Essai HYUNDAI ix55

Vincent Desmonts le 09/02/2009

Après le Tucson et le Santa Fe, Hyundai continue de décliner sa gamme de 4X4 loisirs avec l'ix55, qui se révèle un agréable compagnon de la famille.

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Présentation

Après le Tucson et le Santa Fe, Hyundai continue de décliner sa gamme de 4X4 de loisirs contre vents et marées. Voici maintenant leur grand-frère, l'ix55, cousin européen du Hyundai Vera Cruz commercialisé aux États-Unis.

Une origine qui explique un gabarit généreux : long de 4,84 m et large de 1,94 m, le Hyundai ix55 n'est pas au mieux dans les petites rues de nos modestes villages. Mais il justifie ce volume extérieur imposant par une habitabilité exceptionnelle, avec 7 places pour adultes et un coffre affichant entre 600 et 1750 dm3.

Pour mouvoir ses 2,2 tonnes à vide, le Hyundai ix55 s'est offert un « gros » moteur : un V6 turbo diesel de 3 litres délivrant 239 ch. Un bloc moderne, disposant d'une rampe commune et d'injecteurs piézo-électriques. Mais la tâche à accomplir est rude, et la très douce mais peu efficiente boîte automatique à 6 rapports ne facilite pas le travail de ce V6 par ailleurs un rien trop sonore.

Il en résulte des performances moyennes et des consommations élevées, avec notamment 12,4 l/100 km annoncés en ville. C'est finalement sur autoroute que le Hyundai ix55 se révèle le plus à son aise. On profite alors d'un comportement routier serein, d'un silence de fonctionnement appréciable et d'un confort de grande routière.

S'il souffre un évident manque d'image face à ses rivaux d'Outre-Rhin, le Hyundai ix55 s'affiche heureusement nettement moins cher. Reste qu'avec un tarif de 45 500 euros en neuf, la perte à la revente risque d'être dure à encaisser...

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Design extérieur et intérieur

Si les Santa Fe et Tucson affichent un style plutôt original, le Hyundai ix55 se fond davantage dans la masse. Et s'il attire le regard de quelques passants, c'est sans doute avant tout du fait de son gabarit « costaud » ! À mi-chemin entre le gros monospace et le SUV façon US, l'ix55 n'est pas désagréable à regarder, mais manque un peu de personnalité, surtout au niveau de la face avant.

L'habitacle se veut plutôt cossu, et la finition apparaît sans gros reproche, mais certains choix d'harmonies intérieures peuvent se discuter. Ce que l'on ne discutera pas, en revanche, c'est la richesse de l'équipement de série. Tout y est, du régulateur de vitesse au toit ouvrant électrique en passant par les sièges avant réglables électriquement, le hayon à commande électrique ou la climatisation automatique bizone avec pulseur séparé pour les places arrière. À bien y regarder, cependant, on note deux oublis étonnants : il n'y a ni système de navigation, ni radar de stationnement à l'avant (équipement qui ne serait pourtant pas inutile vu les dimensions du ix55).

Pas de débat en ce qui concerne l'habitabilité. Le Hyundai ix55 est aussi spacieux qu'un paquebot de croisière : ses sièges sont larges et confortables, l'espace aux jambes à l'arrière est princier, la garde au toit itou. Et puis l'ix55 est un vrai SUV 7 places, capable d'accueillir « pour de vrai » sept adultes à bord. Bien sûr, des personnes de plus d'un mètre quatre-vingt seront un peu trop à l'étroit pour envisager sereinement un Paris-Nice. Mais pour des trajets quotidiens, rien à dire.

Mécanique et châssis

Côté mécanique, Hyundai n'a pas fait les choses à moitié : l'ix55 a droit à une motorisation inédite en France ! Il s'agit carrément d'un V6 turbo diesel doté d'une rampe commune et d'injecteurs piézo-électriques. Ce bloc d'une cylindrée de 2 959 cm3 affiche la puissance respectable de 239 ch, mais aussi un couple de 451 Nm, en léger retrait par rapport aux ténors de la catégorie des gros 6 cylindres diesel. Une seule boîte est disponible : une transmission automatique à 6 rapports dotée d'une commande séquentielle sur le levier.

