Voiture électrique : est-elle faite pour vous ?

Vendue comme LA solution absolue aux problèmes de pollution automobile, la voiture 100% électrique grignote, année après année, des parts sur les principaux marché mondiaux. A-t-elle pour autant vocation à devenir, dans un avenir proche, la voiture de tout-le-monde ?

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Des idées reçues qui n’ont plus toujours de raisons d’être

Cédric Morançais le 26/05/2020

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[bold]Elle est beaucoup plus chère à l’achat.[/bold] C’est toujours vrai dans la majorité des cas si l’on observe le prix catalogue. Mais ça l’est déjà beaucoup moins si l’on tient compte des bonus écologiques accordés par l’Etat français dans la plupart des cas (6 000 € pour un prix facturé de 45 000 € maximum, 3 000 € de 45 001 € à 60 000 €). Ainsi, la différence de tarif entre une Peugeot 208 1.2 PureTech 130 ch et une e-208, toutes deux en finition GT Line, passe ainsi de 9 300 à 3 300 €. En prenant en compte les gains de carburant, d’entretien et, le plus souvent, d’assurance, cette somme est amortie en moins de 3 ans pour la plupart des automobilistes. Dans certains cas, l’électrique est même parfois moins chère que l’essence. Ainsi, la nouvelle Volkswagen ID.3 est annoncée, dans sa version de base de 150 ch, à 30 000 €. Une Golf de même puissance ne vaut aujourd’hui pas moins de 33 225 €.

[bold]On ne sait rien de leur fiabilité.[/bold] Des moteurs électriques dont le principe de fonctionnement est proche de celui d’une auto, nous en utilisons tous chaque jour. Et force est de reconnaitre que la durée de vie de ces appareils est très souvent importante. D’ailleurs, depuis une décennie que la voiture électrique a commencé à se démocratiser, chaque modèle se classe généralement parmi les plus fiables de sa catégorie.

[bold]Je ne pourrais jamais la revendre.[/bold] C’est de moins en moins vrai puisque le Gouvernement fait tout pour que les Français se détournent des modèles thermiques. D’ailleurs, les concessionnaires Renault n’ont désormais plus d’inquiétude sur leur capacité à revendre en grand nombre des Zoé d’occasion. Et pour les plus inquiets, reste la possibilité de louer (LOA ou LLD) plutôt que d’acheter, ce que font déjà plus de trois-quarts des utilisateurs de voitures électriques en France.

[bold]Elle est inadaptée aux longs trajets.[/bold] Avec, en moyenne, 250 km d’autonomie sur autoroute, les électriques les plus récentes permettent de ne faire une pause que toutes les 2 heures, comme il est recommandé de la faire. Certes, pour repartir pour 2 nouvelles heures, il faudra que la pause dure un peu plus longtemps qu’à l’habitude : comptez 20 à 30 minutes pour récupérer 100 à 150 km d’autonomie sur une borne à charge rapide. Un ratio qui ira en s’améliorant rapidement avec l’arrivée de nouvelles bornes et de nouvelles technologies de batteries. Par exemple, le réseau Ionity est déjà prêt pour les autos qui accepteront du 350 kW. Cela permettra de récupérer 500 km d’autonomie en 30 minutes. Et surtout, en contrepartie de ce « temps perdu », les stations-services ne vous serviront plus qu’à vous ravitailler en sandwich.

[bold]Difficile de trouver des bornes de recharge.[/bold] Cela reste assez vrai, même si leur nombre croit jour après jour. On trouve surtout ces bornes en ville ou sur les aires d’autoroute. Mais certaines enseignes de la grande distribution n’hésitent plus à en installer sur leurs parkings, tandis que celles des concessionnaires sont généralement accessibles durant les heures d’ouverture. Les heureux possesseurs d’un pavillon avec garage peuvent, quant à eux, faire installer une borne chez eux, pour un coût compris entre 800 et 1 500 €. L’avantage de cette formule, c’est qu’un plein ne vous coûtera alors que 1 à 3 €.

[bold]Sa conduite est ennuyeuse.[/bold] Il suffit d’en prendre le volant pour se convaincre du contraire. D’une part, parce que le couple maximal est disponible immédiatement, d’autre part parce les batteries placées sous le plancher abaissent le centre de gravité, ce qui diminue fortement le roulis.

[bold]Il faudra construire beaucoup de centrales nucléaires pour alimenter toutes ces autos.[/bold] C’est une rumeur qui court depuis des années mais qui est sans fondement. Dans le pire des cas, 10% de notre production électrique suffira si le parc automobile français est à 50% composé de pure électrique.

[bold]Les matériaux nécessaires à la fabrication des batteries manqueront bientôt.[/bold] En l’état actuel des technologies, cela pourrait être le cas dans quelques années. Mais tous les fabricants annoncent pouvoir s’en passer d’ici 5 à 10 ans en ayant recours à des matières très abondantes, telles que le carbone.

[bold]Une batterie en fin de vie est une énorme source de pollution.[/bold] Ces éléments auront, en réalité, deux fin de vie. Le premier, après l’usage automobile, où elles pourront être utilisées comme solution de stockage statique. Le second où il faudra alors penser à leur recyclage. La fililère est déjà prête pour cela et ce seront plus de 90% des composants des batteries qui seront réutilisables après être passé entre ses mains.

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