Essai PORSCHE Boxster S 3.2l (986)

Jean-François Destin le 06/01/2003

Longtemps seule représentante du mythe de la marque, la Porsche 911 devient la doyenne d'une famille unique de sportives exclusives.

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Présentation

Alors que toutes les tentatives précédentes étaient restées vaines (914, 924, 944 voire 930), le Porsche Boxster dont la silhouette rappelle le spyder 550 des années 50 que James Dean aimait tant, est venu enfin épauler la 911 en 1996. Loin d'être la 911 du pauvre, le Boxster a constamment évolué pour devenir une composante majeure de la dynastie. A preuve la dernière variante lancée l'été 2002 et en particulier le Boxter S dont le moteur est passé à 3.2l pour offrir 260 chevaux.

En dépit des progrès de la concurrence, il est difficile de trouver sur le marché un roadster aussi véloce et équilibré. A une séduction intacte, le Boxster S ajoute aujourd'hui des performances en hausse, un châssis d'une rigueur extrême et des sensations de conduite uniques liées en grande partie à son 6 cylindres à plat que dynamisent les rapports bien étagés de la boite 6.

Notre Porsche Boxster S d'essai était équipé de jantes de 18 pouces et de pneus taille ultra-basse. Une monte sans doute recommandée pour s'amuser sur un circuit mais très inconfortable en parcours routier traditionnel. A bannir donc cette option qui augmente encore un prix un peu élitiste.

Le Boxster S coûte en effet 52.000€ et 44.400€ en version de base 2.7l 228 chevaux.

PORSCHE Boxster S 3.2l (986) PORSCHE Boxster S 3.2l (986)

Design

Pourquoi " restyler " une carrosserie encore si attractive ? Les dirigeants de Porsche ne se sont pas vraiment posés la question, se contentant d'améliorer des points de détails. Ainsi la vitre arrière de la capote est désormais en verre. Cet apport a nécessité l'installation d'une nouvelle cinématique d'ouverture et de fermeture qui s'effectue toujours en 12 secondes à laquelle il faut ajouter le temps (très court) pour effectuer à la main le verrouillage central.

Les spécialistes auront remarqué que le nouveau dessin de la capote se rapproche de celui du hard top en aluminium proposé en option. On note aussi l'apparition de porte-gobelets et d'une boite à gants. Pas superflu car si les deux coffres (à l'avant et à l'arrière) atteignent un volume global de 260 dm3, les rangements à bord ne sont pas nombreux. On peut toutefois glisser un journal ou un pull derrière les dossiers des sièges et abriter quelques petits objet sous l'accoudoir central, sur la console central (au dessous de l'emplacement de l'autoradio) et dans les petits bacs de portières.

Malgré l'ergonomie parfaite des sièges baquet, les personnes de grande taille auront toujours du mal à trouver une position de conduite idéale en raison de l'implantation trop basse du volant ( non réglable en hauteur! ). Mais, transcendé par les qualités dynamiques de la voiture, on s'y habitue très vite.

Très fonctionnelle et typée " sport chic ", la vie à bord est contrariée par la qualité de certains composants (le vilain plastique noir des boutons), le frein à main rétif et peu progressif ou l'articulation brutale des clenches d'ouverture des portes et de réglage longitudinal du siège. Pardon, mesdames mais comme la 911, le Boxster compte parmi les modèles virils plutôt destinés aux hommes.

Moteur

Implanté en position central arrière (impossible de l'apercevoir et bien entendu d'effectuer la moindre réparation soi-même), le boxer 3.2l constitue le joyau du Boxster S. Entièrement en aluminium et refroidi par eau, il comporte toutes les sophistications technologiques maison depuis le calage en continu des quatre arbres à cames en tête jusqu'à la tubulure d'admission à flux piloté en passant par la gestion électronique numérique ou l'injection séquentielle de type Multipoint. Les 260 chevaux obtenus à 6200 tours offrent un couple de 310 Nm et une vitesse de pointe de 264 km/h et 258 km/ avec la boite automatique Tiptronic.

Le fabuleux rendement du Boxer Porsche, toujours aussi musical tient aussi à l'étagement des 6 rapports de la boite mécanique reconditionnée pour encaisser cette puissance accrue.

Châssis

Pratiquement toutes les voitures commercialisées sont à traction et moteur avant. Porsche s'est toujours distingué par son " tout à l'arrière " (moteur et transmission). Avec en corollaire un pilotage délicat comblé ces dernières années par des diverses assistances électroniques. Presque à mi-chemin entre les deux, l'implantation centrale arrière s'avère idéale pour concilier tenue de route et agrément de conduite. Une architecture optimisée ici par un centre de gravité.

