30 ans de Renault F1
Gilles Bonnafous le 12/04/2007
Trente ans se sont écoulés depuis la présentation de la première F1 de l’histoire Renault. Depuis, la marque au losange a accumulé huit titres de champion du monde des constructeurs et sept titres de champion du monde des pilotes.
- 1. Sommaire
- 2.Interview de René Arnoux
- 3. La descente aux enfers
- 4. La F1 dans les World Series : Interview de Christian Schmaltz
- 5. Le hold-up du V10 Renault sur la F1
- 6. Les 30 ans de Renault en F1
Interview de René Arnoux
Gilles Bonnafous, le 12/04/2007
Motorlegend : Parlez-nous de votre métier tel que vous l’exerciez.
René Arnoux : Je n’ai pas exercé un métier, j’ai vécu une passion, qui a duré 18 ans. Avec le moteur turbo, c’était fantastique. Ça poussait très fort. A un moment nous avons disposé de 1500 ch pour 650 kilos. Avec un tel rapport poids-puissance, les vitesses d’accélération étaient extraordinaires. Aujourd’hui, les pilotes ont l’antipatinage. A mon époque, l’antipatinage, c’était le pied droit, il fallait gérer au mieux toute cette puissance. J’aimais les circuits rapides comme Spa ou Zeltweg, où l’on atteignait les 250 km/h de moyenne. Je me régalais à exploiter toute la puissance du moteur.
René Arnoux : Je n’ai pas exercé un métier, j’ai vécu une passion, qui a duré 18 ans. Avec le moteur turbo, c’était fantastique. Ça poussait très fort. A un moment nous avons disposé de 1500 ch pour 650 kilos. Avec un tel rapport poids-puissance, les vitesses d’accélération étaient extraordinaires. Aujourd’hui, les pilotes ont l’antipatinage. A mon époque, l’antipatinage, c’était le pied droit, il fallait gérer au mieux toute cette puissance. J’aimais les circuits rapides comme Spa ou Zeltweg, où l’on atteignait les 250 km/h de moyenne. Je me régalais à exploiter toute la puissance du moteur.

© Gilles Bonnafous
Motorlegend : Physiquement, c’était plus difficile ?
René Arnoux : Aller vite est toujours délicat. Les contraintes physiques et les G sont les mêmes, hier et aujourd’hui. Par contre, les pilotes de maintenant n’ont pas à se demander s’ils auront encore des freins en fin de course. Nous si ! On ne savait pas très bien comment ils allaient évoluer. Au début avec Renault, on emmenait entre 220 litres et 230 litres de carburant à bord, ce qui changeait beaucoup le comportement de la voiture. On transpirait au freinage, il fallait parfois pomper pour rattraper les dilatations — les disques étaient en acier et fonte. La direction était lourde, maintenant elle est assistée. Et la boîte de vitesses est commandée par des palettes au volant. A Monaco, on change 70 fois de vitesses au tour, et ce sur 78 tours. A l’époque, on avait un trou dans le gant à la fin du Grand Prix ! Mais j’aimais ça et je n’ai mangé que du pain blanc. Cela dit, pour l’avoir essayé à trois reprises, j’ai trouvé la Ferrari de Michaël Schumacher très facile à conduire. Elle offre un confort extraordinaire au pilote. De mon temps, on adaptait simplement le siège. Maintenant, on construit presque la monoplace autour du pilote.
René Arnoux : Aller vite est toujours délicat. Les contraintes physiques et les G sont les mêmes, hier et aujourd’hui. Par contre, les pilotes de maintenant n’ont pas à se demander s’ils auront encore des freins en fin de course. Nous si ! On ne savait pas très bien comment ils allaient évoluer. Au début avec Renault, on emmenait entre 220 litres et 230 litres de carburant à bord, ce qui changeait beaucoup le comportement de la voiture. On transpirait au freinage, il fallait parfois pomper pour rattraper les dilatations — les disques étaient en acier et fonte. La direction était lourde, maintenant elle est assistée. Et la boîte de vitesses est commandée par des palettes au volant. A Monaco, on change 70 fois de vitesses au tour, et ce sur 78 tours. A l’époque, on avait un trou dans le gant à la fin du Grand Prix ! Mais j’aimais ça et je n’ai mangé que du pain blanc. Cela dit, pour l’avoir essayé à trois reprises, j’ai trouvé la Ferrari de Michaël Schumacher très facile à conduire. Elle offre un confort extraordinaire au pilote. De mon temps, on adaptait simplement le siège. Maintenant, on construit presque la monoplace autour du pilote.

A Dijon en 2007...
© Gilles Bonnafous

...et au GP de Belgique en 79
© Renault communication / DPPI-D.R.

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