Essai HYUNDAI Tucson 1.6 T-GDi hybride 20th Anniversary

Dans un segment où les SUV se marchent littéralement sur les roues, le Coréen ne compte pas jouer les figurants. Il continue de miser sur un design affûté et une qualité de présentation en nette progression pour entretenir sa belle histoire d'amour avec le public européen. Et ce n'est pas cette version restylée qui viendra briser cet élan. Dès le premier regard, les habitués noteront les retouches subtiles : calandre redessinée, signature lumineuse un peu plus travaillée et un bouclier qui semble faire de la musculation discrète. Mais c'est à l'intérieur que le Tucson souffle réellement ses vingt bougies. Le tableau de bord fait peau neuve, et c'est là que la transformation prend tout son sens. Exit le double écran intégré, bienvenue à un ensemble plus fluide, mieux intégré et visuellement plus moderne. La dalle centrale flottante rejoint l'écran d'instrumentation, dans un style très horizontal, plus élégant et plus clair. Les matériaux aussi montent d'un cran. Plastiques moussés, inserts métalliques selon les finitions, et une qualité perçue qui n'a plus rien à envier aux références du segment. On regrettera encore et toujours les alertes à bord des modèles du groupe, toujours aussi nombreuses, différenciées sans comprendre comment, tatillonnes et pénibles à désactiver.

Sous le capot, rien de révolutionnaire : le Tucson conserve sa large palette de motorisations, du simple thermique micro-hybride au PHEV. Dans cette version anniversaire, il peut être animé par le bloc 1.6 T-GDi hybride de 230 ch, un choix équilibré qui marie puissance suffisante et sobriété appréciable. Sur la route, le Tucson reste fidèle à lui-même : une conduite sereine, presque feutrée. La direction n'a pas la précision chirurgicale des plus énervés du segment, mais elle est assez directe pour s'insérer avec confiance dans la circulation. Le roulis est bien contenu, et l'amortissement digère les irrégularités sans broncher, même si les jantes de 19 pouces rappellent parfois leur présence sur les chaussées urbaines un peu râpeuses.

En conduite coulée, c'est un cocon. L'insonorisation est soignée, le moteur reste discret, et la boîte automatique à six rapports joue la carte de la douceur plus que de la vivacité. Ce Tucson ne cherche pas à impressionner par une cavalerie démonstrative, mais plutôt à instaurer un climat de confiance, idéal pour les longs trajets familiaux ou les déplacements quotidiens. Et surtout, il le fait en conservant une remarquable sobriété : jamais notre tableau de bord n'a affiché une valeur supérieure à 7,5l/100km. Et dans cette série anniversaire, quelques attentions supplémentaires viennent flatter les sens : sellerie spécifique, badges dédiés et un niveau d'équipement généreux, où tout ou presque est livré de série. Caméras 360°, régulateur adaptatif, conduite semi-autonome sur autoroute, sièges chauffants et ventilés… Le Tucson n'oublie rien, et surtout pas l'essentiel.

On pourrait lui reprocher un certain manque de caractère mécanique, c'est vrai. Mais dans un monde où les SUV jouent souvent les utilitaires camouflés en lifestyle, le Tucson 20th Anniversary a le mérite d'assumer une forme de sobriété élégante. Il ne crie pas sa différence, il l'affirme dans le détail. Et puis, il y a cette sensation de facilité, presque apaisante, qui s'installe au volant. On monte à bord sans cérémonie, on enclenche la conduite d'un doigt, et on se laisse porter, avec le sentiment que rien ne viendra troubler la sérénité du voyage. Cette édition anniversaire ne révolutionne rien, mais elle incarne parfaitement l'idée d'un SUV compact bien dans son époque, mature sans être ennuyeux, high-tech sans être gadgetisé. Un compagnon de route sûr, que l'on choisit sans hésitation, pas par défaut mais par conviction. Et dans une catégorie où les prétendants sont nombreux et souvent bruyants, ce genre de certitude vaut son pesant de sérénité.