Même les grosses fautes de conduite peuvent être facilement rattrapées d'autant que les masses non suspendues ont été allégées. Les jantes en alliage de 17 pouces spécialement étudiées pour le Boxster permettent de gagner 2 kilos et d'obtenir une réactivité plus importante des ressorts et des amortisseurs.

Pas vraiment généreux, Porsche n'offre en série que l'ABS et l'antipatinage mais le PSM (Porsche Stability Management autrement dit le système de stabilité dynamique) facturé en option 1082€ ne semble pas nécessaire tant la voiture colle à la route.

Sur la route

Dès les premiers kilomètres, on semble immédiatement faire corps avec ce roadster offrant des sensations très proches de celles de la 911.

Profitant des jantes de 18 et oubliant l'inconfort, j'ai tenté, en vain, de prendre la tenue de route en défaut sur une petite départementale sinueuse, bombée et sale. Très rigide et compact, le Boxster décolle, saute, retombe et encaisse les transferts de charge pour peu que vous ne soyez jamais brutal avec la direction très sensible et précise.

Mais en dehors du freinage (toujours une référence chez Porsche), la carte maîtresse du Boxster se situe dans le dos des occupants à savoir ce 6 cylindres à plat obstinément caché. Sa réactivité, sa puissance, sa sonorité sublime et arrondie à l'approche des 5000 tours ne peut qu'enchanter un passionné de voitures de sports. Et ce d'autant que les 6 rapports rapprochés lui permettent de rester en permanence autour du couple maximum.

Enfin, l'autre avantage de ce moteur d'exception réside dans son incroyable souplesse et son aptitude à accepter la conduite tranquille et touristique en se faisant presque oublier.

PORSCHE Boxster S 3.2l (986) PORSCHE Boxster S 3.2l (986)

Equipements

Hormis l'autoradio dont nous avons dénoncé l'absence, le Boxster dispose bien entendu des équipements de base aux quels il faut ajouter : les jantes en alliage 17 pouces avec antivol, les étriers de freins rouge, la capote semi électrique avec lunette arrière chauffante en verre, le système antidémarrage par clé à transpondeur, le déverrouillage électrique du coffre, les airbags frontaux et latéraux, la climatisation régulée, les sièges avec partie centrale en Alcantara, le réglage électrique du dossier et les éléments en " Aludesign " pour les poignée de portes et de boite à gants, le pommeau de levier de vitesse et le frein à main.

À retenir

quoteMême si ses tarifs sont élevés et ses options trop nombreuses, le Boxster (2.7 ou S 3.2l) constitue un accès authentique à l'univers Porsche. Technologie de pointe, fiabilité (reconnue) et redoutable efficacité routière sont rarement aussi bien réunis. Sans parler d'une image qui, après avoir stagné quelque peu est repartie au zénith avec l'arrivée du Cayenne.
points fortsSilhouette toujours aussi attrayante, équilibre général, comportement rassurant et efficace, moteur unique, agrément de conduite, qualité de fabrication.
points faiblesConfort (avec les jantes de 18), équipement standard, guidage de la boite mécanique, position de conduite, quelques détails de finition, trop d'options, pédale d'embrayage ferme.
Les chiffres
Prix 1999 : 52 000 €
Puissance : 252 ch
0 à 100km/h : 5.9s
Conso mixte : 10.7 l/100 km
Emission de CO2 : 265 g/km

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Avis des propriétaires

Commentaires

avatar de DINO 41200
DINO 41200 a dit le 16-08-2023 à 19:15
Est ce que le Boxster S 3,2(année 2003), est équipé d'un régulateur de vitesse et de l'EPS? Merci par avance pour votre retour.
avatar de etteloc
etteloc a dit le 23-12-2017 à 17:42
je possède un boxster 986 s de' 2003 c'est ma première porsche pour autant j'ai conduit une 996 je ne changerai pas mon boxster contre fiabilité moteur il suffit de faire fiabilise le moteur en montant un kit ims autrement cout entretien vraiment raisonnable et il faut laisser dire au imbéciles que c"est la porsche du pauvre
avatar invité
un internaute a dit le 01-04-2016 à 10:42
Possédant 1 boxster S depuis plus de 6 ans, je confirme qu'il s'agit une petite voiture très sympa a utiliser. Ses points forts: sa tenue de route, son confort et ses performances sur route et même sur circuit . C'est une voiture qui peut être utiliser tous les jours . son gros défaut : fragilité de son moteur Casse fréquente ne pas tenir compte des statistiques Porsche car la majorité des propriétaires font appels a des garages indépendants pour les casses moteurs. A noter le même problème de casse chez la 996 sauf gt3 et turbo. En résume la boxster est une vraie Porsche et non la version du pauvre. A essayer et vous verrais Pour info je possède également une GT3 et j'eroyve toujours autant de plaisir au volant du Boxster