Festival automobile de Mulhouse 2004

Le Festival est devenu depuis 1998 l’une des grandes manifestations européennes de véhicules de collection.

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Festival Automobile de Mulhouse

Gilles Bonnafous le 08/07/2004

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Activités multiples, richesse et diversité des plateaux, abondance de voitures de grand intérêt : la septième édition de la Grande Parade de Mulhouse, rebaptisée Festival automobile de Mulhouse, a confirmé son rang de grande manifestation européenne de véhicules de collection. On ajoutera la qualité de l’organisation, celle des shows et des animations, notamment des orchestres de la Nuit de l’automobile, au tableau d’honneur d’un rassemblement conçu dans un cadre festif et qui progresse d’année en année. Avec un bémol toutefois. Car si le maire de Mulhouse, Jean-Marie Bockel, et ses équipes se décarcassent pour offrir un spectacle de haut niveau (et gratuit), on aimerait un public plus présent (à l’exception de la Grande Parade du dimanche après-midi), une population plus concernée par l’événement, des applaudissements plus nourris et plus spontanés ! Bref, ça ferait plaisir de sentir un peu de ferveur populaire…


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Reo de 1908 (Musée Jan Peda)
Reo de 1908 (Musée Jan Peda) Motorlegend.com

Au sein d’un programme abondant, trois événements majeurs ont, pour le passionné d’automobile, marqué le week-end : le Trophée international des Musées, le Concours d’état et d’élégance et la Grande Parade en clôture. Douze musées européens concouraient pour le Trophée des Musées, deux italiens, deux allemands, deux belges, un suisse, un polonais et quatre français (Musée de Mulhouse, Musée Henri Malartre, Musée de l’Aventure Peugeot et Musée de Lorraine). Le Grand Prix a été fort légitimement attribué à la Fiat 1500 Touring de 1939 du Musée Luigi Bonfanti, une merveille venue d’Italie en compagnie d’une autre voiture magnifique, une Alfa Romeo 1750 GS Zagato.

Le palmarès honorait encore une remarquable Reo de 1908 (du musée polonais Jan Peda) et la Maserati A6G 2000 cabriolet Frua du Musée Henri Malartre. Primées également deux Lamborghini, la dernière Countach produite (une 25e Anniversaire) ainsi que la dernière Jalpa construite (châssis n°12419), les deux voitures ayant pris, aussitôt sorties d’usine, la direction du musée de la marque (elles ne comptent que 300 et 400 kilomètres au compteur !). Quant à la formidable Stanley « coffin nose » à vapeur de 1911 présentée par Autoworld de Bruxelles, elle a conquis le jury comme le public par son silence absolu de fonctionnement. Cette voiture, trouvée au Canada et qui a nécessité 18 ans de restauration, renvoie à une époque où, aux Etats-Unis, le moteur à explosion bataillait ferme (avant de s’imposer définitivement dans les années vingt) contre les chaudières à vapeur et le moteur électrique.

Dernière Lamborghini Countach produite
Dernière Lamborghini Countach produite Motorlegend.com
Dernière Lamborghini Jalpa construite
Dernière Lamborghini Jalpa construite Motorlegend.com

Autre temps fort, le Concours d’état et d’élégance donnait à voir de très beaux spécimens de modèles majoritairement français, et pour plus de la moitié d’avant-guerre (Panhard, Delage, Talbot, Salmson, Hotchkiss). Lors de la remise des prix organisée sur la place de la Réunion, le centre historique de la ville, triomphait, à la nuit tombante et au cours d’un show rythmé par une compagnie de danse, une Delage Type R de 1911. Ces festivités précédaient la Nuit de l’automobile, où les orchestres étaient associés à des marques automobiles. Comme pendant la journée avec le « Village automobile » et « l’Automoville », de nombreux clubs français et étrangers (dont l’American Car Club Zürich See, le Topolino Club Nederland et un club polonais venu avec dix véhicules) concouraient à la réussite de cette nuit.

