Essai SKODA Octavia RS Combi
Walid Bouarab le 16/06/2025
Trouver un break compact et suffisamment énervé devient compliqué. Heureusement, Skoda n'a pas encore sonné le glas de son Octavia RS Combi qui profite elle aussi d'un restylage discret.
S'il n'en restait qu'une
Elle avance masquée, cette Skoda Octavia RS Combi. Ni badge ostentatoire, ni appendice aérodynamique criard, et encore moins de générateur de son artificiel qui hurle dans les oreilles à chaque coup de gaz. Pourtant, sous son costume de père de famille pressé, se cache une authentique routière des temps anciens. Un break à essence, compact, sportif et presque discret. En 2025, une telle proposition relève de l'anomalie. Tant mieux : elle n'a jamais été aussi désirable.
Pendant que les SUV hybrides rechargeables colonisent les concessions et que les sportives thermiques se raréfient, Skoda persiste et signe avec cette RS Combi, propulsée par un bon vieux 2.0 TSI de 265 chevaux. Un quatre-cylindres connu, partagé avec d'autres modèles du groupe Volkswagen, mais ici débarrassé de toute ambition électrifiée. Pas d'hybridation, même légère. Un simple moteur thermique, une boîte DSG à double embrayage, et un châssis qui a encore des choses à dire. Voilà qui sonne presque comme un manifeste. La recette est simple, mais efficace. L'Octavia RS Combi repose sur une plateforme MQB Evo bien connue, peaufinée ici pour un usage dynamique sans devenir caricatural. Le train avant encaisse avec aplomb, l'arrière suit avec rigueur, et le tout distille un agrément de conduite étonnamment pur. Sur route, la direction — bien que peu bavarde — s'avère suffisamment précise pour engager le break avec conviction dans les virages, pendant que le différentiel électronique fait le job pour préserver la motricité. Le train avant est joueur, parfois presque trop si le bitume est humide, mais toujours sain.
Madame Raisonnable
Le confort, lui, reste une qualité de la maison. Grâce à l'amortissement piloté, l'Octavia RS sait rester civilisée au quotidien, même si la monte pneumatique 19 pouces impose quelques trépidations en ville. Sur autoroute, elle file droit, sereine, et son insonorisation soigneusement calibrée permet de voyager loin sans fatigue, avec en prime un volume de coffre de 640 litres, ce qui n'est pas rien dans un segment qui n'en propose plus guère. C'est là que cette Skoda prend tout son sens : elle coche des cases que presque plus personne ne propose. Une familiale à la fois habitable, dynamique, et abordable dans une certaine mesure — à partir de 47 500 € hors options — qui ne cède pas aux sirènes du tout-électrifié.
Pas de recharge à planifier, pas de malus à six chiffres. La consommation ? Comptez entre 7 et 9 litres selon l'usage, ce qui reste honnête vu les performances. Et quelles performances ! le 0 à 100 km/h est abattu en 6,7 secondes, les reprises sont solides, la boîte DSG réagit au quart de tour, et l'ensemble respire une belle homogénéité. Ce n'est pas une bête de circuit, certes, mais un vrai plaisir de tous les jours, ce qui est peut-être plus difficile à concevoir et à réussir.
Tout n'est pas parfait pour autant. Le moteur, s'il est volontaire, manque un peu de caractère. Il pousse, il souffle, mais ne chante pas. Les envolées mécaniques ne provoquent ni frissons ni chair de poule. Et même en mode Sport, la sonorité reste contenue. Ceux qui cherchent les envolées lyriques d'un cinq-cylindres Audi ou la rage d'un six-en-ligne BMW resteront sur leur faim.
De même, si la présentation intérieure est sérieuse, bien équipée et techniquement au point, l'abus de surfaces tactiles et de menus numériques nuit parfois à l'ergonomie. Il faut s'habituer, composer avec l'interface, et ne pas être trop pressé quand il s'agit de modifier la climatisation. Mais ce sont là les compromis du monde moderne.
Pour le reste, cette Octavia RS Combi 2025 impressionne par sa cohérence. Elle va vite, elle transporte, elle ne crame pas une batterie à chaque feu rouge, et elle se gare dans un emplacement normal sans rogner sur son capital sympathie. En 2025, ça vaut presque de l'or. Car il faut bien le dire : des breaks de ce genre, il n'en reste plus beaucoup. Ni premium, ni low-cost, ni électrique, ni pachydermique, cette Skoda trace son propre sillon, loin des tendances. C'est une sportive pour ceux qui ne veulent pas le dire trop fort. Une familiale pour ceux qui ne veulent pas s'ennuyer. Et surtout, une proposition à contre-courant dans un marché devenu monotone. Pour tout cela, on lui pardonne son moteur un peu trop sage et son ergonomie tactile, car au volant, ce break a ce petit quelque chose d'authentique, cette sincérité mécanique que l'on croyait disparue. Et ça, ça n'a pas de prix — ou presque.
À retenir



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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation
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