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DODGE VIPER

Acheter une DODGE Viper (1992 - 2001)

Stéphane Schlesinger le 06/07/2022

Sorte d'AC Cobra moderne, la Viper est un pur roadster nanti d'un moteur monstrueux. Pour autant, elle conserve une certaine facilité de conduite.

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Le monstre domestiqué

DODGE Viper (1992 - 2001)

C'est comme un coup de tonnerre qui retentit quand le concept Dodge Viper est présenté en 1989 au salon de Détroit. Sa ligne futuriste suggère comme rarement la puissance, l'agressivité et la brutalité, mais aussi la sensualité. Extraordinaire. Dessinée sous l'égide de Tom Gale, elle est le fruit des cogitations de Bob Lutz, numéro 2 du groupe Chrysler, qui l'imagine comme une AC Cobra moderne. L'enthousiasme manifesté par le public encourage sa mise en production. Celle-ci prendra trois ans, car il faut concevoir un châssis tubulaire pour ce roadster de l'extrême. Cet adjectif paraît même faible pour le qualifier, au vu de la cylindrée de son moteur, la plus importante du monde pour une voiture de série : 8,0 l. C'est aussi le premier V10 jamais installé dans un modèle de route quand la Viper RT/10 est commercialisée début 1992. Pourtant, ce bloc n'est pas spécialement moderne : il appartient à la famille de moteurs LA, apparue en… 1964 ! D'où son arbre à cames central actionnant, via des poussoirs, les 20 soupapes. Heureusement, il est retravaillé par une filiale de Chrysler, Lamborghini Engineering, emmenée par Mauro Forghieri, ancien directeur technique de l'écurie F1 de… Ferrari ! Ainsi, le moteur adopte un bloc en alliage, un carter sec et une distribution optimisée. La puissance de 394 ch s'obtient à un régime très modéré de 5 150 tr/mn. Impressionnant, mais moins que le couple, monstrueux : 620 Nm ! À l'époque, plus fort, ça n'existe pas, du moins en série. Autre étonnement : la boîte manuelle compte 6 rapports, et s'associe à un différentiel à glissement limité. Pour passer tout ça au sol, les trains roulants sont soignés, adoptant une double triangulation à l'avant comme à l'arrière, et surtout des pneus énormes. Mais ABS et antipatinage brillent par leur absence ! Par ailleurs, la Viper reste très près de la notion de roadster : habitacle dépouillé, absence de vitres latérales, capote pour le moins symbolique... L'auto arrive en Europe en 1993, où elle est vendue sous le blason Chrysler. Son prix est très élevé : 489 900 F, soit 109 500 € actuels. Autant dire qu'elle ne se vendra qu'au compte-gouttes. En 1995, à cause d'un durcissement des normes antipollution, la puissance chute à 364 ch, mais en 1996 la Viper est améliorée. Passant de la génération SR1 à SR2, elle voit ses suspensions modifiées et sa boîte provenir désormais de chez Borg-Warner. En 1997, la variante GTS débarque en France. Cette fois, il s'agit d'un coupé, qui bénéficie d'un équipement enrichi (vitres électriques, airbags, clim), cependant que la puissance remonte à 383 ch. La GTS restera la seule version importée dans l'Hexagone jusqu'à la fin de la commercialisation en 2001. Près de 10 000 Viper ont été produites : beau succès pour une auto aussi radicale !

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Au volant

Pas de poignée extérieure pour prendre place dans ce monstre qu'est restée la Viper ! À bord, le siège en cuir se montre plutôt confortable et, surprise, le volant se règle. Cela dit, à cause de l'énorme mécanique, le pédalier est repoussé à gauche. On est donc bizarrement installé. Au démarrage, le colossal moteur sonne de façon… plutôt banale. La faute aux normes européennes, qui ont entraîné la suppression des échappements latéraux. Ensuite, il fait preuve d'une force faramineuse : on est écrasé dans le siège dès les plus bas régimes ! Pas besoin de chasser les tours pour obtenir une accélération démente. Et à 90 km/h, le régime dépasse à peine les 1 000 tr/mn. Hors norme. Surprise, la direction se montre précise, tout comme la boîte, très ferme. Les trains roulants sont bien amortis et relativement tolérants sur les aspérités. Mieux, le châssis très équilibré régale par son énorme grip. De sorte qu'on se sent en confiance au volant de cet engin finalement docile et efficace si on le conduit proprement. Sinon, gare au survirage ! Dommage, les remous d'air envahissants, la capote non étanche et l'absence de rangements à bord n'incitent pas au voyage.

Fiabilité

Très peu poussé, le moteur semble increvable et la boîte est solide. L'embrayage passe rarement les 80 000 km, mais dure plus longtemps que sur n'importe quelle supercar européenne ! En fait, les gros budgets concernent les pneus et le carburant.

La cote

La cote de la Viper a entamé une hausse voici dix ans. À l'époque, un bel exemplaire se négociait 25 000 €. En 2018, il fallait compter 40 000 € pour un belle auto. Aujourd'hui, il faut débourser 60 000 € pour un roadster RT/10 impeccable d'environ 60 000 km. Pour une GTS, bien plus rare en Europe, ajoutez 15 000 €. Un import depuis les États-Unis peut être à prévoir.

Evolution

1989 : Présentation du concept Dodge Viper.

1992 : Commercialisation aux USA du modèle définitif.

1993 : La Viper arrive en France sous la marque Chrysler.

1996 : Modifications, la Viper passant de la génération SR1 à SR2.

1997 : Arrivée du coupé GTS, qui remplace le roadster en France.

2001 : Fin de commercialisation.

Trois points clés

Look ahurissant

Puissance démoniaque

Cote en hausse

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