En conditions de roulage optimum, le Hyundai ix55 se comporte comme une traction : la totalité du couple est envoyée aux roues avant. C'est seulement lorsque ces dernières se mettent à patiner que le différentiel central renvoie une partie du couple (jusqu'à XX %) à l'essieu arrière. Un bouton « 4WD Lock » au tableau de bord (peu visible, il est juste à côté du rhéostat d'éclairage des instruments !) permet de bloquer le différentiel sur une répartition 50/50 jusqu'à 40 km/h.

Côté liaisons au sol, le Hyundai ix55 adopte des géométries très orientées vers une utilisation routière, avec suspension Mac Pherson à l'avant et essieu multibras à l'arrière. La garde au sol de 200 mm et les angles d'attaque et de sortie (24,4° et 22,1° respectivement) inspirent confiance sur le papier, mais le bas-moteur très exposé incitera à la prudence en terrain difficile.

Sur la route

Un poids élevé (2,2 tonnes à vide) et une boîte de vitesses affublée d'un convertisseur de couple peu efficient font du Hyundai ix55 un engin peu dynamique. Sur l'exercice assez révélateur du 0 à 100 km/h, il rend ainsi entre 0,9 et 1,9 seconde à des rivaux pourtant parfois plus lourds. En outre, le V6 diesel manque encore un peu de raffinement sur le plan sonore : son bruit n'est pas des plus agréables en ville.

On nous rétorquera – à raison – qu'un tel SUV ne se conduit pas comme une petite GTI. Mais cette relative indolence rend également difficile une conduite économique : même en ayant le pied léger, il est difficile de descendre sous les 10,5 l/100 km.

C'est finalement le plus gros point noir de ce ix55... avec le freinage. En effet, Hyundai a eu beau installer quatre disques ventilés et une assistance au freinage d'urgence, la pédale du milieu manque cruellement de mordant.

Raison de plus pour adopter un train de sénateur, qui convient mieux à ce SUV né aux États-Unis. On apprécie alors la douceur de la boîte automatique, le silence à vitesse stabilisée aux allures légales, le confort des suspensions (en dépit de quelques trépidations à basse vitesse) et la bonne vision périphérique. La direction se révèle même d'une bonne précision et le comportement routier, sans mauvaise surprise. L'ample débattement des suspensions permet également quelques escapades à bonne allure dans les chemins carrossables.

À retenir

quoteVéritable vaisseau au long cours pour emmener toute la famille en vacances, que ce soit au bout du monde ou jusqu'à la station de ski, le Hyundai ix55 ne promet pas la lune mais offre un agrément réel. Très spacieux, confortable, doux à conduire et assez sécurisant, il ne lui manque plus qu'une boîte automatique plus efficace et un freinage plus costaud pour gommer ses derniers gros défauts. Reste le tarif. Certes, 45 500 euros c'est plutôt bien placé pour un gros SUV 7 places, et l'ix55 parvient même à échapper – de justesse – au super malus écologique. Mais certains clients pourront renâcler à l'idée d'investir une telle somme dans un 4X4 de loisirs coréen à la revente incertaine...
points fortsHabitabilité et coffre, tarif attractif, équipement complet, moteur V6 diesel moderne, confort général.
points faiblesConsommation élevée, freinage perfectible, boîte automatique peu efficiente, quelques lacunes d'équipement (radar de stationnement avant, GPS)
10.3

20
Les chiffres
Prix 2009 : 45 500 €
Puissance : 239 ch
0 à 100km/h : 10.4s
Conso mixte : 9.4 l/100 km
Emission de CO2 : 249 g/km
Notre avis
Note de coeur : 9/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
10/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
9/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
14/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
16/20

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