Essai VOLKSWAGEN Scirocco 2008

Vincent Desmonts le 07/07/2008

Après les déboires commerciaux de la Phaeton, Volkswagen semble vouloir renouer avec ses racines de constructeur grand public. Le nouveau coupé Scirocco en est le meilleur exemple.

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Présentation

Il y a déjà 34 ans, Volkswagen présentait le coupé Scirocco, qui allait remplacer le Karmann Ghia hérité de l'époque des Coccinelle. Compact, plutôt stylé, agile et économique, le Scirocco remportera un beau succès, avec pas moins de 800 000 exemplaires vendus entre 1974 et 1992. Le Corrado qui lui succèdera ne connaîtra pas la même réussite, incitant Volkswagen à abandonner le segment des petits coupés abordables.

Mais après les déboires commerciaux de la Phaeton, Volkswagen semble vouloir renouer avec ses racines de constructeur grand public. Le nouveau coupé Scirocco en est le meilleur exemple : doté d'un style original et d'une technique au goût du jour, il offre 4 places et un coffre tout en s'affichant à un tarif raisonnable (à partir de 29 150 euros pour cette version 2.0 TSI 200 ch avec boîte DSG).

Un « exploit » rendu évidemment possible grâce à la réutilisation massive d'éléments techniques d'autres modèles de la gamme, comme la Golf, l'Eos ou la Passat. Reste à savoir si l'ensemble saura satisfaire les clients à la recherche d'un vrai coupé sportif à prix attractif...

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Design

A part la couleur vert « flashy » de notre modèle d'essai, le nouveau Scirocco ne partage pas grand-chose avec son prédécesseur. S'il procède de la même logique industrielle (l'ancien modèle partageait également sa plate-forme avec la Golf), le Scirocco cru 2008 mesure 41 cm de plus en longueur.

Aux lignes anguleuses caractéristiques du milieu des années 70 succèdent des traits plus organiques, avec des flancs musclés du plus bel effet et une face avant agressive à souhait.

Hérité du concept-car Iroc présenté au salon de Paris en 2006, l'ensemble ne manque pas d'allure, et le Scirocco ne risque pas d'être confondu avec la Golf GTI dont il dérive assez étroitement. Mais ce style à forte personnalité ne va pas sans quelques menus inconvénients. Le hayon de taille réduite implique par exemple un coffre au seuil de chargement élevé.

Quant à la surface vitrée réduite, elle limite la visibilité, notamment de trois-quarts arrière. Mieux vaut donc piocher le radar de stationnement dans la liste des options !

Habitacle

Volkswagen insiste beaucoup sur un point : bien que stylé, le Scirocco reste un coupé fonctionnel et utilisable au quotidien. L'habitacle ménage donc de la place pour quatre personnes (pas une de plus, homologation pour 4 occupants oblige), et l'espace aux places arrière n'est pas ridicule.

Leur accessibilité pourrait cependant être améliorée, d'autant que seul le siège du passager avant possède la fonction « Easy Entry » qui permet de mémoriser sa position initiale. On se consolera avec les très jolis sièges, un rien « seventies » dans leur style, qui sont spécifiques à ce modèle. En plus d'être agréables à regarder, ils sont confortables et maintiennent bien le corps.

Reprise pour l'essentiel du coupé-cabriolet Eos, la planche de bord est agréable à regarder, ergonomique et plutôt bien finie. A ceux qui regretteraient cet air de déjà vu, le Scirocco réplique avec des contreportes légèrement redessinées, et dotées de belles poignées de maintien triangulaires.

Enfin, si le coffre est relativement peu accessible, il offre une capacité convenable de 292 dm3 lorsque la banquette est en place. En repliant cette dernière, il est possible de charger jusqu'à 755 dm3 de bagages.

Châssis

Le Scirocco reprend pour l'essentiel les liaisons au sol de la Golf GTI, mais avec quelques modifications, notamment des voies élargies (+ 35 mm à l'avant, + 59 mm à l'arrière) au bénéfice de l'adhérence en virage. Quant aux ressorts et amortisseurs, leurs réglages ont été adaptés au centre de gravité plus bas du Scirocco et à sa répartition des masses spécifique.

Pour le reste, on retrouve donc un essieu Mac Pherson à l'avant et un train à quatre bras à l'arrière. L'ESP livré en série cependant – et curieusement – jamais totalement déconnectable. Un choix pour le moins étonnant sur un modèle théoriquement voué à une utilisation sportive, éventuellement sur circuit.

En option (967 euros), le coupé Volkswagen peut recevoir l'amortissement piloté DCC qui adapte la fermeté des amortisseurs en continu selon trois lois sélectionnées par le conducteur (confort, normal ou sport). Un équipement dont notre modèle d'essai était privé.

Moteur

A la fois sportif et économique : le Scirocco entend marier deux objectifs à priori peu compatibles. Côté mécanique, il y parvient en se dotant d'une gamme de moteurs sobres, tous suralimentés, essence et diesel, de 122 à 200 ch.

