Essai MITSUBISHI Outlander PHEV Instyle+

Cédric Morançais le 30/09/2025

Si Mitsubishi a toujours été un constructeur discret sur notre marché, quelques-uns de ses modèles y ont toutefois remporté un succès enviable. Le dernier d'entre eux a été l'Outlander PHEV, commercialisé entre 2013 et 2021, et qui a souvent été l'hybride rechargeable le plus vendu dans l'Hexagone. Et alors qu'on ne l'attendait plus, le voilà qui fait son retour dans une définition totalement revue. Pour le meilleur ?

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Le retour du pionnier

Après une longue période de flottement, durant laquelle certaines rumeurs annonçaient carrément un retrait imminent du marché européen, Mitsubishi a décidé de faire, à nouveau, du vieux continent un marché d'importance. Un revirement de situation opportun, puisque largement facilité par le rapprochement avec Renault via Nissan. Depuis 2023, la gamme se complète donc de Renault rebadgées et à peine modifiées sur le plan esthétique. Il y a deux ans, le Renault Captur est ainsi devenu Mitsubishi ASX, suivi, quelques mois, par une nouvelle mouture de la Colt, une Clio à la sauce nipponne. Suivront, dans les prochains mois, des dérivés des Renault Symbioz et Scénic E-Tech. Un beau programme qui manque toutefois singulièrement d'originalité et risque de finir de dérouter les derniers fidèles de la marque…

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Parmi ces derniers, une part importante concerne des possesseurs d'Outlander. Ce SUV familial a déjà connu, en Europe, deux générations. La première a eu un succès relativement modeste puisqu'elle connaissait des dérivés estampillés Citroën C-Crosser et Peugeot 4007 qui ont, en toute logique, séduit la majorité de la clientèle. Mais l'apparition, en 2013, de la 2ème génération, cette fois-ci uniquement commercialisé par Mitsubishi, a largement changé la donne. En effet, ce nippon était alors le premier de sa catégorie à proposer une variante hybride rechargeable. Il a d'ailleurs été, durant plusieurs années, le véhicule utilisant cette technologie le moins cher du marché français et, en conséquence, celui qui était le plus vendu. Un succès sur lequel il était urgent de capitaliser.

Tel le PhénixPhénix

Une toute nouvelle génération de l'Outlander vient donc d'investir les concessions françaises porteuses des 3 diamants. Sur la forme, tout change. Alors que son prédécesseur arborait des lignes sans grand charme et même plutôt molles, ce nouveau venu se veut plus charmeur. La face avant est des plus imposantes avec sa large calandre cerclée de deux crosses dont la teinte imite le chrome. En partie supérieure, on trouve des feux de jour à LED qui donnent à l'Outlander un regard félin, mais les optiques principales sont, pour leur part, situées plus bas sur le bouclier, au sein duquel elles tentent de se fondre. Pour mieux démontrer sa montée en gamme, le capot peut même arborer les lettres OUTLANDER, comme le fait Range Rover.

La partie arrière est tout aussi massive avec de nombreux plis de carrosserie qui donnent un aspect plus « solide » à la poupe. Celle-ci est allongée visuellement par les feux aux contours assez simples mais qui s'étendent largement sur le hayon. A noter que, selon les finitions et les coloris, le pavillon peut arborer une teinte différente de celle du reste de la carrosserie.

A l'américaine

A bord, le Mitsubishi Outlander PHEV se montre des plus accueillants. L'espace ne manque pas au second rang et même la place centrale est suffisamment confortable pour envisager des voyages réguliers en y étant installé. On regrette toutefois que la malle ne profite pas des dimensions extérieures pour offrir un volume aussi généreux que celui de la plupart de ses concurrents. Avec 467 l, il faudra parfois se restreindre sur le nombre de bagages.

Autre étrangeté relevée dans ce Mitsubishi, l'impossibilité d'obtenir, même contre supplément, une 3ème rangée de sièges. Ce n'est certes pas le premier SUV hybride rechargeable à devoir faire l'impasse sur un tel équipement, mais certains constructeurs, tels que Peugeot avec son 5008, parviennent désormais à concilier les deux.

