Essence ou Diesel : comment faire le bon choix ?

Longtemps grand favori des automobilistes français, le diesel souffre, depuis trois ans, d’un certain désamour. Faut-il pour autant, comme voudraient nous le faire croire certains politiciens, en finir avec ce carburant ? Nous dressons un état de la situation actuelle afin que vous puissiez, lorsque viendra l’heure de changer de voiture, faire le meilleur choix.

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Le diesel, pas toujours plus économique

Cédric Morançais le 23/06/2015

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SuperCar / RoadTrip

Moins agréables à conduire et plus bruyants que leurs équivalents essence, les modèles diesel sont, en prime, plus chers à l’achat. Comptez de 1 500 € à 2 500 € supplémentaires pour une citadine ou une compacte. Peu importe, les propriétaires de véhicules diesel sont persuadés qu’ils font des économies chaque jour grâce au moindre appétit de leur monture et du prix au litre de son carburant (le gain moyen est actuellement d’environ 0,20 € par rapport au sans-plomb 95). Pourtant, nombre d’automobilistes ne rentabilisent jamais l’achat d’un diesel. Le prix de vente n’est en effet pas le seul poste où une voiture diesel s’avère plus coûteuse qu’une essence.

A la moindre révision, les choses s’engagent mal pour le diesel. Il réclame en effet une huile plus pointue, comprenez plus chère. Délivrant par ailleurs plus de couple qu’un bloc fonctionnant au sans-plomb, un moteur diesel réclame nombre de pièces d’usure spécifiques, souvent renforcées et, donc, elles aussi plus couteuses. Sans compter que nombre d’entre elles, à cause du poids supérieur de ces véhicules, s’usent plus vites. C’est le cas, notamment, des pneumatiques ou des plaquettes et disques de frein. Mis bout à bout, ces surcoûts entrainent une majoration du budget entretien de l’ordre de 15 à 30%.

Autre poste à revoir à la hausse, celui de l’assurance. C’est logique, le montant des primes étant calculés, notamment, en fonction du prix de vente d’une auto, mais également du coût des pièces qu’il faudra remplacer suite à un accident. Bien sûr, celui des éléments esthétiques (carrosserie, boucliers…) ne différent pas entre deux versions, mais dès qu’il faut remplacer des éléments mécaniques (moteur, turbo…), la facture s’envole coté diesel. Pour un même modèle, tablez sur une surprime de 10 à 20% en « faveur » du diesel.

Ces majorations semblent toutefois insuffisantes pour refroidir une bonne partie des fans du gasoil, persuadés qu’ils récupèreront leur mise en intégralité au moment de la revente. Le temps où une voiture diesel se revendait beaucoup plus cher qu’une essence est pourtant révolu. La suroffre oblige les vendeurs à revoir leurs prétentions à la baisse s’ils veulent voir leur bien trouver rapidement preneur. En parallèle, de plus en plus d’acheteurs d’occasion se tournent à nouveau vers l’essence, échaudés par les récits de panne couteuse dont certains propriétaires de diesel ne sont pas avares. La forte probabilité qu’à moyen terme le tarif du gasoil rejoigne celui du sans-plomb et que la circulation dans certains centres urbains soient interdites aux diesel ne répondant pas aux dernières normes participent également à ce changement de la politique de nombre d’acheteurs potentiels.

Avant de signer pour une voiture diesel, il faudra donc vous assurer que vous roulerez suffisamment pour amortir tous les surcoûts inhérents à ce type d’auto. Prenez le temps de les lister (votre assureur pourra vous donner le montant des deux polices et votre concessionnaire est en mesure de vous fournir le coût des opérations les plus courantes et des principales pièces d’usure) et de les comparer aux économies que vous ferez au budget carburant. Les surprises peuvent être de taille, les seuils d’amortissement allant de 0 à plus de 100 000 km annuels suivant les modèles, et indépendamment de la catégorie à laquelle ils appartiennent. Partez du principe que si les économies du poste carburant ne compensent pas les dépenses supplémentaires après trois années d’utilisation, le diesel n’est pas fait, sur le plan pécunier, pour vous.

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