Essai ASTON MARTIN DB11 AMR

Nicolas Valeano le 11/02/2019

Plus puissante encore, plus rapide que jamais, la version AMR de la très généreuse DB11 V12 aligne des chiffres franchement hors norme. Une bête de voyage au long cours au potentiel superlatif.

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Carte grand voyageur

C'est l'an passé que le vaisseau amiral de la gamme GT d'Aston Martin s'est vu attribuer une version frappée du label AMR, pour Aston Martin Racing. La DB11 gagne ainsi un potentiel un peu plus échevelé, que l'on retrouve personnifié sur la version spéciale AMR Signature Edition (100 exemplaires dans le monde) par ses lignes jaune fluo touchant au vert, la couleur des autos de course de la marque développées dans les ateliers AMR Performance Center situés directement au Nürburgring. Sur cette version, des touches de noir brillant et de carbone se répartissent aussi à l'extérieur (calandre, échappement, toit noirs, feux fumés) comme à l'intérieur de la voiture. Si cela ne suffisait pas, une large gamme d'accessoires permet de la personnaliser, avec par exemple un habillage carbone du moteur, un aileron déployable spécial ou un volant carbone. Bien évidemment, un set de sacs de voyage exploitant parfaitement le petit coffre est au programme. Côté couleurs, il faudra prendre son temps pour commander sa version coup de cœur, avec un choix de 6 tons d'étriers de freins, 5 couleurs de ceintures de sécurité, un choix libre de couleur de cuir dans la palette AML (Aston Martin Lagonda) et bien sûr, de multiples peintures. De quoi habiller au mieux cette GT spectaculaire de 4,75 m aux lignes qui ont su exploiter de manière assez unique et très contemporaine le patrimoine esthétique de la marque anglaise. La partie arrière est peut-être la plus spectaculaire avec une jonction très sophistiquée entre le pavillon et les ailes, prolongée en harmonie visuelle avec des feux en filigrane.

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Dans l'habitacle

Dans l'habitacle, les touches AMR se remarquent parfois de façon tranchée avec des bandes de cuir reprenant le jaune racing des sièges jusqu'au pavillon, parfois avec des touches tout en discrétion comme les très jolis tons chrome sombre de certaines pièces métalliques comme les poignées d'ouverture des portes. Notons le volant sport à la forme carrée, déroutant visuellement au premier abord mais sans aucun inconvénient à l'usage. L'Alcantara et le cuir sont omniprésents et si on apprécie la qualité des matériaux utilisés et l'atmosphère pleine de charme qui règne à bord, il faut bien reconnaître que la finition ne résiste pas à un examen détaillé sans prêter le flanc à des critiques : certains cuirs sont plissés là où devraient être lisses, des coutures ne sont pas parfaitement alignées, les pare-soleil grincent lorsqu'on les déploie... Cela s'ajoute à la présence d'éléments (boutons de commandes, commodos) sourcés chez d'autres constructeurs, ce qui rappelle les contraintes de fabrication de certains artisans automobiles d'un calibre inférieur à une marque comme Aston. Les commandes tactiles peu réactives de la console centrale et l'écran du GPS au graphisme très basique ajoutent encore au tableau perfectible ici. Bref, ce n'est pas parfait pour le niveau de prix de l'auto (largement au-dessus des 200 000 euros) mais qu'importe, l'ambiance dans le cockpit est très chaleureuse, emprunte d'un charme à part, dans une tradition de voitures de sport very british. La position de conduite, heureusement, est très adéquate et se règle facilement avec des commandes apposées sur le gros tunnel central. Côté pratique, l'accès à bord est facile et on trouve même des rangements en nombre, dont un très utile compartiment à ouverture électrique sous l'accoudoir central. Sans surprise, les places arrière restent très étriquées et elles ne pourront accueillir correctement que des enfants ou en dépannage des adultes de bonne composition... La visibilité, très restreinte, est heureusement compensée par une efficace caméra de recul en manœuvre, ce qui n'est pas un luxe au vu du gabarit généreux de la DB11, qui frôle les 2 m de large.

Haute puissance civilisée

Mais il ne s'agit bien entendu pas seulement de toucher au design de l'auto : sous le capot, les ingénieurs de la marque ont poussé les manettes pour gagner encore quelques dizaines de chevaux, le V12 5,2 double turbo atteignant désormais une remarquable puissance portée à 639 chevaux. De quoi monter encore le niveau de performances avec un 0 à 100 km/h désormais franchi en juste 3,7 s (- 0,2 s) et une vitesse de pointe portée à 334 km/h qui en fait l'Aston de série la plus rapide du moment. Le niveau de couple reste le même avec une valeur de 700 Nm atteinte dès 1 500 tr/min. Pas de doute, ça va pousser fort ! La gestion de la boîte de vitesses automatique 8 rapports a été également retouchée. Pour accompagner le tout, la sonorité à l'échappement a été revue, encore exacerbée en mode Sport. Résultat, l'Aston hausse le son dans une symphonie plus présente mais décente, plus rauque et expressive en mode Sport, accompagnée de petites pétarades au lever de pied. L'ambiance est posée et, malgré la masse conséquente de l'auto (1 870 kg avec conducteur), heureusement parfaitement répartie avec 51 % à l'avant et 49 % à l'arrière, cette DB11 se montre étonnamment à l'aise sur des routes d'essai tortueuses à souhait. Il s'agit juste de ne pas se méprendre : qui dit performance ne dit pas sportivité pure et là n'est pas la vocation de cette grande GT parfaite pour traverser l'Europe de bout en bout à bon rythme. Méchamment efficace lorsqu'elle n'est pas brutalisée, très bonne freineuse, remarquablement confortable, même une fois la suspension réglée en mode Sport +, voilà une GT à apprécier au fil des vocalises de ses 12 cylindres généreux, à conduire tout en facilité et avec un grand sentiment de sûreté. La transmission automatique très rapide offre une excellente réactivité et elle accompagne bien le style de conduite désiré, selon le mode choisi. En utilisant les généreuses palettes pour le mode manuel, la DB11 se plie au bon vouloir du conducteur aux velléités plus sportives, tandis que l'endurance du freinage rassure lors de trajets particulièrement exigeants. Notre monture Bridgestone hiver spécifique à l'auto s'est montrée d'ailleurs particulièrement efficace pour disperser le couple démoniaque de l'auto sur des routes à l'adhérence précaire, du moins dans les limites de la physique mises à rude épreuve par un engin aux si généreuses caractéristiques.

À retenir

quoteA l'aise sur Autobahn comme sur les routes de montagne, toujours avec un grand confort de roulage, l'Aston Martin DB11 AMR ajoute un peu de piment à sa belle recette de base. Sans pour autant devenir radicale, la voici simplement un peu plus affûtée encore.
points fortsFormidable moteur, design et relative discrétion, confort général
points faiblesMasse, détails de finition, encombrement
17.7

20
Les chiffres
Prix 2018 : 218595 €
Puissance : 639 ch
0 à 100km/h : 3.7s
Conso mixte : 11.4 l/100 km
Emission de CO2 : 265 g/km
Notre avis
Note de coeur : 18/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
19/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
19/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
14/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
13/20

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