Mondial de Paris 2002

L'automobile et la Principauté de Monaco

Gilles Bonnafous le 28/09/2002

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Intitulée " L'Automobile et la Principauté de Monaco ", la magnifique exposition propose un parcours complet à travers l'histoire automobile dans la Principauté.

Intitulée " L'Automobile et la Principauté de Monaco ", la magnifique exposition présentée dans le hall 8 du Parc des Expositions propose un parcours complet à travers l'histoire automobile dans la Principauté. Rocher ô combien privilégié, puisqu'il accueille deux des plus grandes épreuves automobiles du monde, le Grand Prix de Monaco et le rallye de Monte-Carlo.

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Produite, c'est-à-dire financée, par le Mondial de l'Automobile, cette exposition, exceptionnelle par le nombre de voitures présentées et surtout par leur intérêt, a été montée par Laurent Hériou, un ancien du regretté Centre International de l'Automobile. On ne saurait trop saluer cette initiative - au budget important -, qui témoigne de l'intérêt que portent les organisateurs du Mondial à l'histoire de l'automobile.

L'ensemble est constitué de trois plateaux consacrés à la collection personnelle du prince Rainier, habituellement présentée au musée de Fontvieille, aux voitures victorieuses du rallye de Monte-Carlo et aux monoplaces qui ont remporté le Grand Prix. A 85%, il s'agit des véhicules authentiques qui ont effectivement gagné les courses.

En guise d'écrin à l'exposition, une sélection de 23 voitures de la collection du prince Rainier illustre la passion automobile et les goûts éclectiques de ce dernier : de la 2 CV à l'Hispano Suiza H6B en passant par la de Dion Bouton de 1903, avec laquelle il a participé au Londres-Brighton, le visiteur peut également admirer le cabriolet Cisitalia, avec lequel le prince a inauguré le Grand Prix de Monaco en 1948, ou la Bellanger Frères de 1921, une rareté sortie du tiroir de l'inconnu. Mention spéciale à la Chrysler Imperial 1956 (20 000 kilomètres d'origine) au volant de laquelle le prince a accueilli Grace Kelly lors de sa première visite (officielle) à Monaco.

Toutes ces voitures sont en état de fonctionnement, à l'exception de la Napier T78 de 1914 pour cause de pièce mécanique défaillante. Un désordre (!) appelé à une prochaine solution, la pièce étant activement recherchée. Sinon, elle sera usinée… La collection est entretenue par un chef de garage entouré de sept collaborateurs.

S'agissant des véhicules de compétition, tous les monstres sacrés sont au rendez-vous (ou presque). Fort de 23 voitures, le plateau consacré au rallye de Monte-Carlo met d'abord en scène la Turcat-Méry 1911 du premier rallye - l'une des deux qui subsistent. Suivent entre autres le coach Hotchkiss 686 GS de 1949 (la marque a triomphé six fois en Principauté), une berlinette Alpine1600 groupe IV usine, une Renault 5 Turbo et une 205 Turbo 16. Treize fois vainqueur de l'épreuve, Lancia est représenté par la Fulvia HF et la Stratos de Sandro Munari, ainsi que par la Delta 4 WD de Miki Biasion. Deux WRC de 2002, une Citroën Xsara et une Subaru Impreza, complètent le pôle rallye.

Pour le Grand Prix de Monaco, sont présentes les trois marques qui ont gagné avant la guerre : Bugatti avec la 35 B de William Grover (1929), qui se trouve dans la même collection française depuis 49 ans, et la Type 51 de 1931 de Louis Chiron, seul pilote monégasque à avoir remporté l'épreuve : Mercedes avec la W 125 de 1937, ainsi qu'Alfa Romeo avec la Monza de Tazio Nuvolari - à laquelle on associera l'Alfetta de Fangio (1950), les deux voitures étant prêtées par le musée Alfa Romeo d'Arese.

Dans son choix, Laurent Hériou a privilégié les vainqueurs récidivistes : Graham Hill, cinq fois lauréat, avec la BRM P 261 et la Lotus 49B, Jackie Stewart avec la Tyrell 006, Ayrton Senna, recordman des victoires (six), avec la Lotus Honda 99 T, confiée par le Classic Team Lotus présidé par Clive Chapman, le fils de Colin, et Michael Schumacher avec la Benetton Renault B 195 et la Ferrari F399.

Pratiquement toutes les voitures des pilotes français vainqueurs du Grand Prix se sont donné rendez-vous au Mondial : de la Cooper de Rob Walker pilotée par Maurice Trintignant pour sa seconde victoire en 1958, à la BRM P 160B de Jean-Pierre Beltoise, propriété d'un gentleman-farmer et que le pilote n'avait jamais revue, en passant par la Tyrell 008 de Patrick Depailler et la Ligier JS 43 Mugen Honda d'Olivier Panis.

Au chapitre des regrets - mais à l'impossible nul n'est tenu -, on notera l'absence de Porsche quatre fois vainqueur du rallye avec la 911, ainsi que d'une Formule 1 pilotée par Alain Prost. Mais, s'agissant de ce dernier, Mac Laren réclamait 50 000€ par machine uniquement pour le droit de l'exposer… Une exigence déontologiquement inacceptable à laquelle, fort justement, les organisateurs du Mondial n'ont pas cru devoir céder.

Prêtée par Mercedes-Benz, la Mac Laren MP 4/15 de David Coultard est par contre bien présente. Elle illustre l'aimable (et gracieux) concours que les constructeurs automobiles ont apporté à la réussite de cette superbe manifestation. Il faut également citer les musées automobiles (Musée de Mulhouse, British Heritage) et de nombreuses collections privées originaires de toute l'Europe.

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