Faut-il revendre son diesel ?

Adulé il y a encore peu, le diesel est désormais devenu le cauchemar de bon nombre d’automobilistes français. Pointés du doigt par les politiques et certains de leurs compatriotes, ils n’ont plus qu’une interrogation en tête : doivent-ils se défaire de leur buveuse de gasoil ?

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Des craintes sans réel fondement

Cédric Morançais le 11/06/2018

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Jusqu’à maintenant, dans l’Hexagone, les seules voitures interdites de circulation sont celles qui présentent une réelle dangerosité (mauvaise réparation suite à un accident, absence de contrôle technique). L’arrivée de la vignette Crit’Air, en 2017, met, pour la première fois, à la porte de certains centres urbains les automobiles considérées comme étant trop polluantes. Dans le détail, on se rend compte que les modèles diesel sont davantage mis au banc que les essence. Dans la foulée, Anne Hidalgo, la Maire de Paris, annonce vouloir totalement bannir ce type de véhicules de sa cité à l’horizon 2024. Et certaines autres villes laissent entendre qu’elles réfléchissent à la même prohibition. Pour les automobilistes désireux ou nécessitant, de pouvoir se déplacer partout et en tout temps, pas question de se retrouver avec une voiture privée de ville. Dans les faits, rien n’est encore acquis pour ces municipalités. Tout d’abord parce que 2024, c’est presque demain. Impossible de renouveler suffisamment le parc automobile en moins de six années. D’autre part parce qu’il semble inconcevable de bannir des voitures qui répondront alors aux normes anti-pollution en vigueur. Enfin, certains opposants à ces mesures laissent entendre qu’ils n’hésiteront pas à dénoncer devant la justice ce qu’ils considèrent comme une stigmatisation.

Même pour ceux qui ne croient pas à ces futures interdictions de circulation, ou qui ne se sentent pas concernés parce qu’ils habitent en milieu rural, l’inquiétude est de mise. En effet, le climat anti-diesel pourrait rapidement rendre leur auto quasiment invendable en occasion, ou alors à une valeur ridicule par rapport à son homologue essence. L’exemple de l’Allemagne, où les annonces de projet de restrictions de circulation, une idée que la justice d’Outre-Rhin considère comme étant légale, sont plus avancées qu’en France, a de quoi refroidir. De l’autre côté de la frontière, et en quelques mois seulement, la côte de certains modèles consommateurs de gazole a ainsi baissé jusqu’à 30%. Une chute justifiée par la baisse de la demande de ces autos en occasion : chez les particuliers, elle a été divisée par deux ! Ce phénomène ne semble pas (encore ?) poindre chez nous. D’abord parce que le diesel conserve la majeure partie de la demande en seconde main, avec presque deux tiers du marché. Pour les « grosses » voitures (familiales, routière et leurs équivalents SUV et monospaces), la part dépasse même les 75%. Seuls les modèles citadins de moins de 5 ans ont véritablement souffert d’une baisse de la demande. Mais la raréfaction de cette offre permettra à ces petits diesel de conserver, dans de nombreux cas, une valeur de bon niveau.

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Une baisse accélérée par le Dieselgate

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