C'est cette dernière variante que nous avons prise en mains. Ce bloc 2.0 TSI à turbocompresseur et injection directe se distingue à la fois par une courbe de couple très plate (280 Nm de 1 700 à 5 000 tr/min) et par une sobriété appréciable (seulement 7,6 l/100 km en moyenne). Une sobriété obtenue notamment grâce à l'efficace boîte DSG à double embrayage et six rapports, aux démultiplications plutôt longues.

L'ensemble se révèle agréable, à défaut de procurer le grand frisson. Le 0 à 100 km/h est avalé en 7,1 secondes seulement, mais la poussée très linéaire et la sonorité quelconque du 2.0 TSI distillent peu de sensations.

La boîte DSG lisse les accélérations, au grand bénéfice de la douceur de conduite, que ce soit en ville ou sur parcours routier. Mais les amateurs d'envolées lyriques et de sportivité mécanique exacerbée risquent fort d'être déçus...

Sur la route

Si la lecture de la fiche technique et l'observation des lignes acérées du Scirocco peuvent laisser espérer un plaisir de conduite élevé, notre galop d'essai dans les environs de Lisbonne n'a pas permis de confirmer ces espoirs.

Non que le Scirocco ne soit une mauvaise auto, bien au contraire.

Il délivre de belles performances, tient plutôt bien la route, freine fort et préserve un bon niveau de confort. Mais Volkswagen semble avoir oublié qu'un modèle sportif ne peut se contenter de ces qualités fondamentales : il doit aussi procurer des frissons à son conducteur, inscrire un grand sourire sur ses lèvres et lui donner envie de prolonger le voyage.

Le Scirocco n'y parvient pas.

Trop linéaire et pas assez mélodieux, le moteur 2.0 TSI travaille avec l'application d'un bureaucrate zélé : il effectue sa tâche avec efficacité, mais sans passion. Il pousse, plutôt bien, mais sans frisson. La très douce boîte DSG accentue encore cette impression de fadeur.

Côté châssis, même constat : le Scirocco manque de piment. Politiquement correct, il tend à s'obstiner dans un sous-virage certes rassurant mais diablement frustrant pour le pilote amateur. Un peu trop laxiste, l'amortissement maîtrise mal les mouvements de caisse et dégrade la précision de conduite sur routes bosselées.

Pis : l'ESP n'est pas totalement déconnectable, et se remet en action à la moindre incartade ! Vous avez dit sportif ?

À retenir

quoteLe Scirocco cru 2008 s'est assagi. S'il a hérité du style attrayant, des aspects pratiques et des tarifs compétitifs de son lointain prédécesseur, il a malheureusement oublié que ce dernier savait également procurer du plaisir de conduite et des sensations malgré sa puissance modeste. En dépit d'une imposante débauche de technologie, le nouveau Scirocco ne parvient pas à passionner. Il ne faudrait pourtant pas grand-chose pour le rendre séduisant : un châssis plus agile, un ESP totalement déconnectable et une sonorité moteur plus enthousiasmante suffiraient à notre bonheur...
points fortsPerformances, agrément de la boîte DSG, consommations maîtrisées, tarifs compétitifs, 4 vraies places, présentation intérieure soignée.
points faiblesCaractère général effacé, amortissement perfectible, moteur trop linéaire, agilité en retrait.
14

20
Les chiffres
Prix 2008 : 30 900 €
Puissance : 200 ch
0 à 100km/h : 7.1s
Conso mixte : 7.6 l/100 km
Emission de CO2 : 179 g/km
Notre avis
Note de coeur : 13/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
14/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
17/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
13/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
16/20

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Commentaires

avatar de bigblue52
bigblue52 a dit le 09-02-2015 à 17:50
ayant possédé en 77 une porsche carrera 3.0,je peux vous dire que le scirocco 2.0 pousse au moins aussi fort.pour le bruit moteur,il suffit de placer un filtre à air carbone de chez bmc.pour les perfs je me suis adressé chez shiftech engineering pour une reprogrammation à 248cvet 380nm.très satisfait du résultat obtenu.malgré une suspension dcc ,il me semble que des kw meme variant 1 seraient plus efficaces.par contre maintenant un autobloquant me semblerait le bienvenu.
avatar de Racoon
Racoon a dit le 09-09-2008 à 18:56
Je garde effectivement un excellent souvenir de la sonorité du 2.0 TFSI première mouture, tel qu'on le trouvait sur l'ancienne Audi A4 (restylée) ou à bord de la Golf GTI. Hélas, le nouveau 2.0 TSI n'a pas grand chose à voir niveau bruit. C'est également le cas du 2.0 TFSI 211 ch des nouvelles Audi A4...
avatar de Jérémy
Jérémy a dit le 09-07-2008 à 14:48
Salut à tous ! Pas mal le nouveau Volkswagen Sirocco ! Je l'adore !
avatar de sarbo
sarbo a dit le 09-07-2008 à 12:50
Franchement, il y a pire comme sonorité moteur. Celle du 2.0 TFSI est d'ailleurs pas si mal. Ce n'est que mon point de vue ;-)