Opel 24/50 de 1912 (Musée de Sinsheim)
Opel 24/50 de 1912 (Musée de Sinsheim) Motorlegend.com
Kaiser Henry J (Musée de Spa-Francorchamps)
Kaiser Henry J (Musée de Spa-Francorchamps) Motorlegend.com

Quant au « Kilomètre de Mulhouse », il voyait raisonner les moteurs dans le calme du dimanche matin. Sur un circuit tracé au cœur de la ville et hérissé de nombreuses chicanes (pour calmer l’enthousiasme des pilotes !), s’élançait une sélection très éclectique de voitures allant d’une Léon Bollet 1909 à une Jaguar type D en passant par une Talbot America.

Pour la Grande Parade, 550 véhicules environ étaient répartis en onze plateaux, chacun étant ouvert par un camion portant un orchestre (autobus Ford T Charabanc, Citroën C4 fourgon Michelin, Pierce Arrow de 1918, Delahaye type 83, etc.). Les voitures étaient sélectionnées en fonction de leur couleur (les rouges, les bleus, les jaunes…), un parti pris original qui permettait un brassage total des marques et des niveaux de gamme. On regrettera cependant l’itinéraire bouleversé par le chantier du tramway, qui a fait perdre à la Grande Parade un peu de son lustre.

Morgan Plus 4 Flat Rad (1952) et Austin Healey Sprite
Morgan Plus 4 Flat Rad (1952) et Austin Healey Sprite Motorlegend.com
Rolls-Royce Silver Ghost de 1924 (Musée National de l'Automobile)
Rolls-Royce Silver Ghost de 1924 (Musée National de l'Automobile) Motorlegend.com

Au total, un millier de véhicules s’étaient donné rendez-vous à Mulhouse, conduits par des collectionneurs français, essentiellement alsaciens et francs-comtois, et de nombreux passionnés venus de Belgique, Suisse, Allemagne, Pays-Bas et Pologne. De la Fiat Topolino à la Rolls-Royce Silver Ghost de 1924 ayant appartenu à Charlie Chaplin, en passant par un Berliet GLM, une Lamborghini Islero et un essaim de berlinettes Alpine, il y en avait pour tous les goûts et toutes les bourses. Sans parler des nombreuses Peugeot d’avant guerre et 203 venues en voisines, des multiples roadsters anglais (Austin-Healey, MG, Triumph, Sunbeam, Morgan) ou des « belles » d’outre-Atlantique (Mustang, Corvette, Thunderbird, Cadillac des fifties, La Salle, Packard).

Rolls-Royce Silver Cloud limousine Hooper (Musée National de l'Automobile)
Rolls-Royce Silver Cloud limousine Hooper (Musée National de l'Automobile) Motorlegend.com
Tatra T 600 Tatraplan
Tatra T 600 Tatraplan Motorlegend.com

Au rayon archéologique, on notait une LG, seule survivante connue de la marque bordelaise à la production confidentielle, et au chapitre des raretés (du moins sur le sol français) on pourra citer une Tatraplan, un tourer Standard de 1930, une Reo Flying Cloud Six de 1935 ou une Kaiser Henry J (1951).

Malgré une météo mitigée, le Festival automobile de Mulhouse édition 2004 doit être qualifié de franc succès. Loin de la manifestation d'initiés fermée sur l'extérieur ou du cercle de snobs repliés sur un gazon chic, cette manifestation sui generis se veut une grande fête ouverte sur la ville. Pour partager la passion automobile avec le plus grand nombre. Aux Mulhousiens d'être dignes du cadeau qu¹on leur fait.

Stanley Coffin Nose de 1911 (Autoworld Bruxelles)
Stanley Coffin Nose de 1911 (Autoworld Bruxelles) Motorlegend.com
Alfa Romeo 1750 GS Zagato (Musée Luigi Bonfanti)
Alfa Romeo 1750 GS Zagato (Musée Luigi Bonfanti) Motorlegend.com
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