Salon de Genève 2004

Compte rendu

Jean-François Destin le 01/01/2004

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Entre passion et raison, entre rêve et réalisme : le Salon automobile de Genève s'est ouvert dans une ambiance studieuse teintée d'une bonne dose d'optimisme.

Entre passion et raison, entre rêve et réalisme : le Salon automobile de Genève s’est ouvert dans une ambiance studieuse teintée d’une bonne dose d’optimisme. Semblant faire fi de la morosité ambiante et du tassement des ventes, les constructeurs continuent à se montrer innovants et créatifs. Au delà des soixante nouveautés, études de styles et autres concept-cars (un record à Genève) qu’ils ont dévoilés sur des stands épurés moins ostentatoires que les années passées, ils témoignent de leur capacité à gérer cette crise larvée qui ne touche pas seulement le secteur de l’automobile.

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Face à des marques élitistes et des carrossiers-designers dont le rôle premier est de nous faire rêver ou de nous projeter dans le futur, les généralistes ont beaucoup et bien travaillé pour répondre aux nouvelles attentes de la clientèle. A cet égard, le groupe Fiat qui a pronostiqué un retour à l’équilibre financier en 2004 symbolise cet état d’esprit laborieux. Revenu à son vrai métier historique (fabricant de petites voitures), il présentait à Genève un concept Trepiuno (trois plus un en italien) préfigurant la version moderne de l’inoubliable 500. Après la très réussie Panda 2, cette petite urbaine, remplaçante de la Seicento constituera pour beaucoup un premier achat automobile. Même préoccupations chez Lancia qui exposait la Musa, un petit monospace dérivé de l’Epsilon.

Chez Renault, on parle Modus, petit véhicule familial à 5 portes architecturé sur la nouvelle plate-forme étrennée par la Nissan Micra pour renforcer l’offre "urbaine/route" aux côtés de la Twingo et la Clio. Le constructeur français, par ailleurs fier de vanter la capacité d’accueil du Grand Scenic a voulu prouver aussi avec Wind, son aptitude à réinterprèter le petit roadster ludique, malin et accessible sans pour autant laisser augurer une prochaine industrialisation.

Pour Citroën dont les effets "nouvelles gammes" sautent aux yeux (avec C2, C3, C3 Pluriel), l’important était de révéler une partie du nouveau style maison au travers de la future WRC appelée à s’aligner dans le championnat du monde des rallyes en 2005. Baptisée C4 comme la remplaçante prochaine de la Xsara, la sportive arborait la face avant, les optiques et la nouvelle mise en scène du double chevron imaginée par Jean Pierre Ploué, patron du design.

Démangeaison sportive aussi sur le stand Peugeot avec la 407 Silhouette. Cette étude destinée aux épreuves en circuit est censée nous mettre sur la voie du futur coupé 407 d’essence Elixir. Une lecture pas vraiment facile. Quant au break 407, habilement enclavé au premier étage du stand, il était impossible de s’installer à bord ni même d’en faire le tour.

D’habitude discrets sous les voûtes du Palexpo, les constructeurs asiatiques pavoisent en 2004. Il faut dire que leur croissance en Europe n’a jamais faibli en 2003 à l’image de Toyota, le mieux placé, dont la pénétration a frôlé les 5% alors que Fiat par exemple n’a pas réussi à atteindre 7,5% malgré l’addition des ventes Alfa Romeo et Lancia. D’une réactivité impressionnante, Toyota présentait une version inédite de la Corolla Verso pourtant récente mais jugée trop restrictive par la clientèle. Plus spacieuse, plus innovante et capable d’accueillir 6 personnes, elle sera disponible dès le mois de mai en France !

Tout à côté chez Lexus apparaissait pour la première fois en Europe la version Hybride du luxueux SUV RX 400 h ainsi baptisé parce que son V6 bénéficie de l’apport de moteurs électriques pour abaisser la consommation. Une grande première dans ce segment vorace en carburant.

Contrairement aux autres Salon internationaux, l’exposition Helvétique, proche de l’Italie, offre chaque année aux designers transalpins une vitrine incomparable. Et mis à part Pininfarina, tous en ont profité, à commencer par Giorgietto Giugiaro venu avec deux études spectaculaires : la Toyota Alessandro Volta et l’Alfa Romeo Visconti. Fluide et carrossée comme une Supercar, la première adopte une motorisation hybride associant un V6 3.3l et deux moteurs électriques, la deuxième entend symboliser une Alfa de prestige. De près de cinq mètres, elle arbore un avant de Brera et une poupe aux traits de la Bugatti EB 112. Une compilation pour certains spécialistes mais une berline splendide que les visiteurs ne manqueront pas de plébisciter.

Pour Bertone, implanté non loin, la Jet2 a permis - comme au début des années 60 à partir de la DB4 - de réinventer le style "Shooting break" sur base Aston Martin.

Si les mini urbaines, les monospaces, les SUV 4X4 et les coupés/cabriolets se multiplient, les sportives à hautes performances n’ont pas été sacrifiées sur l’autel des mesures sécuritaires prises dans tous les pays et en particulier en France. On pourrait même s’étonner de l’escalade à la puissance à laquelle se livrent les motoristes. Au fil de leur visite, les Suisses pourront comparer les performances des roadsters Aston Martin DB9 Volante, Lamborghini Murcielago, Aston Martin Vanquish Zagato, Mercedes SLK AMG, des Maserati GrandSport 400 chevaux et MC12 destinée à la compétition, de la Ferrari 612 Scaglietti et la Chevrolet Corvette Convertible.

De quoi repartir la tête pleine de rêves et d’envies. Par bonheur, l’automobile ne sera jamais un banal produit de consommation.

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