Autojumble de Beaulieu 2004

Le 38e Autojumble de Beaulieu a confirmé son rang de plus grande bourse d´Europe consacrée à l´automobile de collection.

sommaire :

ROVER P5 B

Gilles Bonnafous le 11/09/2004

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Majestueuse mais sans ostentation, la Rover P5 est une voiture de luxe typiquement britannique. C’est la voiture des Lords, des banquiers de la City et des avocats d’affaires. Des ministres aussi, et même du premier d’entre eux, Harold Wilson, qui commanda une version spéciale adaptée à ses goûts. Des P5 ont également servi sous l’uniforme comme voitures officielles des militaires de sa Gracieuse Majesté. La famille royale elle-même a possédé des P5, en particulier Elisabeth II et la Reine mère. La voiture de la Reine et celle d’Harold Wilson (des P5B) se trouvent aujourd’hui au musée Heritage Motor Centre de Gaydon. Celle de la Reine était exposée au Mondial 2004 sur le stand MG-Rover.

ROVER
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Le marché des véhicules de collection de Beaulieu offrait à la vente un magnifique exemplaire de P5B 3,5 litres, l’une des dernières voitures construites de la lignée P5. Parfaitement entretenue tout au long de son existence, entièrement d’origine et non restaurée, elle se présentait dans un état exceptionnel. La voiture fut commandée par un médecin de renom, qui la fit doter d’un équipement personnalisé : vitres teintées, sièges arrière de style coupé et plateaux pique-nique. Ce premier propriétaire l’a conduite de 1973 à 1975, avant de la céder à son fils qui l’a gardée jusqu’à aujourd’hui. Elle fut vendue dès le samedi matin pour 4000 £. Seulement !

La P5 voit le jour en 1958, où elle prend place à côté de la P4. De classe supérieure et de gabarit nettement plus imposant, elle n’éclipse pas sa devancière qui sera produite jusqu’en 1964. Œuvre de David Bache, designer attitré de Rover et British Leyland, la P5 apparaît sous les traits d’une élégante berline, même si sa silhouette semble un peu massive. Modernisée par rapport à la P4, elle n’en dégage pas moins un charme très britannique.

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Première monocoque de la marque de Solihull, la P5 est motorisée par un six cylindres de trois litres et 115 ch dérivé du 2,6 litres de la P4 90. La voiture va évoluer sagement au fil des ans, recevant d’abord des freins à disques à l’avant, puis une culasse Weslake qui fera passer la puissance à 134 ch (près de 175 km/h). C’est la P5 Mk 2. En 1965, apparaîtra la Mark 3, qui bénéficiera d’améliorations apportées à la boîte de vitesses et d’un habitacle restylé.

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C’est en 1967 que la fière limousine reçoit un moteur vraiment digne de son rang. Il s’agit du V8 en alliage léger de 3,5 litres de la firme américaine Buick et qui a équipé la « compact » Special au début des années soixante. Ce groupe avait été remarqué par William D. Hurst, le directeur de Rover, lors d’un voyage effectué aux Etats-Unis en 1963. Construit sous licence en Angleterre, il connaîtra un avenir aussi long que radieux, faisant notamment le bonheur du Range Rover. Monté dans la P5, il permet avec ses 150 ch d’atteindre la vitesse de 185 km/h. D’une grande souplesse, il est accolé à une boîte de vitesses automatique Borg Warner à trois rapports.

Ainsi gréée, la voiture, devenue Mk 3 P5B, apparaît comme la plus homogène et la plus désirable de la lignée P5. Reconnaissable à ses nouvelles roues « Rostyle », elle sera produite jusqu’en 1973. Dix ans plus tôt, Rover avait lancé une seconde version de la P5, une berline très élégante au pavillon abaissé et étrangement baptisée « coupé ». La formule vient d’être reprise par Mercedes avec la CLS présentée à Paris au Mondial 2004. Comme quoi l’histoire n’est qu’un perpétuel recommencement…

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