier contre « seulement » 3,84 centimes pour le second. Un scénario qui se répétera tous les ans jusqu’à atteindre l’équilibre en 2021. Ce qui signifiera, qu’à la pompe, le gasoil sera affiché à un tarif plus élevé que le sans-plomb, ce dernier étant, depuis toujours, à un prix hors-taxe moins élevé (0,54 € par litre pour le SP95 contre 0,55 € par litre pour le gazole au 11 mai 2018). La hausse des cours du brut pénalise déjà le gazole. En effet, plus le prix du baril est élevé, moins l’écart à la pompe entre sans-plomb et gazole est important. Et si cette différence diminue, compenser le surcoût à l’achat d’un diesel devient de plus en plus difficile.

Le prix à la pompe étant la principale motivation d’achat pour une voiture diesel, ce ré-alignement risque de faire souffrir encore plus ce marché. D’autant qu’à tous les autres postes budgétaires, rouler en diesel coûte plus cher que le faire en essence. A modèle et puissance équivalent, comptez de +5 % à +20 % pour l’entretien et jusqu’à +30 % pour l’assurance. Pour ceux qui préfèrent louer plutôt qu’acheter leur voiture, la note risque aussi de s’alourdir. Avec les incertitudes planant sur le marché de l’occasion, les bailleurs devraient revoir à la baisse leurs engagements de reprise et donc, mécaniquement, augmenter le montant à financer (une location permet de financer seulement l’écart existant entre la valeur neuve de l’auto et l’engagement de reprise) et les loyers mensuels.

Dans tous les cas de figure, les modèles citadins et compacts seront beaucoup plus touchés que les autres. En effet, l’écart de consommation existant entre une routière ou SUV familial essence et son homologue diesel (2 à 3 l/100 km en moyenne) laisse ce dernier toujours plus économique au quotidien pour qui parcourt, au minimum, 20 000 km annuellement, et ce, même en tablant sur un gazole 2 à 5 centimes plus cher au litre que le sans-plomb.

article précédent  Une baisse accélérée par le Dieselgate

Page précédente
Une baisse accélérée par le Dieselgate

Partagez

réagir

Commentaires