Salon de Genève 2005

Compte rendu

Jean-François Destin le 03/03/2005

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Lire l'avenir tout en évoquant le passé : le Salon de Genève, tel une boule de cristal s'est ouvert jeudi 03 mars 2005 dans une ambiance studieuse, appliquée et réaliste.

Lire l’avenir tout en évoquant le passé : le Salon de Genève, tel une boule de cristal s’est ouvert jeudi 03 mars 2005 dans une ambiance studieuse, appliquée et réaliste. Finis les pom-pom girls, les dixieland et les trapézistes pour attirer le chaland. Pour cette 75 ème édition placée sous le signe de l’innovation, les organisateurs du Palexpo avait seulement demandé aux constructeurs de sortir de leur musée leurs icônes d’autrefois. Histoire de visualiser le chemin parcouru par cette automobile qui, bientôt en manque de carburant d’origine fossile, devra maîtriser de nouvelles énergies. Trônaient entre autres aux côtés des derniers modèles, une 402 Andreau de 1936 chez Peugeot, les inoubliables Giulia et Zagato S2 chez Alfa, une Type E chez Jaguar et sur le stand Mini une Morris Cooper S qui permit à BMC d’être champion du monde des rallyes au début des années 60. Dans son rôle de pionnière dans ce domaine, la marque suédoise Volvo de son côté a préféré montré l’évolution de la sécurité passive en exposant le Safety-car de 72, le VESC, le Safety Concept de 2001 et une S40 d’aujourd’hui après un crach-test à 56 km/h. Saisissant.

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Exceptionnellement riche en nouveautés, concept-car et études de style, le rendez-vous helvétique majeur en terrain neutre (la suisse ne construit pas d’automobiles) a confirmé cette tendance visant à multiplier les offres de petites voitures économes en carburant, peu polluantes mais ludiques et attrayantes. Alors que les recherches réalistes sur les énergies propres marquent le pas, les constructeurs ont bien compris l’intérêt d’accroître leur part de marchés avec ce type de citadine qui peut aussi s’apparenter à un concentré de luxe et d’innovations. Ainsi la Zoë de Renault, sans doute la révélation la plus insolite et intelligente du salon avec ses trois places et son pavillon étoilé de leds lumineuses. Malgré la présence dans la gamme de Twingo, Clio et de la récente Modus, Renault estime qu’une urbaine de 3.45m futuriste mais surtout très fonctionnelle correspondra à une réelle demande d’ici à trois ans. « Une voiture transporte en moyenne 1,4 personne - argue Patrick Le Quément, responsable du design Renault - mais une deux places est vécue comme une contrainte et la quatrième n’est presque jamais utilisée. D’où l’intérêt d’une 3 places avec un grand coffre derrière le conducteur ».

Chez Peugeot, on a travaillé dans le même sens avec la petite 1007 à portes coulissantes bientôt en vente et dont on exposait à Genève la version RC revêtue d’un robe noir « obsidien ». Mais Frédéric Saint Geours, directeur général de Peugeot qui estime à 17% l’augmentation des ventes de petites voitures en Europe dans les années à venir a surtout insisté sur l’intérêt d’avoir conclu un accord avec Toyota pour produire en commun une urbaine plus standard. Deux mois après la 1007, la 107, fruit de ce partenariat sera en vente en France en même temps que ses cousines (Aygo Toyota et C1 Citroën).

Cette quête d’un nouveau mode du transport individuel urbain sur lequel réfléchissent toutes les marques n’a pas empêché Citroën de focaliser l’intérêt de la presse internationale sur sa C6 de 4.91m, l’inédit vaisseau amiral du double chevron. Sur le stand pris d’assaut, il fallait longuement patienter pour s’installer derrière le volant de cette aérodynamique descendante des DS, CX, SM et XM. Si la finition est au rendez-vous, Citroën dont l’image novatrice est encore bien présente en Allemagne pourrait enfin s’imposer outre Rhin mais aussi dans les pays de grande exportation.

L’autre grande attraction de ce Salon se situait à quelques mètres de Citroën sur le Stand Alfa Romeo. Y régnait une effervescence inhabituelle pour saluer la présence de deux nouveautés majeures, le magnifique coupé Brera signé Giugiaro en remplacement du GTV et la berline 159 pour succéder à la 156. Deux modèles empruntant pas mal de composants GM à commencer, au grand dam des alfistes, par un V6 Holden dont la signature sonore serait, paraît-il, adapté pour faire avaler la pilule.

Mais Genève est aussi la terre d’accueil naturelle des maîtres carrossiers italiens. Pininfarina a frappé fort avec son concept Birdcage 75 ème anniversaire éclipsant un peu Bertone et sa massive étude Cadillac Villa aux 4 portes « papillon » transparentes. A découvrir aussi une étonnant nouvelle Honda Civic, la nouvelle Mazda MX5, la Ferrari F430 spyder, le concept Lamborghini, la Silver Spur, version 4 portes de la Bentley Continental GT, la « petite » Aston Martin V8 Vantage à 104.000 € et la BMW Serie 7 très légèrement « relookée ».

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