L'Outlander tente de faire oublier ce manquement avec une planche de bord au dessin moderne, mais finalement assez classique, composée majoritairement de matériaux de bonne facture. Sur la version haut de gamme Instyle+, essayée ici, l'ensemble profite de la présence, en série, de la sellerie cuir semi-aniline pour tenter, du moins visuellement, de rivaliser avec la qualité perçue de certains SUV premium.

La dotation de série est d'ailleurs l'un des points forts de cet Outlander, le package complet d'aides à la conduite, les jantes d'au moins 18'', le GPS et le système audio Yamaha étant de série sur toutes les finitions. Une telle générosité n'est pas sans conséquences sur la grille tarifaire puisque celle-ci débute au-delà de 50 000 €. La finition Instyle+ de notre essai s'affiche même à 66 090 €. Rapportés à la générosité de ce nippon, ses prix sont, finalement, dans la moyenne du segment. Mais l'Outlander a un atout supplémentaire : sa mécanique de 306 ch.

Un atypisme pas forcément payant

Alors que, ces dernières années, les Mitsubishi commercialisées en Europe dérivent toutes très étroitement des modèles Renault équivalents, l'Outlander se distingue totalement de ses cousins, qu'ils soient français ou nippons. Et ce n'est pas seulement une question de choix esthétique. En effet, la technologie hybride de ce Mitsubishi lui est propre.

Au 2.4 essence maison de 136 ch, les ingénieurs ont accolé deux blocs électriques, celui situé sur l'essieu avant annonçant 116 ch et son homologue postérieur 136 ch. Comme c'est presque toujours le cas avec ce type de technologie, chaque moteur délivre sa puissance maximale à un moment distinct de celui des deux autres. Ainsi, la puissance maximale cumulée est de 306 ch… ce qui est déjà fort respectable.

Avec ses 3 blocs, l'Outlander peut également se targuer d'être à transmission intégrale. En revanche, il pêche par sa batterie de 22,7 kWh bruts seulement. L'autonomie en mode tout-électrique se montre ici assez décevante, comparé à ce qu'offrent désormais certains rivaux, avec, en finition haut de gamme, 82,6 km sur le cycle mixte WLTP. Dans les faits, il faudra plutôt viser entre 40 et 50 km selon le terrain, seul un usage intensif en ville permettant de parcourir plus de 75 km sans avoir recours au sans-plomb.

Autre hic, la puissance de charge en courant alternatif est limitée à 3,7 kW, tandis que la prise en courant continu est de type Chademo, un standard peu fréquent sur les bornes européennes.

S'il n'est pas le champion de la fiche technique, en revanche, l'Outlander en remontre à beaucoup avec sa douceur de fonctionnement et son confort. Les sièges sont moelleux, les suspensions prévenantes et l'insonorisation très réussie. A coup sûr, le terrain de prédilection de l'Outlander, c'est l'autoroute. Dans ces conditions, on s'imagine parfaitement enchainer les kilomètres.

Ce sera nettement moins le cas sur un itinéraire sinueux où le poids, supérieur à 2 tonnes à vide, le rend pataud en courbes. Dans ces conditions, lorsque le niveau de charge de la batterie flirte avec le zéro, on peste également contre le manque de vigueur du 2.4. Pour conserver un minimum d'électricité à bord, il ne faudra pas hésiter à jouer avec les modes de régénération. Notons d'ailleurs que l'Outlander est l'un des rares hybrides rechargeables à disposer d'un mode One Pedal.

À retenir

quoteD'abord pensé pour les marchés asiatiques et américains, le nouvel opus du Outlander s'est, logiquement, adapté à ses principaux viviers de clientèle. Comparé aux références européennes, il peut donc sembler en retrait, notamment en matière d'utilisation en 100 % électrique. Mais sa « gueule » et son confort seront des atouts suffisants aux yeux de certains.
points fortsLook, habitabilité, confort
points faiblesAbsence d'un 3ème rang de sièges, volume de coffre, autonomie électrique
14.1

20
Les chiffres
Prix 2025 : 66 090 €
Puissance : 306 ch
0 à 100km/h : 7.9s
Conso mixte : 0.8 l/100 km
Emission de CO2 : 19 g/km
Notre avis
Note de coeur : 13/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
15/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
16/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
16/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
15/20

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